CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2328 

 

 

n°2328
 
" Le diable n'existe pas "

 

 

(2021)-(All,R.Tch,Ira)-(1h32)  -      Drame   

 

Réal. :     Mohammad  Rasoulof    

 

 

Acteurs:  E.Mirhosseini, S.Shourian, K.Ahangar ...

 

Synopsis

 

 

Iran, de nos jours. Heshmat est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins. Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad, venu demander sa bien-aimée en mariage, est soudain prisonnier d’un dilemme cornélien. Bharam, médecin interdit d’exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie. Ces quatre récits sont inexorablement liés. Dans un régime despotique où la peine de mort existe encore, des hommes et des femmes se battent pour affirmer leur liberté.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Mohammad Rasoulof met en scène quatre histoires consacrées à un même sujet : la peine de mort en Iran. Ce film magistral confirme l'inspiration d'un cinéaste censuré dans son pays.

Ours d'or à Berlin 2020, le film de l'iranien Mohammad Rasoulof reste un événement de cinoche dont la colère ne risque pas de s'éteindre de sitôt. Pour l'auteur de ces lignes, ça ne fait pas de doute : c'est le meilleur film de 2021.

Un plaidoyer magnifique et saisissant en faveur de la liberté de conscience et contre la peine de mort dans sans doute l’une des pires dictatures au monde : l’Iran.

Même s’ils apparaissent indépendants, ces quatre courts métrages forment un ensemble cohérent et se répondent. Avec ce film, Rasoulof signe une œuvre d’une puissance rare, où il explore avec talent plusieurs genres cinématographiques.

D’une dialectique implacable, le film, un peu aride dans sa démonstration, se gonfle d’humanité et de romanesque à mesure que l’action s’éloigne de Téhéran pour aller vers la nature et que les femmes passent au premier plan.

Malgré leurs limites respectives, ces quatre petits contes cruels parviennent assez bien à figurer le rôle central de la découverte du mal dans la société iranienne en la filmant comme un véritable rite de passage, aussi brutal qu’inéluctable.

Si Le Diable n’existe pas frôle parfois le didactisme et l’exposé sociologique, il parvient finalement à esquiver les écueils de ces films dévorés par l’actualité brûlante et urgente de leur sujet, notamment quand il ne s’intéresse à rien d’autre qu’à la part sensible et humaine de ce qu’il filme.

Mais chaque récit est lesté par un coup de force scénaristique, ce qui les rend artificiels.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Pour contourner la censure et l’interdiction de filmer l’Iran tel qu’il le voit Mohammad Rasoulof a utilisé cette fois le principe du film en courts métrages. Quatre chapitres distincts, mais dont l’imbrication apparait évidente au fil du récit de chaque protagoniste. D’abord un homme, père de famille sympa et tranquille dont l’activité ne nous est révélée qu’à la dernière image, brute et inattendue. Elle conditionne en quelque sorte les trois autres parties du film où il est question de soumission ou non à une autorité sans partage. Au point que l’un des « héros » va devoir composer par la suite avec un cas de conscience qu’il n’avait jamais imaginé au moment de passer à l’acte. Peut-on rester aveugle dans un pays déjà atteint de cécité ? interroge Mohammad Rasoulof au milieu d’une foultitude d’autres questionnements. Une réponse peut-être dans l’ultime chapitre planté dans les superbes montagnes Iraniennes où l’un des maîtres du cinéma iranien, Abbas Kiarostami, a su lui aussi, contourner le diktat des ayatollahs. Mohammad Rasoulof en a retenu plus qu’une leçon, une raison d’être et un savoir vivre. Génial.

A la fois poétique, visuellement magnifique, et, surtout, particulièrement éloquent dans sa dénonciation de la peine de la mort et des traumatismes qu’elle entraine, chez les familles des victimes bien évidemment, mais aussi chez les bourreaux et leur entourage, "Le diable n’existe pas" vient ajouter une pierre majeure à la longue liste des grands films iraniens.

Il faut courir de toute urgence voir le film de Rasoulof, ours d'or à Berlin.
J'aime l'Iran où j'ai vécu, pour le persan, "on dirait de la poésie" dit une jeune fille qui arrive d'Allemagne. J'aime l'Iran pour ses paysages qui vont du désert doré aux forêts luxuriantes de la Caspienne. Le film a pour cadre ce pays fait pour la poésie et le chant, pays aujourd'hui dominé par les forces de mort. La mort c'est le thème. La mort que l'on ne décide pas, à laquelle on participe pourtant, comme fonctionnaire ou comme conscrit chargé d'enlever le tabouret sous les pieds du condamné. Quatre histoires, quatre homme devant le même choix, accepter ou refuser d'être le dernier bourreau. Je ne peux révéler les quatre réponses, les chutes bouleversantes du film. Je ne peux qu'évoquer la dernière image, celle d'un renard qui nous regarde face caméra. Il nous dit comme le fameux renard dans le désert du Petit Prince, que contre toute apparence, l'humanité est possible, que contre toute évidence, le diable n'existe pas.

Un film magnifique et intense sur la peine de mort en Iran, qui sert de fil rouge à cette partition en quatre volets, on passe d'une histoire à l'autre avec un point commun entre les histoires....Le film dans son style rappelle les grandes fresques turque de Nuri Bilge Ceylan, même densité des dialogues, des images, de la musique et une culture très humaniste du monde...Le décor est planté, chaque chapitre vaut son pesant d'or, avec des chutes inattendues et dramatiques .......Le film évoque la vie d'un homme qui se révolte, contre le système...Le poids politique est évident, mais c'est surtout l'émotion et l'humanisme des personnages qui construit le scénario......c'est souvent magnifique (bis) et le spectateur est intimement convié à cette émotion....La musique est de grande qualité assurément, et les acteurs très attachants....J'aurais facilement attribué une palme d'or à ce qu'il convient d'appeler, une oeuvre cinématographique, le genre de film qu'on oublie pas...Je conseille....

 

 

Ours d’Or au Festival de Berlin, c’est une valeur normalement sûre. Pourtant peu de salles misent sur ce film (129 en première semaine de sortie nationale, un peu plus depuis), prédisant qu'il ne trouvera pas son (grand) public. Le nombre de critiques est en rapport. Sans surprise, les premières notes tirent tout de go la moyenne vers le plus haut. Il en est souvent ainsi des films Iraniens. Un cinéma qui doit soit jouer au chat et à la souris avec les autorités et leur censure, soit tourner dans la clandestinité. Tout ça intrigue. Tout ça invite à survaloriser. En outre, comme le fil conducteur est délicat – la peine de mort, dans ce pays qui exécute en moyenne une fois ou deux par jour… selon les sources – il y a quelque chose qui interpelle nos « bonnes » consciences occidentales. Tout ça pour écrire, un peu gêné ici, qu’on n’est toutefois pas forcément obligé de voir un chef d’œuvre dans ce type de sujet et sa réalisation. C’est assurément pour un public averti et cinéphile acceptant de se plier à ce cinéma d'auteur avec toutes les réflexions et messages subliminaux qu'il porte.

Quatre moyens métrages pour traiter et condamner la peine de mort en Iran. Quatre angles différents qui abordent le rôle du bourreau et ses conséquences. L'idée est séduisante mais le rendu est inégal : un épisode est particulièrement faible, le second et le dernier manque de profondeur. C'est dommage.

 

Que c'est laborieux.... La quatrième et dernière section sauve le film. Ce qui précède est très long, très didactique, très scolaire. De plus le jeu des acteurs est vraiment très moyen. Beaucoup de plans très beaux mais déjà vus dans 67 autres films iraniens, ceux de Kiarostami notamment. On n'est pas loin du simple cinéma d'illustration, comme L'Evénement, premier prix à Venise uniquement dû à son sujet.

Peut être le film le plus lourd que j'ai déjà vu dans ma vie. Un film d'une lourdeur insupportable, même pour moi qui général aime les films lents (par exemple, j'adore le cinéma japonais très souvent lent ou les films de Fahradi). Ours d'or à Berlin : incompréhensible. Bien sûr ce n'est pas un film nul. Il y a des idées intéressantes mais on a un peu l'impression que c'est la bombe atomique pour tuer le moustique ! Résultat contre productif car à mn avis, seuls des intellos perchés vont apprécier ce film qui pourtant traite d'un sujet universel concernant tout le monde.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA