CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2306 

 

 

n°2306
 
"On connaît la chanson"

 

 

(1997)-(An,Fr,Sui,It)-(2h00)  -      Comédie dramatique, Musical  

 

Réal. :     Alain  Resnais   

 

 

Acteurs:  S.Azéma, P.Arditi, A.Dussolier, J-P.Bacri ...

 

Synopsis

 

 

Suite à un malentendu, Camille s'éprend de Marc Duveyrier. Ce dernier, séduisant agent immobilier et patron de Simon, tente de vendre un appartement à Odile, la soeur de Camille. Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari. Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d'absence de Nicolas, vieux complice d'Odile qui devient le confident de Simon.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film enthousiasmant, fin, drôle et charmant. Alain Resnais, expérimentateur infatigable du cinéma délivre un film malicieux et original grâce à un dispositif musical inspiré. Dans cette "presque comédie musicale", les chansons arrivent toujours dans le tempo, sans jamais que le système mis en place nuise au scénario ou aux dialogues, ce qui est souvent le cas d'autres films du genre. Ainsi, la musique se met au service du film et non l'inverse, et apporte une immense fraîcheur à l'ensemble, par petites touches et avec beaucoup d'humour ou d'émotion. L'originalité du film est d'autant plus étonnante au regard du classicisme de la mise en scène et du propos emblématique d'un certain cinéma français bourgeois. Pour finir, les personnages sont savoureux, le casting est cinq étoiles et on se régale devant cette comédie finement ciselée.

"On connaît la chanson", du regretté Alain Resnais, est une comédie réjouissante car très bien écrite et formidablement interprétée. L'histoire est simple et convaincante, et les numéros musicaux sont plutôt bien insérés. Ils ne se contentent pas d'avoir un rôle purement illustratif, mais possèdent un double rôle plus complexe. D'abord, il s'agit d'offrir aux comédiens des moments où ils peuvent pleinement laisser exprimer leur talent, et d'autre part, on ne peut nier que ces passages provoquent une émotion particulière, dans la mesure où ils sont à la fois drôles et touchants. "On connaît la chanson" est donc un pur film d'auteur, tout en étant facile d'accès. Alors, merci Monsieur Resnais, en attendant votre dernier film à la fin du mois.

On ne se lasse pas de cette "comédie musicale" géniale du grand Alain Resnais, même après plusieurs diffusions. Un pur bonheur de divertissement et d'humour avec d'excellents acteurs qui s'en donnent à coeur joie. On reste également épaté de la réussite du "playback" tant celui-ci est synchronisé. A voir et revoir...

Il fallait le faire et il n'y avait qu'Alain Resnais pour y parvenir. Le principe du film est juste génial permettant des moments vraiment irrésistibles. Les scénaristes Bacri et Jaoui nous offrent une sorte de film choral aux dialogues savoureux qui font souve

Ce qui est bien avec Resnais à part cette inventivité et ses concepts géniaux, c'est cette capacité à retranscrire une vérité au cinéma. Ces personnages sont très biens écrits, ne dévoilent pas leur jeu tout de suite, ils sont surprenants, attachant, révoltant. C'est pas un film simple. On pourrait prendre une tranche de vie et la retranscrire au cinéma, ça donnerait sans doute quelque chose comme Coeur ou bien On ne connaît pas la chanson. Ces deux films chorals ont les mêmes défauts et les mêmes qualités, mais ça ne change pas le fait que ça reste deux bons films avec un potentiel énorme. Introduire des chansons connues à la place de dialogues, non seulement ça rend superbement, mais en plus ça provoque une émotion, une nostalgie par rapport à la chanson, mais aussi par rapport aux personnages. C'est vraiment un film plaisant à voir, où les personnages sont tous intéressants.

 

Le scénario est très intelligent pour une direction d'acteurs sublime . Ils sont tous au top de leur niveau et dirigé d'une main de maître par Resnais.. Par contre le principe de ces chansons en play backs est discutable. Les chansons ont une vie propre, une histoire , qui peut être gâché par la mise en image du film . Et inversement des scénes de "cinéma" peuvent être dénaturées par la musique choisie , parfois proche du ridicule. Donc c'est un bel exerccie de style , mais qui n'apporte pas grand chose ni à la chanson , ni au cinéma. C'est très différent des comédies musicales avec des chansons orignales ( style Honoré) , ou la chanson est écrite, et "scénarisée" pour le film.

Parsemer dans une histoire des extraits de tubes chantés en play-back par les acteurs, il fallait oser. Resnais l'a fait en beauté. Des formules un peu débiles, mais indélébiles comme "Résiste, prouve que tu existes !", "Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?"... Johnny Hallyday dans la bouche d'André Dussolier ou France Gall dans la bouche de Sabine Azema, ça vaut le détour ! Partie de cache-cache entre artifices et vérité, le film met en scène des gens empêtrés dans leur recherche du bonheur. Là ou les illusions se bousculent au portillon... Culpabilité, hypocondrie, dépression : mine de rien, Alain Resnais fait émerger de sacrées névroses. Mais son art tient à sa manière vive d'aller à l'éssentiel avec une légèreté souveraine, sans jamais quitter le quotidien. Les chansons jaillissent comme des bouffées de vérité, fugaces et profondes à la fois. Son immensse talent, c'est de joindre audace et générosité. De faire rimer expérimentation et pur divertissement, modernité et classicisme, avant-garde ludique et spectacle populaire.

 

On connaît la chanson est bien un film d'Alain Resnais. Mais c'est surtout la patte du duo des scénaristes, Jaoui et Bacri que l'on reconnait. Avec cette fois-ci le petit truc en plus, les acteurs vont se mettre à chanter, ou plutôt à faire du playback, sur des chansons du répertoire français. Cette idée deviendra d'ailleurs assez vite plus joujou passe-passe que véritable idée au service d'une œuvre cinématographique. Le gadget des chansons qui voudrait faire passer la pilule d'un scénario fonctionne assez moyennement. Même si je n'ai pas aimé toutes les œuvres de Resnais, on est quand même assez éloigné de ses films étranges et complètement fou une fois le principe adopté.

Encore une fois, après « Smoking / No smoking », Resnais revient avec un concept inventif, chose si rare dans le cinéma français. Mais bon… Comme son précédent « Smoking / No smoking », c’est aussi une belle fumisterie. En fait, le concept n’est qu’un concept de surface. Jamais le fait de chanter n’est un élément-clef de l’intrigue. En fait Resnais a juste sorti sa même intrigue de bobos parisiens en mal de vivre, puis il l'a trituré de telle manière à ce que puissent être casées ses chansons. Alors certes, le concept peut encore amuser… mais seulement 5 minutes. Au bout d’un moment (très rapide me concernant) le truc tourne en rond et n’apporte rien de neuf. Ce qui m’a en plus fait marrer, c’est que toutes les chansons choisies sont de remarquables monuments de ringardise. Déjà à la date de sortie de ce film, c’était quelque-chose qui ressortait largement. Il y avait un public visé : les VIEUX. je n’ose même pas imaginer ce que ça donnerait de voir ce film aujourd’hui. Rien d’y repenser, rien que d’imaginer Sabine Azema chanter « Résiste » ou Dussolier galérer sur du « Téléphone », j’en ai un frisson d’effroi.

L’idée d’insérer des extraits de chansons cultes dans les dialogues d’un film était une idée attrayante. Le défi que se relevait Alain Resnais dans cet exercice cinématographique était de ne pas transformer son récit en comédie musicale sans trame cohérente. Il filme donc un vaudeville au scénario basique qui semble n’avoir justement été rédigé que manière à justifier certains passages chantés. Si l’on décide d’être objectif on pourra admettre que, sans la présence d’un casting exceptionnel, facilement réuni par le doyen du cinéma français, le film n’aurait pas acquis sa notoriété. Les situations n’étant drôles que lorsque des chansons inattendues commencent à résonner et l’intrigue n’ayant pour seule originalité que le caractère moderne de certains de ses personnages (un hypocondriaque et une dépressive), l’ensemble s’avère vite pesant.

 

 

 

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