CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  233 

 

 

 

 

n°233
 
" La chambre verte "

 

 

(1978)-(Fr)-(1h35)  -     Drame 

 

Réal. :     François Truffaut  

 

Acteurs  :  F.Truffaut, N.Baye, J.Dasté ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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(1978)

Ce film me laisse désemparé. Je vois bien que Truffaut essaie de poursuivre sa longue confidence mais une vitre s'est interposée entre l'écran et moi, et le fil est rompu par où passait l'émotion. Dans le caveau où il s’est enfermé, le héros meurt d’asphyxie : le film et le spectateur aussi.

Tout dans ce film est faux, figé, ennuyeux. Et par-dessus le marché, Truffaut n’a rien à dire. Avancement en âge, inquiétude de sa propre mor. Ici, “on frôle le fantastique” prétend Truffaut : Non ! On le rate.

Du vivant qu’il interprète, François Truffaut fait un mort-vivant puis un mort tout court. Il n’exprime jamais la vie. Mort d’un ami. Mort de la femme aimée. Morts à la guerre. Mort. Mort. Mort. Il prend tous les prétextes, toute la névrose excessive du souvenir pour que la mort enfin l’habite. À la fin, c’est gagné. On est mort aussi. D’ennui. D’ennui. D’ennui.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Emprunt d’un mysticisme déroutant qu’on ne connaissait jusqu’alors pas dans l’œuvre de François Truffaut, LA CHAMBRE VERTE n’en est pas moins un très beau Truffaut. Particulièrement car il est touché par l’implication personnelle de Truffaut pour son sujet. C’est à lui-même que Truffaut a confié le rôle de l’intriguant et déroutant Julien Davenne, personnage froid, morbide, obsédé, presque aliéné ; et c’est un Truffaut habité, voire même hanté, qui se révèle dans la peau de ce personnage tiraillé par un conflit intérieur, qui lui fait aimer les morts « contre les vivants ». L’apparition d’un personnage féminin, qui se place en miroir avec celui de Davenne, fait naître la douleur d’un amour impossible entre les deux êtres. Truffaut propose un film plus philosophique, plus sombre et plus grave que les films dont le ton léger avait fait ses précédents succès ; un film riche de par les réflexions qu’il suscite sur le deuil, le souvenir, l’oubli, mais plus profondément sur le culte des morts, l’amour et le respect portés aux êtres perdus.

Le savoureux mélange d'angoisse et d'inquiétude lié à cet atmosphère tout à fait ahurissante, rendent le spectateur comme oppressé par les événements qui se déroulent devant ces yeux. Truffaut réussit à nous capter dès le début avec une facilité dans la narration et le jeu des acteurs. Quand à cela on ajoute une musique des plus troublantes, on ne reste pas indemne devant un tel drame oscillant parfaitement entre naturel et surnaturel sans jamais afficher de messages directs. 

 

On dit de ce film que c'est le plus personnel de Truffaut, est bien je suis d'accord. D'un sujet difficile, il réussi à tirer un film sensible, pertinent et trés philosophique. La musique de Maurice Jaubert est magnifique et colle parfaitement aux images. Truffaut, même s'il n'est pas acteur de métier, se défend, secondé par une toute jeune Nathalie Baye. Mais malheureusement, "La chambre verte" est le film de Truffaut qui a le plus vieilli, à cause d'une photographie qui, à quelques exceptions prés, n'est pas excellente. Dommage, ça enlève une partie du charme au film.

Film admirable au sens propre.Œuvre littéraire superbement mise en scène par des plans ou des travellings de grande beauté.Les objets et les décors n'étant pas en reste. Truffaut est sincère dans cet aspect de lui-même que je ne lui connaissais pas mais un autre acteur, moins raide, aurait surement fait naitre plus d'émotion car pour moi c'est le point faible du film (pour d'autres je conçois que cela soit un point fort);cet homme culpabilisé d'être encore vivant,ayant besoin d'objets mortuaires pour continuer de survivre ne m'intéresse pas du tout,ses obsessions,son égoïsme maladif m'indisposent,il n'aura eut droit à aucune de mes larmes.

Truffaut adapte une nouvelle d'Henry James, avec lequel il partageait le goût des amours impossibles, et raconte l'histoire de Julien Davenne qui aimait les morts plus que la vie. Couleurs automnales de Nestor Almendros, mise en abyme où Truffaut se confond avec Davenne (les morts de Davenne sont en réalité des artistes que Truffaut lui-même aimait), La chambre verte est un film de chambre émouvant, qui jette une lueur mélancolique sur toute l'oeuvre de Truffaut.

François Truffaut passe devant la caméra, il est bien évidemment un réalisateur incroyable mais aussi un comédien de talent. Nathalie Baye apporte une douceur très agréable, cette délicatesse lui sied à ravir. Le film en lui même me perd parfois, notamment dans la seconde partie. La chambre verte est le long métrage le plus étrange de son auteur, on ressort un peu désarçonné mais aussi un peu envoûté par cet objet particulier.

 

Un film austère à l'image de son héros. La mise en scène est dépouillée et fade. Le Julien machin chose tape vite sur les nerfs, avec ses soi-disant coups de gueule à la con. Les dialogues se veulent profonds et mystiques, ils sont surtout chiants et répétitifs, on tourne en rond avec le thème des morts et de leur souvenir. Tout se déroule à la vitesse d'un papy posant ses courses sur le tapis roulant de Carrefour un mardi matin alors que vous êtes juste derrière et que vous n'avez envie que d'une chose, lui hurler dessus pour qu'il bouge son cul. J'ai presque envie de dire que c'est le genre de films qui passent sur Arte.

Pas convaincu par le jeu de François Truffaut, pas plus du parti pris pour interpréter le personnage joué par Nathalie Baye. L'histoire n'est pas fameuse (surtout la fin ; j'aurais préféré qu'il soit "ressuscité" par l'amour que lui porte Cécilia [ça colle tellemment plus à la vision truffaldienne], la photographie, encore moins. Le moins bon Truffaut que j'ai vu jusqu'à présent.

 

 

 

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