CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2281 

 

 

n°2281
 
" Anatomie d'une chute "

 

 

(2013)-(Fr)-(2h31)  -      Drame, Thriller judiciaire   

 

Réal. :     Justine  Triet    

 

 

Acteurs:  S.Hüller, S.Arlaud, M.Machado-Graner ...

 

Synopsis

 

 

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Dans le rôle de Daniel, l’enfant qui parle comme un adulte et passe sa colère en martelant les touches du piano, Milo Machado Graner est fascinant de maturité et de douleur contenue. Il faudrait tous les citer, jusqu’au plus petit rôle.

Enquête, procès, flash-back, confessions, culpabilisations… Justine Triet passe en revue une flopée de registres pour finalement dépasser les codes du thriller enneigé et tricoter un drame psychologique d’une richesse inouïe, où la justice n’est pas la seule à se perdre dans le vrai et le faux d’un couple usé, toxique et rancunier.

Avec Anatomie d’une chute, son quatrième long doré d’une Palme en mai, la cinéaste accapare le film de procès moins pour jouer du suspense propre à l’exercice que pour parfaire son style qui n’a jamais semblé si proche d’une forme de perfection, ce plein chaos qui fait l’empreinte des Triet movies, ici décongestionné par le tranchant du dispositif.

Une impressionnante réunion des thèmes chers à Justine Triet, qui hisse sa narration et sa mise en scène encore un peu plus haut avec ce film de procès froidement intelligent, porté par une Sandra Hüller au charisme intimidant.

Tant de précision, d’intelligence dans le jeu au fil différentes langues (allemand, anglais, français) que son personnage parle, tant de puissance, tant de charisme n’écrasent jamais le film mais le propulsent encore plus haut.

Anatomie d’une chute » impressionne par sa maîtrise, par la ligne claire de la mise en scène. Justine Triet déchiffre en clinicienne les états d’âme de ses personnages, et la friabilité de toute vérité. Il en résulte une certaine froideur. Son quatrième long métrage suscite l’admiration plus que l’émotion.

De bonne facture, Anatomie d'une chute s'apparente néanmoins plus à un bon téléfilm policier qu'à un grand film de procès.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Une histoire de chute et d'une suspicion de meurtre, une histoire de procès, d'un couple déchiré, d'une mère, d'un enfant aveugle, c'est la nouvelle Palme d'or du festival de Cannes 2023. "Anatomie d'une chute" est un thriller dramatique qui ne cesse de nous questionner. Les langues se délient en français et en anglais dans une mise en scène simple, mais au rythme qui va crescendo pour mieux nous capter. Enfin, Sandra Hüller livre une prestation vertigineuse aux côtés des doux jeux de Milo Machado Graner et Swann Arlaud.

Le film n'est que tension presque intolérable qui se libère à la toute fin en une véritable déflagration émotionnelle d'une puissance absolue. La réalisation fait preuve d'une maîtrise totale. Le scénario est magistral, entre critique de la domination masculine et mise en lumière du regard de l'enfance. Le casting est phénoménal avec en tête l'actrice principale, l'acteur qui joue le fils et les deux avocats, général et de La Défense. Je suis ressorti ébranlé et époustouflé par ce qui nous est donné à vivre pendant 2:30, à commencer par la scène d'ouverture qui nous met de suite dans l'ambiance. Une palme d'or hautement méritée et mon prix d'interprétation féminine à Sandra Huller.

Vu en avant-première, ce film est tout simplement magnifique. Tout est parfait, on est happé par cette histoire portée par des acteurs si justes, un scénario et des dialogues parfaits... Jusqu'au bout on accompagne cette femme mystérieuse, sans jamais être certain de ce qui s'est passé et c'est fascinant. Une grande Palme d'Or !

Un déluge d'intelligence, de profondeur et de subtilité, une réflexion sur le couple et la parentalité digne de Bergman, mais aussi sur la force du language et la création, le tout doublé d'un récit policier haletant et d'un film de procès aussi brillant que passionnant, Anatomie d'une chute n'est pas seulement une grande palme d'or, c'est à avant tout un film qui nous rappelle pourquoi, nous cinéphiles, allons au cinéma. A voir une première fois pour le plaisir pur de l'expérience et à revoir pour analyser sa construction (scenario, mise en scène, direction d'acteur, montage, mouvement de caméras, dialogues : tout est d'une précision diabolique mais jamais ostentatoire et toujours jubilatoire). Justine, Arthur, merci et comme on le dit pour l'équipe de France quand elle remporte la coupe du monde alors que notre unique rôle était celui de spectateur... Avec Anatomie d'une chute, on a gagné !

Le corps de Samuel est retrouvé mort dans la neige, au pied du chalet familial par Daniel, son fils de onze ans. Suicide ou homicide ? Sa femme Sandra est soupçonnée et jugée un an après sa mort. Au cours du procès, l'histoire dissèque les relations du couple, ses rapports de force et fragiles équilibres, la répartition des tâches. La parole est aussi donnée à l'enfant, résolument. Le film de Justine Triet repose sur de magnifiques caractères, des personnages denses et complexes, brillamment interprétés jusqu'au plus petit rôle. Là où la vérité devrait se construire le doute plane et s'installe. Dans les questions-réponses du procès, rien n'est évident ou normal et les certitudes sans arrêt repoussées. Anatomie d'une chute est un film à facettes, brillant et subtil et... tellement bien interprété !

 

La mort d’un homme puis le procès de sa veuve. Très bien interprété, ce film sur un rythme lent et dans une ambiance plombante est assez bien écrit pour maintenir l'ambiguïté sur la personnalité de cette femme accusée de meurtre mais le rebondissement très roublard à la fin du procès manque vraiment de subtilité.

Ou comment Justine Triet s’approprie les éléments de son scénario ( y a-t-il eu meurtre ou suicide ?.. ) pour en faire des pièces maîtresses de sa réalisation La reconstitution des faits est une mise en scène. Au cours de ses nombreuses interventions , le procureur du tribunal devient le metteur en scène. Et quand l’avocat prépare sa cliente à la session d’Assises , il la guide, multiplie les répétitions , lui indique les mots et les expressions à dire ou à ne pas dire … Là encore on est dans une approche très scénographique du récit . Sur cette constance, la réalisatrice élabore une rhétorique très circonstanciée vis-à-vis de la vie de couple, qui à force de s’éterniser dans différentes strates du drame , me parait bien fumeuse. Leur gamin apporte une touche originale au déroulement de l’enquête, tout en demeurant lui-même un mystère. Ce film très très long empile ainsi les questionnements , sans y répondre toujours. Son côté prétentieux illustré dans une confrontation maritale extrême, qui ne peut laisser indemne, mais brise le rythme et le souffle engagés aux préliminaires.

 

J'aurais adoré aimer ce film mais il faut admettre que c'est une Palme franchement incongrue. Un film de procès hyper classique, plastiquement assez laid (Sybil était bien plus beau) et sans grand intérêt. Rien ne cloche mais rien ne captive non plus. Les acteurs sont TOUS formidables,, certes, la direction d'acteur est assurée, mais le scénario ne présente pas beaucoup d'intérêt. Reste le montage son (incroyable) et c'est à peu près tout. C'est l'autoroute du téléfilm Arte. Je résume : c'est décevant.

Le personnage principal (Sandra Hüller) parle anglais, ce qui fait que la majorité du film se joue dans cette langue, pourquoi ? Pour obliger le spectateur à lire les sous-titres ? Tout est fait pour rendre le film antipathique : image dégueu, filmé sans aucune imagination, on se croirait dans un documentaire ou un téléfilm M6, absence de musique (sauf une ritournelle massacrée au piano), un scénario qui s’enlise, se noie dans l’anecdote (deux heures et demi!), des acteurs transparents (sauf le procureur, on avait envie qu’il s’attaque au film lui-même). L’ennui s’impose, le malaise aussi, aucun enjeu ne ressort de cette histoire qui nous reste extérieure. L’Anatomie d’une chute est le prototype du film français assomant : du cinéma qui refuse absolument tout ce qui fait la séduction du cinéma, pour montrer la «vérité vraie, sans fioritures». On a même droit à un gros plan sur du vomi, sans aucune justification narrative, encore moins cinématographique. Et cette manie des zooms lents sur les visages, genre «moi je fais du cinéma psychologique»… Au secours.

Faites entrer l'accusé. Dialogues surexplicatifs. Antoine Reinartz dans un rôle hautement caricatural. Le film est trop orienté idéologiquement, trop démonstratif et bien trop à charge contre les hommes. Justine Triet ne prend pas le moindre risque : les femmes sont victimes du patriarcat et les hommes sont faibles. Elle est totalement en phase avec le discours de gauche dominant de son époque. Enfin, le film est censé être trouble mais il n'y a aucun suspense, aucune tension : pas de meurtre, pas de suicide, c'est juste une chute. Et ça on le savait déjà avant d'entrer en salle.

 

 

 

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