CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2277 

 

 

n°2277
 
"Plaire, aimer et courir vite"

 

 

(2018)-(Fr)-(2h12)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Christophe Honoré   

 

 

Acteurs:  V.Lacoste, P.Deladonchamps, D.Podalydès ...

 

Synopsis

 

1990. Arthur a vingt ans et il est étudiant à Rennes. Sa vie bascule le jour où il rencontre Jacques, un écrivain qui habite à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, Arthur et Jacques vont se plaire et s’aimer. Mais cet amour, Jacques sait qu’il faut le vivre vite.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Par sa sobriété et sa sincérité brute, Christophe Honoré convoque avec justesse les fantômes qui l'ont construit pour leur rendre le plus bel hommage qui soit : la découverte d'un artiste comme une histoire d'amour peut bouleverser une vie à jamais.

Une chronique solaire d'un premier et d'un dernier amour. Bouleversant..

Après une décennie d'explorations, d'expérimentations et d'errances cinématographiques, Christophe Honoré revient au plus près de ce qui fait la grandeur de son cinéma et livre son film le plus personnel, le plus fort, et surtout le plus abouti. Son chef-d’œuvre, tout simplement.

À chaque fois que Lacoste apparaît à l’écran, le film s’illumine. Son jeu nonchalant trouve avec les mots d’Honoré une drôlerie et une émotion juvénile renversantes. Il est la vie même.

L'impudeur du film naît d'ailleurs moins des étreintes qu'il met en scène que de la frontalité des joutes verbales. Quand les corps nus se rapprochent, c'est, à une exception près, pour appeler au réconfort, à une tendresse qui ramène à l'enfance. Au temps où l'on jouait à conjurer la mort.

Cet art du contre-pied donne au film une certaine roublardise.

Certains spectateurs seront séduits par les citations littéraires et la mise en scène. Ce ne fut pas notre cas. La patine bleue s'avère une gaze drapée sur de la sentimentalité.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

On ne peut pas dire que Christophe Honoré soit mon metteur en scène préféré. On ne peut pas dire non plus qu’il soit banal ou ennuyeux. Il change de registre presque à chaque film. Après les costumes de l’horripilant Les malheurs de Sophie, il saute directement aux années 90 pour nous offrir là son meilleur film. Je partais pourtant pour détester. Et puis je ne voyais pas du tout Vincent Lacoste en jeune étudiant gay. Contre toute attente, il s’en sort très bien. Tout comme Pierre Deladonchamps, terriblement touchant, impeccable comme toujours, et comme Denis Podalydès, formidable. Le trio fonctionne à merveille. Il m’a tout de même fallu un petit moment avant d’adhérer totalement au film. La scène clé est pour moi celle de la voiture sur la chanson d’Anne Sylvestre. A partir de ce moment là, l’émotion m’a submergé jusqu’à la scène finale aussi déchirante que magnifique. Une mise en scène aussi discrète que maîtrisée, un scénario et des dialogues aussi fins que drôles et intelligents. Autant de moments qui m’ont rappelé avec nostalgie des souvenirs de cette époque (parfaitement rendue). Si je suis sorti du film perturbé et bouleversé par ce premier/dernier amour, c’est plusieurs heures après qu’il m’a vraiment fait de l’effet et explosé littéralement dans le cœur. Bref, Honoré remonte en flèche dans mon estime. Pourvu que ça dure. En tout cas voilà, tout simplement l’un des plus beaux et des plus forts films français de l’année.

J'y allais à reculons, j'ai subi les 20 premières minutes en me demandant ce que je faisais là, et avec un peu de patience, la magie a fini par opérer. La magie, en l'occurrence, ça veut dire de la mise en scène et des dialogues. La première, loin de ce contenter d'une captation téléfilm de l'action, réserve quelques beaux moments de grâce cinématographique. Quant aux dialogues (parfois pesants), ils brillent souvent d'une densité peu commune. Bref, c'est un film inégal mais qui devient chaque minute plus beau. Pierre Deladonchamps n'a jamais montré une si large nuance de son jeu (même si son plus grand film sera éternellement L'inconnu du lac, film éternel...), Denis Podalydès est drôle et émouvant, et Vincent Lacoste est en train de muer, dans 10 ans, il pourra passer le permis et cotiser à la sécu ;-) . Enfin, la bande son est très belle. Sur le fond, le récit proposé par Christophe Honoré forme un pendant tout aussi juste et poignant à 120 battements par minute de Robin Campillo. L'amour et la mort s'enlacent avec la même ardeur dans la chronique d'Act-up et dans le parcours de cet écrivain qui vit ses dernières aventures. Maintenant que je sais où sont les pépites de ce film, j'y retourne bientôt pour mieux les apprécier !

Christophe Honoré, que j’avais laissé avec Les chansons d’amour et Les bien-aimés, filme à merveille les rencontres, la délicatesse des sentiments, les corps qui s’entremêlent, l’espièglerie de dialogues sur la vie, l’amour, les états d’âmes. Magnifiquement écrit, porté par une belle mise en scène, « Plaire, aimer et courir vite » séduit parce qu’il met de la légèreté dans le drame intime de Jacques incarné par un Pierre Deladonchamps magnétique, qui compose avec Vincent Lacoste et Denis Podalydès un trio que l’on aime instantanément.

S’il faut trouver un défaut au film regrettons quelques séquences un peu trop longues. Mais c’est histoire de chipoter car c’est un très bon cru de Christophe Honoré. Les résonnances avec 120 battements sont évidentes et brièvement énoncées à la fin. Là pas de lutte collective mais la même hécatombe d’une génération . Des personnages de 3 générations avec leur histoire leur sensibilité, le principal étant incarné par Pierre Deladonchamps un charme,une présence ! Dire que le cinéma français a failli passer à côté de cet acteur ! Si Denis Podalydes n’a qu’un petit rôle on peut néanmoins voir sa finesse sa sobriété et sa parfaite justesse. La réalisation et le montage sont très réussis sans pathos ni esbrouffe.

On ressort tout ému de ce récit choral, où l’histoire se conjugue au courant de pensée intérieur. Le montage est ciselé au cordeau, la mise en scène est juste, pudique malgré les propos souvent lestes et les vues sur la peau. On apprécie chacun des personnages, tous tri-dimensionnels même furtivement, même l’amant auto-stoppeur. Moi qui restais indifférent à la fraîcheur de Vincent Lacoste, je l’ai trouvé remarquable de justesse et de maîtrise de son personnage, quand il déconne surtout, mais encore plus dans un monologue vers la fin, un monologue dont est ravi d’être témoin, un peu jaloux peut-être que ce jeune homme faussement désinvolte ne nous fasse pas à nous cette troublante déclaration. Et sachez aussi qu’on rit souvent. 

 

Il suffit que Vincent Lacoste apparaisse à l'écran pour que le film prenne soudainement son envol, atteigne une vraie légèreté mais aussi une réelle profondeur mais surtout une vérité, une réalité, une authenticité qui échappent constamment au reste du film trop littéraire et donc désincarné. On a du mal à s'attacher au personnage principal bien trop égoïste, immature, ne sachant pas choisir entre son désir et sa raison. La seule émotion qui parvient à poindre est celle de la rencontre des corps nus subtilement et sublimement désexualisés par des cadrages magnifiques pour des échanges de paroles touchantes, tendres et enfin humanisées. Si le film reste très personnel par le biais de clins d'oeil constants à la cinéphile ou à la culture discographique de Christophe Honoré, on regrette quelques figures de style qui faisaient le charme, la fragilité et la réussite des "Chansons d'amour".

Ce film est pas mal, sans être exceptionnel. Christophe Honoré nous offre quelques beaux moments de tendresse (les retrouvailles à Paris) et d’humour (la chorégraphie, le strip-tease). La musique est plaisante et reflète l’humeur des personnages. On entend notamment « Les gens qui doutent », la chanson émouvante d’Anne Sylvestre. Cependant, je suis un peu déçu. J’ai eu du mal à croire à cette histoire d’amour pleine d’obstacles (la maladie, l’éloignement géographique et la différence d’âge). Vincent Lacoste apporte de la fraîcheur et de la légèreté, mais ne convainc pas totalement dans le rôle d’un gay. Pierre Deladonchamps joue bien, mais son personnage est parfois agaçant. C’est finalement l’amitié entre Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès qui m’a le plus touché.

 

Soyons clairs le sujet est grave et interessant mais comment apprécier ce film après 120 battements par minute et apres call me by your name? Le réalisateur voulant probablement s'inspirer de ces chefs d'oeuvre en tentant d'en faire un film bouleversant a complètement échoué..on en sort plutôt ennuyés ,les dialogues sont lourds ..les acteurs sont bons certes mais pas du tout convaincants dans leurs rôles mis à part Pierre Deladonchamps..un film que je déconseille vivement ..

Trois superbes acteurs (Lacoste, Deladonchamps, Podalydès) que j'aime beaucoup et pourtant trop de longueurs et peu d'enthousiasme au final. Je n'ai pas accroché à cette oeuvre pas si mauvaise sur le fond, mais globalement décousue, ennuyeuse, bavarde, sans relief et tout simplement trop longue (2h12). Une vraie déception, bien loin de la puissance émotionnelle ressentie dans "120 battements par minute" (2017) sur quasiment le même thème.

 

 

 

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