CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2297 

 

 

n°2297
 
" Bruno  Reidal "

-Confession d'un meurtrier-

 

(2022)-(Fr)-(1h41)  -      Drame, Historique   

 

Réal. :     Vincent Le Port   

 

 

Acteurs:  D.Doré, J-L.Vincent, R.Villedieu ...

 

Synopsis

 

Interdit aux moins de 16 ans

1er septembre 1905. Un séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Pour comprendre son geste, des médecins lui demandent de relater sa vie depuis son enfance jusqu’au jour du crime. D’après l’histoire vraie de Bruno Reidal, jeune paysan du Cantal qui, toute sa vie, lutta contre ses pulsions meurtrières.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

"Bruno Reidal" montre le paradoxe d’une incessante conjuration du passage à l’acte autant que l’espoir et l’attente de sa réalisation, comme celle d’un accomplissement d’un ultime chef-d’œuvre (...) Vincent Le Port met magistralement en scène le déroulement infaillible d’une existence condamnée à la destruction orgasmique.

Voici une étude au naturalisme aride de la haine, du mal comme possible fête, de la mort comme joie, mais sans plus d’épiphanie que ce grand dégoût de soi, de l’autre, que l’incompatibilité de soi à soi, aux hommes, à Dieu, au monde.

Dans une mise en scène sobre et maîtrisée, Vincent Le Port raconte la mécanique monstrueuse d’un criminel étouffé par la pudibonderie. Un grand cinéaste est né.

Le réalisateur ne cherche pas pour autant à analyser les ressorts psychologiques de son geste, plutôt à faire entendre sans jugement la part de souffrance et donc d’humanité de ce jeune paysan magnifiquement interprété par Dimitri Doré 

Porté par une splendide photo automnale et le jeu réaliste d'acteurs pour la plupart non professionnels ou débtuants (comme l'excellent Dimitri Doré dans le rôle titre), "Bruno Reidal, confession d'un meurtrier" déploie une forme de poésie crue et dérangeante assez unique en son genre.

L'indéniable fascination qu'exerce le film ne masque toutefois pas complètement son ambiguïté : à trop jouer la retenue, la mise en scène fait preuve d’une certaine affectation évoquant moins la rigueur de la morale catholique qu’une prudence précautionneuse.

Froide, fétichiste, torturée, cette étude psychiatrique empesée ennuie au plus haut point.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Premier long-métrage de Vincent Le Port, Bruno Reidal est une passionnante plongée dans la psyché d’un paysan de 17 ans s’étant rendu coupable de la décapitation d’un garçon de 12 ans, dans la France rurale de 1905. Se basant sur les mémoires du meurtrier, ce film à la maîtrise impressionnante brasse de nombreux thèmes intimes et passionnants, tels que la maîtrise de ses pulsions, la lutte contre soi-même, la possibilité d’expliciter ses sentiments, le rapport à la foi et la rhétorique religieuse, l’influence de son environnement dans la perception du monde et de la compréhension de son moi profond, la jalousie de classes… Avec un Dimitri Doré magistral dans le rôle principal. Un film sec et hypnotique, qui contient des séquences à la violence très crue, et qui retourne avec brio notre cerveau de spectateur. Époustouflant.

Bruno Reidal est un sublime film bressonien d'une violence âpre qui débouche sur une scène d'une brutalité à la limite du supportable portée par un jeune acteur incroyable. Rude mais fascinant portrait du mal mis en scène avec une grande sobriété, ce film sublime dur d'accès, ayant fortement, peut-être trop, recours à l'imagerie religieuse et psychanalytique est, sans aucun doute, l'un de films français les plus dérangeants et singuliers de ces dernières années assez proches des premiers films de Dumont. A voir !

Un film âpre, exigeant , qui essaye de répondre à la question “quelles sont les racines du mal” à travers le portrait de ce jeune meurtrier prisonnier de ses addictions. On est ici aux antipodes du voyeurisme tapageur des séries Netflix sur des serial killers. L action se déroule dans le Cantal au début du siècle dernier. On n’est pas encombrés par l’habituelle et pénible reconstitution historique, on est d’emblée au cœur de cette communauté paysanne. De même pas de star, un jeu dépouillé. Le fill croule sous les références : Bresson , Tavernier, et se permet via un plan rapide d’évoquer la cour des prisonniers de Van Gogh. Mais le plus passionnant est encore la voix off du jeune Bruno qui nous replonge dans son histoire, sur la base du récit que ses juges lui avaient demandé d’écrire pour leur permettre de mieux comprendre son acte de meurtrier.( car il s’agit d’un récit authentique) Très beau texte donc, qui fait tout le prix d’un film exemplaire.

 

Disons-le d’emblée : ce premier film de Vincent Le Port est vraiment singulier, particulier et difficile d’accès. On est dans du cinéma d’auteur pur et dur (sans pour autant que cela soit péjoratif), un cinéma pas facile d’accès et très exigeant de la part du spectateur. En gros, on n’est pas ici pour se divertir mais davantage pour réfléchir et découvrir une œuvre qui demande patience et abnégation de la part de son public. « Bruno Reidal, confessions d’un meurtrier » est basé sur un fait divers effroyable du début du XXème siècle qui voit un jeune paysan tuer et décapiter un adolescent dans un petit village du Cantal. Le film est basé sur ses mémoires écrites commandées par un collège de médecins de l’époque pour comprendre son crime. L’ossature narrative du long-métrage est donc astucieuse. On commence par le crime et l’incarcération du personnage titre pour ensuite revenir sur sa vie et les raisons de son acte par le biais du récit écrit qu’il en fait et des flashbacks qui en découlent. La voix off a donc ici une grande importance et condamnerait presque le film à être muet sans elle. Davantage donc que Dimitri Perron, dans une composition impressionnante pour son âge et ses débuts, c’est donc sa voix qui sera le personnage principal et qui va nous guider dans la psyché du jeune homme. Une psyché visiblement vouée à la violence, le péché et la tragédie. C’est un peu longuet, répétitif et certaines scènes sont gênantes voire insoutenables.

Un film naturaliste qui nous plonge dans la tête (ô combien tourmentée) d'un tueur. Qui en l'occurrence est âgé de seulement 17 ans. C'est froid, âpre et souvent brutal, mais c'est relativement bien fait et intéressant.

 

Histoire de sperme et de sang. Soit un ado mal aimé, né dans un milieu dur (ruralité de dénuement du début du 20e siècle), perverti dès la prime enfance et, passé un apprentissage heurté en la matière, onaniste compulsif, pourtant doué intellectuellement... Et qui va commettre un acte ignoble, dont on ne nous cèle rien à la réalisation au début-même du film, avec réitération en point d'orgue ultime. Entre les deux temps, on nous propose une approche du pourquoi, en suivant l'examen psychiatrique de l'auteur présumé. Une "confession", annonce le titre. Voilà qui sonne opportun quand ce dernier, 17 ans, est pensionnaire au petit séminaire de St-Flour... Ce premier "long" de Vincent Le Port a des qualités esthétiques indéniables, façon chronique clinico-réaliste, voire vériste, mais est sérieusement gâté par le manque de perspective et finalement la complaisance. On en vient à se demander si, en "sous-texte", il ne faudrait pas débusquer quelque basse charge "anti-calotte" - après tout, l'affaire (réelle) a eu lieu en...1905. Remarquable incarnation (même si scénario roublard) du personnage-titre par le jeune Letton d'origine Dimitri Doré.

"Bruno Reidal", histoire vraie d'un meurtrier d'enfant en 1905 dans le Cantal. Film dur, âpre, sec, d'une rigueur impressionnante. Film clinique, mise en scène ascétique, interprètes talentueux. Vincent Le Port met la barre très haut mais, au final, on a bien du mal à aimer son film et ses personnages, cette mise en scène brutale, rébarbative. Franchement, qui a envie d'aimer cette horrible histoire ?

Présenté à la Semaine de la Critique de Cannes et lauréat du Prix Fondation Gan, “Bruno Reidal, confession d'un meurtrier” s'inspire d'un fait divers qui a eu lieu dans le Cantal en 1905. Un jeune et chétif séminariste de 17 ans, Bruno Reidal, a décapité un enfant de 13 ans. Le corps a été retrouvé à la sortie d'un petit village. Enfermé, les médecins cherchent alors à comprendre ses pensées en l'interrogeant chaque jour. A son tour, le garçon se plaint alors de la tristesse de ce monde et s’enferme dans ses masturbations avec des pensées de meurtres. Ces obsessions sanguinaires ne semblent se matérialiser que par ses actes intimes. Masturbation par-ci, masturbation par là, et par un enfant en plus. Non, le message ne passe pas. Le long-métrage de Vincent Le Port dérange sans se justifier et emploie un ton monotone sans jamais décoller.

Rébarbatif, ennuyeux! Passée la 1ère demie-heure le personnage est cerné : aucune empathie, psychopathe, aucune notion de la notion de mal, sadique, taciturne, sournois, sanguinaire,... Le malaise est permanent quant à cette jouissance couplant la masturbation et l'idée de meurtre. 2ème malaise concernant l'expiation de ses intentions ou actes simplement par la confession! Glaçant, morbide! Quelle idée de faire un film sur ce monstre répugnant!

 

 

 

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