CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2284 

 

 

n°2284
 
" Aga "

 

 

(2018)-(Bul,All,Fr)-(1h37)  -      Drame   

 

Réal. :     Milko  Lazarov   

 

 

Acteurs:  M.Aprosimov, F.Ivanova, G.Tikhonova ...

 

Synopsis

 

 

La cinquantaine, Nanouk et Sedna vivent harmonieusement le quotidien traditionnel d’un couple du Grand Nord. Jour après jour, le rythme séculaire qui ordonnait leur vie et celle de leurs ancêtres vacille. Nanouk et Sedna vont devoir se confronter à un nouveau monde qui leur est inconnu.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le cadrage témoigne d’un vrai sens pictural et d’un don pour l’épure particulièrement remarquables de la part d’un réalisateur bulgare.

L’enjeu essentiel de ce docu-fiction immémorial étant l’intrusion graduelle de la modernité dans un monde préservé. Prélude à un très beau final sans paroles dans une mine de diamants. Seule fausse note dans cette aventure picturale et humaine : l’emploi lacrymal de l’Adagietto de Mahler, devenu un cliché avec Mort à Venise de Visconti.

Un long-métrage contemplatif, ultra-stylisé dont on devine les conditions extrêmes de tournage, et dont l’émotion finale... nous cueille à froid.

Le progrès menace la cohésion d’une famille iakoute isolée au cœur d’un immense désert de glace. Un conte touché par la grâce.

Univers fascinant, presque hypnotique, qui fait écho, presque un siècle plus tard, au "Nanouk" de Flaherty (1922). On assiste ici à la fin d'une ère, avec émotion.

Un film lumineux et poignant sur un couple âgé du grand nord sibérien qui refuse de rompre avec ses traditions et tente de renouer avec leur fille partie depuis longtemps.

D’une indéniable beauté plastique, Aga n’en demeure pas moins limité par son parti pris ultracontemplatif et son refus de la trivialité, qui transforment ses personnages en pures icônes.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Voilà un très beau film. Une yourte, de la neige à perte de vue. Bienvenue dans le nord de la Iakoutie, l’une des régions les plus inhospitalières de la planète. Dans cette zone arctique de la Sibérie, l’hiver est quasi permanent, et les tempêtes, fréquentes. C’est ici que vivent, ou plutôt survivent, Nanook, un éleveur de rennes nomade, et sa compagne, Sedna, avec leur chien. Leur mode de vie ancestral, en harmonie avec la nature, est menacé par la raréfaction du gibier, mais aussi par le progrès technologique. Leur fille, Aga, qu’ils n’ont pas vue depuis des années, a d’ailleurs succombé aux sirènes de la modernité pour aller travailler dans une mine de diamants. Ce film nous montre tout simplement la vie de ce couple au quotidien et le titre est "Aga" en référence à leur fille unique qui leur manque beaucoup et à qui ils pensent énormément. Egalement cette histoire insiste sur leur mode de vie en harmonie avec la nature, alors que menace à leur porte le progrès moderne et technologie (auquel a succombé leur fille.

Film d'une grande beauté, qui nous ramène à l'essentiel, ce que les hommes modernes, déconnectés des réalités qui ont fait leur quotidien pendant des dizaines de milliers d'années, ont oublié: chasser pour se nourrir, écouter la nature, prendre soin de ses proches (j'entends par là une attention déconnectée de tout artifice matériel). Le film ne fait pas l'apologie de ce mode de vie dur, âpre et beau comme la terre, la glace et le feu. Mais son souvenir nous donne à réfléchir sur ce qui compte vraiment pour nous, semblables et pourtant si éloignés dans notre quotidien de Nanook, Sedna et Aga.

Un bijou ! Et pourtant on ne peut pas faire plus simple : un couple de vieux Iakoutes dans la taïga sibérienne, leur quotidien au milieu de paysages froids et monotones, peu de dialogues, peu d'action et de longs plans fixes. Le film ne s'intéresse qu'à la vie des hommes, des femmes, de la nature et à la force des sentiments qui les unissent. Aucune fioriture, aucun artifice, le blanc de la neige et le bleu du ciel sibérien ramènent le spectateur à l'essentiel. D'ailleurs, quel réalisateur peut oser utiliser l'adagio de la 5e symphonie de Mahler sans être ridicule depuis "Mort à Venise" de Visconti ? Milko Lazarov le fait et c'est touchant. Quant au dernier plan large du film, il est tout simplement fabuleux. On se pèle les miches mais dieu que ce film est rafraîchissant.

 

Un regard contrasté sur ce film qui nous transporte bien loin des centres urbains. On nous montre un couple qui vit encore de la chasse et de la pêche, dans leur yourte, où ils font tout par eux-mêmes.... Le chien qui tire le traîneau est un compagnon indispensable, dans cette région de Sibérie. C'est plutôt un "docu-fiction". Drôle d'idée de nous imposer "à tue-tête" la symphonie de Mahler qui nous avait bouleversé dans Mort à Venise? Comment préserver cette façon de vivre et pour combien de temps ? Voilà le thème central ! Malgré de belles images et le moment d'évasion, on peut s'ennuyer !

Film quasi documentaire, dont la thématique se rapproche de celle de "Dersou Ouzala" de Kurosawa (en beaucoup moins fort). Il fait aussi penser au dernier film de S Collardey" une année polaire" et bien évidemment à Nanouk l'esquimau de Flaherty. Film très attachant, la partie la plus forte survient dans les quinze dernières minutes. Il aurait aussi pu s'intituler "un monde qui disparait". Si vous allez plus de trois fois au cinéma par semaine, allez-y sans hésiter.

La Iakoutie, au nord-est de la Sibérie, n’est pas un bon plan de villégiature ! Maigre taïga l’été et immensité gelée l’hiver. Nanouk et Sedna y vivent pourtant depuis toujours. Même si l’élevage de rennes n’est plus de leur âge. Et que le réchauffement climatique fait fondre la glace de plus en plus tôt. Raréfiant le produit de la chasse et de la pêche et obligeant Nanouk et son chien à rentrer parfois bredouille à la yourte. Qu’importe, Sedna qui a toujours les yeux plissés d’amour pour son homme, lui réchauffe de bonnes marmites...C’est bien simple, même leur fille Aga a renoncé à cette vie d’un autre temps pour tenter sa chance dans une mine de diamant. Tradition ancestrale contre modernité ? Le réalisateur bulgare Milko Lazarov se garde bien de trancher : il montre. Avec une caméra assez contemplative et une esthétique appuyée sur ces immensités qui n’ont que l’horizon pour limite. Malgré une grande science du cadrage et un éclairage très étudié, à l’intérieur de la yourte et sur les visages, on est à la limite de l’effet de style. On a bien compris la métaphore entre l’excavation de la carrière de dimant et le trou creusé dans la glace pour la pêche. Mais on se serait bien passé de la musique de Mahler pour accompagner Nanouk au bout de son voyage. Emphatique et lacrymal, le final de colle pas avec la rusticité qui précède. Ni à cette tranche de vie si simple ou la chaleur d’un bel amour s’accommode d’un univers glacial. Reste que la photo est magistrale. Et rien que pour ça, Aga vaut le voyage. Même s'il fait aglagla !

 

Un rythme endiablé, une foison de personnages, non je galèje. Rythme très lent, distribution et scénario squelettiques, c'est un documentaire esthétisant qui, comparé au somptueux Derzou Ouzala, ne vaut pas tripette. Raccourci de moitié, il serait plus présentable.

Après avoir vu un très bon film intense sur les inuits Atanarjuat, la légende de l'homme rapide, quelle atterrissage avec ce film... Le scénario est limité, des belles prises de vue, mais le réalisateur abuse un peu des plans fixes. Par ailleurs ce vieux couple vivant avec un seul husky semble plus qu'improbable...

 

 

 

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