CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2285 

 

 

n°2285
 
"Les assassins de l'ordre"

 

 

(1971)-(Fr,It)-(1h47)  -      Drame   

 

Réal. :     Marcel  Carné   

 

 

Acteurs:  J.Brel, M.Lonsdale, C.Denner ...

 

Synopsis

 

 

Soupçonné d’avoir participé à un cambriolage, Michel Saugeat est arrêté et meurt juste après son interrogatoire. Convaincue qu’il a été battu sauvagement durant sa détention, sa femme porte plainte. Envers et contre tout et avec l’aide du juge Level, elle tente de faire éclater la vérité.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Je viens de découvrir ce film avec un immense plaisir. On y retrouve Jacques Brel interprétant de façon magistrale un juge d'instruction opiniâtre n'écoutant, malgré les pressions, que son cœur et sa raison pour défendre une cause alors que toute lutte semble d'ores et déjà perdue d'avance... Les autres acteurs sont eux aussi formidables. A découvrir...

On a l'impression d'être dans un film d'Andrè Cayatte et pourtant "Les assassins de l'ordre" est signè par un metteur en scène lègendaire qu'on ne prèsente plus puisqu'il s'agit de Marcel Carnè en personne! Jacques Brel est un excellent juge d'instruction qui dèfend bec et ongles la cause d'un homme dècèdè dans un commissariat des suites de mauvais traitements policiers! Dans les seconds plans, du très beau monde: d'une courtoisie inquiètante, Michael Lonsdale est parfait en commissaire mais c'est Charles Denner qui impressionne en maître Grazianni parce qu’il frappe dur dans la plaidoirie! En adaptant un roman de Jean Laborde, Carnè signe un drame psychologique / policier remarquable qui doit beaucoup à sa belle brochette de comèdiens et à ses dialogues superbes de Paul Andrèota! Une image un peu vieillotte ne gâche en rien le mètrage mais au fait pourquoi diable est-ce Marcel Carnè qui a signè ce film ?

Cette histoire fort attrayante, mise en scène par Marcel Carné en 1971, a très bien résisté au temps. Le scénario, adapté par Marcel Carné, nous conte un drame judiciaire dans un contexte politico-judiciaire post soixante-huitard.
Outre la BO choc de Pierre Henry et Michel Colombier, le casting de luxe participe grandement à l'intérêt du film. On y retrouve la belle Catherine Rouvel, un bon Michael Lonsdale dans la peau d'un commissaire, le toujours excellent Charles Denner en avocat, et bien sur un attachant Jacques Brel dans un rôle prédestiné de défenseur des libertés.

Si ce film de Marcel Carné peut aujourd’hui sembler avoir mal vieilli, et donc peut-être sombrer dans l’oubli, c’est uniquement du fait de sa photographie à l'ancienne. Au-delà de cet aspect visuel, il nous donne une image très réaliste de l'opposition (illégale et malhonnête) entre les forces de l'ordre et la justice, ce qui est un sujet délicat qui reste malheureusement d'actualité, tout en travaillant en profondeur le drame psychologique de ses personnages. En effet, le traitement de cet affrontement juridique ainsi que le jeu intense de Jacques Brel, qui trouve sans doute là son rôle le plus bouleversant, rendent ce film aussi palpitant qu'intelligent.

J'aime Jacques Brel et j'ai apprécié son travail d'acteur dans ce film de Michel Carné. Un film qui propose l'esprit du Mai 1968 français. Et un héros vulnérable face à un système judiciaire lourd dans ses mécanismes pervers. Un film honnête avec de belles performances et des portraits justes de l'idéalisme attendu dans une certaine mesure. C'est une image admirable du père célibataire et de sa relation pas facile avec son fils et de belles petites histoires comme parties de la grande broderie et une touche de tension de manière intelligente. Pour de nombreuses raisons c'est un refuge pour le public contemporain...

 

Une plongée dans les arcanes judiciaires et policières, entre complot et magouilles. J’aime la façon de menacer et/ou de mettre la pression de la partie policière : tout en subtilité, en chemins détournés, en propositions… ça change de ce qu’on voit maintenant où c’est bien plus basique. On est plus sur une opposition d’idées, de points de vue, d’appréciations (notamment avec la comparaison sous l’occupation). Là on voit aussi les entraves à la justice et leurs conséquences directes, puis de bonnes phrases : « la justice n’est que l’équilibre entre les mensonges » et « ma vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie » d’André Malraux. Un titre bien trouvé, un montage clair et réaliste, une narration fluide, un scénario solide qui ne part pas dans tous les sens, pas mal de longueurs qui alourdissent le rythme, des dialogues qui manquent de punch (le style de l’époque diront certains, mais perso j’apprécie que peu surtout quand il y a moyen de faire mieux, voyez Audiard), ça joue pas trop mal (puis casting de stars avec Boby Lapointe lol, mais Lonsdale), le dénouement et la construction du récit ne sont pas banals, surtout à l’époque. Par contre le son est encore une fois très aléatoire et/ou décousu car le volume varie beaucoup entre les scènes d’action et les conversations. La photographie également est dépassée, ça a mal vieilli de ce côté-là.

C'est un des rares films où on peut voir J. Brel, il faut donc en profiter. D'autant plus, lorsque M. Carné est à la réalisation, auteur de Hôtel du Nord, le Quai des Brumes, Les Enfants du Paradis, etc... Ici c'est une critique intense de la Justice et de la Police basé sur des faits réels. Malgré un casting intéressant et un scénario bien écrit, le film a pris un coup de vieux, la mise en scène est corsetée et les acteurs un peu figés. Néanmoins c'est un film à voir, témoin de son époque.

Mai 1968 est présent et même peut être un peu trop, dans le sens où Carné tombe dans certains pièges notamment celui du film manichéen, où la vision des flics est sans aucune nuance. C'est dommage car dans l'ensemble il s'en sort plutôt bien et réalise un film passionnant de bout en bout mais qui aurait mérité peut-être un peu plus de nuances, mais aussi, et surtout, de justesse dans la façon de faire et d'amener les réflexions autour de la police, de son rôle et de la façon dont elle est jugée (notamment certains passages avec les étudiants.Carné trouve le bon équilibre entre les différents sujets et personnages, sachant développer quelques sous-intrigues autour de la principale, que ce soit vis-à-vis du fils du juge ou de la prostituée. Jacques Brel est remarquable dans la peau de ce juge qui va croire en sa cause malgré les pressions, et tout faire pour aller au bout tandis que face à lui, les autres interprètes s'en sortent très bien, notamment Catherine Rouvel mais surtout Charles Denner, cynique et lucide sur le monde dans lequel il vit et qui participe à ce final fort réussi.Si Les Assassins de L'ordre aurait mérité un peu plus de nuances dans son traitement, il n'en reste pas moins un film efficacement ficelé,

 

Même si le réalisme poétique avait rendu l'âme depuis longtemps, on peut se demander ce qui a pris à Marcel Carné de suivre les traces d'un André Cayatte. Peut-être l'envie d'être absolument dans son époque avec un Mai 68 encore très frais dans les esprits, "CRS est égal SS" donc pour la Police c'est à peu près la même chose. Reste que Carné réalise un film sans la moindre personnalité, aussi didactique et manichéen qu'un Cayatte, à la mise en scène pauvre et sans inventivité. Heureusement que les acteurs s'en sortent très bien à l'image d'un Jacques Brel, donnant beaucoup de profondeur à son personnage de juge d'instruction impartial, ou de Charles Denner, impeccable en avocat cynique et lucide. A voir comme le témoignage de l'état d'esprit d'une époque plus que comme un Carné.

 

 

 

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