CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2337 

 

 

n°2337
 
" Requiem "

 

 

(2006)-(All)-(1h33)  -      Drame    

 

Réal. :     Hans-Christian Schmid   

 

 

Acteurs:  S.Hüller, B.Klausner, I.Kogge ...

 

Synopsis

 

 

1970, Michaela, 21 ans, grandit dans une petite ville du sud de l'Allemagne entre un père faible et affectueux et une mère autoritaire.Depuis de nombreuses années, Michaela souffre d'épilepsie et rêve de reprendre ses études à l'université. Elle y découvre la liberté, l'amitié d'Hannah et un amour naissant pour Stephan. De nouvelles attaques épileptiques plus violentes que les précédentes lui font entendre des voix et lui révèlent d'inquiétantes apparitions. Craignant d'être renvoyée dans sa famille, Michaela consulte un prêtre. Il la persuade qu'elle est possédée par des forces démoniaques.S'opposant à l'homme d'église, ses amis, l'incitent à se faire soigner, mais se trouvent impuissants face aux convictions religieuses et familiales. Prise entre psychiatrie et exorcisme, Michaela subit un destin tragique.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

 Fort et prometteur  au lieu de se complaire dans les potentialités spectaculaires du sujet, le cinéaste opte pour une vision froide et dépassionnée. Le style même du film, son décor, son filmage, restent du côté de la rétention.

Requiem aurait pu être ridicule, grandiloquent, hystérique pour rien, ou juste peureux devant son sujet. C'est le contraire : la mise en scène, par zooms impromptus, est sans cesse à l'affût de son personnage, comme si cette innocente était un renard sauvage le jour de l'ouverture de la chasse.

Requiem ne verse jamais dans le sensationnel ou le voyeurisme. Magnifiquement dirigée, Sandra Hüller sait nous émouvoir dans son déclin mental et physique

Requiem n'est pas un drame naturaliste. C'est une tragédie métaphysique, dans laquelle le passage à l'âge adulte se présente comme un saut dans le noir, une chute dans la solitude.

Décrivant la chute infinie de son héroïne, [le réalisateur] place le spectateur dans une position étrange : on voudrait une main tendue, un évènement qui puisse retenir Michaela, tout en sachant que ce serait mentir. Notre désarroi est rendu plus aigu encore par l'interprétation bouleversante de Sandra Hüller.

Cette démarche réaliste et exigeante, refusant de céder aux attentes sensationnalistes soulevés par son sujet, fait la force et l'originalité de l'oeuvre. Mais cette volonté s'avère aussi frustrante, rendant ce film assez aride, pour ne pas dire sévère.

Traité dans des couleurs sourdes, ne sacrifiant pas à la nostalgie rétro tout en y sacrifiant, ce film est la version la plus retenue de l'Exorciste qu'on ait vue.

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film vraiment intéressant qui montre les dégâts que peut causer un excès de croyance religieuse sur un esprit faible. Hans Christian Schmidt fait preuve de beaucoup de modération dans son approche, il ne juge pas. A chacun de faire sa propre lecture. J'imagine qu'une personne très croyante en tirera des enseignements différents des miens mais elle pourra y trouver un même intérêt.

En voyant ce chef d'oeuvre, je ne vois pas comment ma note aurait pu être plus basse. Un scénario déjà connu, mais qui contrairement à se que l'on pourrait croire, ne ressemble en rien à ceux des productions américaines. Une interprétation hyper réaliste dont M.Shmidt est le créateur et qui par ces scènes d'anthologie, nous plonge dans ce monde démoniaque, qui ne nous laisse pas indifférent. Les acteurs, sont pour ma part, tout bonnement exceptionnels, et je parle pour tous. Les prises de vue et l'ambiance des années 70 qui a été revue sont une vraie réussite, sans défaut, on s'y croierait. Une bande originale sympa vient envelopper ce "Requiem" troublant, étrange, marquant. La fin est prenante, une transformation physique étonnante de l'actrice, un jeu léché, c'est du grand art, du grand 7ème art même ! J'aimerai voir les autres créations de ce réalisateur allemand, car ce soir, il a marqué des points et je pense que vous ne resterez pas insensible à ce bijoux. A ne pas mettre entre toutes les mains, surtout pour les plus sensibles d'entre vous, mais pour le reste du monde, c'est à ne manquer sous aucun prétexte !

Requiem, d'Hans-Christian Schmid, est un film allemand, basé sur une histoire vraie, celle d'Anneliese Michel, jeune femme supposée être possédée par des démons et qui mourut d'épuisement en 1976, chez ses parents, au terme de plusieurs dizaines de séances d'exorcisme. L'histoire a déjà fait l'objet d'une adaptation plus connue car hollywoodienne, celle là, L'exorcisme d'Emily Rose. Mais le film de Schmid est fort différent tant dans sa forme que dans son propos: N'usant jamais d'aucun sensationnalisme et faisant naïtre le fantastique de la seule banalité du réel, la mise en scène nous confronte à davantage de questions qu'elle ne nous offre de réponses. Elle nous place face à nos propres croyances, à nos propres convictions et à notre esprit de révolte ou de foi face à tous ces systèmes ou ces dogmes familiaux, religieux, médicaux, psychanalytiques ou sociétaux et plonge le spectateur dans une posture beaucoup moins facile et bien plus exigeante, souvent signe des grandes oeuvres.Michaela est-elle schizophrène, réellement possédée ou bien n'est-elle qu'une jeune femme en souffrance, mal aimée par sa mère, fanatisée par l'église et qui n'aurait besoin que d'être écoutée, entendue, soutenue et aimée, tout simplement ? Même si le point de vue du cinéaste transpire de chacun des plans de ce très beau film sensible et bouleversant, jamais aucune de ces thèse n'est avérée ou infirmée par aucun des éléments du récit.
Ce film a été pour moi un grand choc émotionnel. Il est de ceux qui vous attrape doucement par les tripes, vous passionnant et vous remuant tout à la fois.Il est portée par une comédienne littéralement possédée par ce rôle magnifique et qui mérite d'être nommée: Sandra Hüller. Et il est mille fois plus recommandable et indispensable que son fameux prédécesseur ricain.

Une jeune femme très croyante, victime de crises d'épilepsie, doit faire le choix pour s'en sortir : médicaments? Religion? Inspiré de faits réels, ayant déjà inspiré le film L'EXORCISME D'EMILY ROSE, REQUIEM est loin de tout cet attribut hollywoodien. Franc, direct, il impressionne autant qu'il dérange. Où se trouve la vérité? Portrait d'une fille en plein mal-être, écartelée dans sa propre famille, REQUIEM, par son côté hyper-réaliste est glacial. Pas d'engagement : naturel et sans effets, le film ne juge pas, il montre. Perle rare du film, la prestation de Sandra Hüller fait froid dans le dos et rend dès lors le film incontournable.

 

C'est un film fort, soutenu par une actrice intense et un jeu de caméra toujours en quête du comportement maladif de son personnage. Le même sujet traité par des américains, aurait donné un film non convainquant dans son délire. Ici, une froideur s'installe dès les 1ères images, et prend le spectateur comme témoin, ce qui donne l'aspect de faits réels et donc interpellants. Sans vouloir trop en faire pour dramatiser, la réalisatrice compose son film avec une image peu esthétique, une actrice plus que parfaite, et un traitement sain de la religion. Cependant, il y a quelques failles dans le scénario, qui font qu'on passe d'un stade à l'autre sans transition, ce qui éloigne l'attention du spectateur de temps en temps, pour le reprendre plus loin, et ainsi de suite.

Le destin pathétique de l'héroïne force l'attention. A plus d'un titre je rapprocherais ce film de "Family life", de Ken Loach, notamment pour son sujet (l'effondrement d'une jeune femme) et son traitement naturaliste et dépouillé. Il se déroule d'ailleurs à la même époque. Et il en a aussi la force. Mais c'est la limite de ce film : "Family life" était en son temps d'une brûlante actualité (la famille aliénante, l'anti-psychatrie) ; "Requiem" s'en prend à l'Eglise catholique, devenue minoritaire dans notre société, et le souci d'aujourd'hui serait plutôt la déliquescence de la famille que son emprise sur l'individu. On ne peut qu'admirer la justesse de tout ça et être touché par cette héroïne, mais le propos de "Requiem" réserve ce film à un public motivé par les questions religieuses ou esthétiques.

 

Ce film souffre de redondances (assez ennuyeuses), d'un manque d'audace, d'un discours limité (ni fantastique, ni négationniste de l'état deposession). Une grande déception malgré une atmosphère prenante.

De quoi souffre Michaela exactement. Des démons pour ceux qui y croient, de maladie mentale pour certains. Quant à moi je me pose encore la question.

 

 

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