CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2278 

 

 

n°2278
 
" La Princesse de Clèves "

 

 

(1961)-(Fr,It)-(1h50)  -      Drame, Romance historique   

 

Réal. :     Jean Delannoy    

 

 

Acteurs:  M.Vlady, J.Marais, J-F.Poron, R.Gérôme, Pierral...

 

Synopsis

 

 

L'amour platonique d'une femme fidèle pour son amant.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Je dois dire que lors de sa sortie ce film m’avait terriblement ennuyé,. Je ne connaissais quasiment rien en histoire de France et pas grand chose en cinéma. 50 ans plus tard, je peux dire que j’ai changé d’avis et que ‘’La princesse de Clèves’’ prend toute sa place dans un contexte historique, tant sur l’année 1559 (matérialisée par le tournoi de chevalerie et la mort de Henri II) avec ses grands personnages réels qu’on a vraiment plaisir à voir et entendre que sur la façon de vivre des courtisans du 16 ième siècle qui, en dehors des guerres, donnaient tout leur temps au libertinage auquel succédera la carte du tendre,,inspirée par madame de Scudery. La princesse de Clèves est un beau film que l’on a tout loisir à contempler et à entendre. C’est le modèle d’un académisme de bon aloi car il a été vécu. A ce titre, il nous fait ressentir ce que nous aurions pu vivre en étant nés dans la noblesse. Le thème de la fidélité en amour reste pour moi anecdotique et passe après la vision des mœurs du temps mais je conçois très bien son existence passée. Les acteurs sont excellents et la mise en scène rigoureuse. Cela restera le grand rôle de Marina Vlady mais pas celui de Jean Marais. Difficile de ne pas croire à l’insistance de Cocteau…On a le droit de le préférer sous un aspect bien plus jeune dans ‘’Les mystères de Paris’’ tourné l’année suivante.

Grande injustice fut faite à ce film remarquable, éreinté en 1961 par une critique toute à son affaire avec le cinéma de la Nouvelle Vague, qui ne se serait pas hasardée à faire l'éloge d'une réalisation à l'apparence aussi classique. Et pourtant la patte des grands y fit merveille : costumes féériques de Pierre Cardin et Marcel Escoffier, photographie sortie d'un conte de Perrault assurée par Henri Alekan, musique de Georges Auric, scénario subtil et sensible de Jean Cocteau (par ex le masochisme du prince de Clèves réunissant lui-même son épouse et Nemours dans le mémorable tête à tête amoureux de la scène de la lettre), texte admirable à peine transformé de Mme de La Fayette, diction irréprochable, casting inoubliable de Jean Marais et Marina Vlady en époux de Clèves... Un film à ranger non pas au rayon des grands classiques en costumes, mais à mettre au panthéon des adaptations de la littérature française au cinéma.

 

Académique au possible, il n'en reste pas moins que cette « Princesse de Clèves » est sans réelle fausse note. Beaux costumes, beaux décors, belles couleurs et mise en scène élégante : on est certes pas dans l'audace, mais au moins le travail a le mérite d'être très bien fait. Alors oui certains personnages sont caricaturaux, et l'interprétation est inégale (fade Jean-François Poron, tandis que Jean Marais est pour une fois plutôt bien, même si c'est la belle Marina Vlady qui s'en sort le mieux), mais alors que le roman était à la longue assez ennuyeux (pour ne pas dire autre chose), Delannoy trouve le moyen pour maintenir le cap jusqu'au bout, si bien que l'émotion est en définitive loin d'être absente, à l'image d'une dernière scène juste et émouvante... Ceux ne jurant que par la Nouvelle Vague risquent donc sérieusement de se couper les veines dès les premières images (ils avaient d'ailleurs commencé lors de la sortie du film), mais pour ceux capables d'apprécier un beau spectacle classique, le plaisir sera là. Une bonne surprise.

Réalise par Jean Delannoy qui adapte le célèbre roman publié anonymement par La Fayette (aidé par la plume de Jean Cocteau), c'est Marina Vlady qui est choisie pour camper - avec une certaine retenue - cette princesse dévorée par ses tourments intérieurs qui a jurè fidélité à son mari mais aime passionnément et platoniquement le séduisant duc de Nemours! Cette oeuvre a beau avoir été écrite au XVIIème siècle, on peut y lire aisément un portrait de la femme française du début des années 60! "La princesse de Clèves" et son côté quasi-virginale symbolisent une sorte de baroud d'honneur des valeurs traditionnelles! Car les femmes françaises sont encore majoritairement les dignes héritières de "La princesse de Clèves". Epouses avant toute chose! Ceci explique, que la critique qui ne jurait alors plus que pour la Nouvelle Vague et qui décria le classicisme de Delannoy, le film remporta un formidable succès public lors de sa sortie en salles! Cette héroïne et son héroïsme parlaient aussi bien aux femmes qu'aux hommes! Le générique du début est original, la fin est belle: "Venez me rejoindre au pavillon par cette même route que vous avez prise la nuit où vous m'avez causé une si grande peur! Je vous attendrais, libre de vous faire l'aveu d'un coeur qui refusait l'offre du vôtre moins par un excès de scrupules que par la crainte d'en souffrir un jour". Delannoy se sort tant bien que mal de cette illustration très fidèle dans son ensemble.

Succès public énorme à l'époque (3,4 millions d'entrées) et critiques (sauf pour l'intelligentsia parisienne et la Nouvelle Vague) il faut avouer que le film a autant de qualités que de défauts. Casting parfait avec une Marina Vlady aussi vierge que subtil et un Jean Marais étonnament amoureux. Costumes et décors font beaucoup pour le charme de l'oeuvre. Mais le film pêche par trop de théâtralité, ça manque de mouvement et de vie... Dans le genre Tavernier à fait mieux avec son adaptation récente d'un autre roman de Madame de La Fayette, "La princesse de Montpensier".

 

On aura beau respecter le roman au mieux, tout en y apportant les modifications nécessaires pour son adaption sur grand écran (mention à Cocteau), il est quasi-IMPOSSIBLE de faire un film passionnant quand le roman d'origine ne l'est pas le moins du monde. Malgré cela, je concède que les décors, les costumes, les dialogues... sonnent tous juste, mais ce long-métrage ne peut éviter au final de plonger le spectateur dans un ennui profond. Dommage, même si l'intention est là.

Un film qui nous vend de l'amour platonique et bien je dois dire que c'est plat, autant le rythme que l'histoire issu du classique de Madame de La Fayette que je n'aime pas du tout. Tout simplement parce que le thème parait désuet, et pas actualisé et sans passion. Et les décors sont tout juste correcte.

 

 

 

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