CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2259 

 

 

n°2259
 
" Testament "

 

 

(2023)-(Can)-(1h55)  -       Comédie    

 

Réal. :     Denys  Arcand   

 

 

Acteurs:  R.Girard, S.Lorain, Marie-Mai ...

 

Synopsis

 

 

Dans une ère d’évolution identitaire, Jean-Michel, un célibataire de 70 ans, a perdu tous ses repères dans cette société et semble n’avoir plus grand chose à attendre de la vie. Mais voici que dans la maison de retraite où il réside, Suzanne, la directrice, est prise à partie par de jeunes manifestants qui réclament la destruction d’une fresque offensante à leurs yeux. Alors qu’il observe avec ironie cette époque post pandémique où tout lui semble partir à la dérive, Jean-Michel reprend en main sa vie... et celle des autres.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     Sud Ouest     Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France  L'Obs    Critikat.com   La Croix 

 

Plus narquoise que cynique, le film brille par ses qualités d’écriture, réservant son lot de situations drolatiques ou de répliques bien senties. Sans oublier la tendresse.

Après "La Chute de l’empire américain", Denys Arcand s’attaque aux crispations identitaires contemporaines et offre avec "Testament" un film à l’humour corrosif contrebalancé par des personnages tout en finesse. Quand Woody Allen rencontre les Chiens de Navarre.

Si la première partie du film sombre par moments dans la tentation réactionnaire, ça s’arrange ensuite, quand le réalisateur et son alter ego de héros mettent de l’eau dans leur fiel et se montrent davantage ouverts aux autres et aux irrémédiables transformations de notre univers contemporain…

Si la situation entraîne imbroglios politiques et désaccords existentiels, le film a la judicieuse idée de privilégier l’humour et même d’oser la comédie sentimentale. Au final, Arcand se questionne avec une bonne dose d’ironie et de tendresse sur son propre statut de ringard présumé.

Le cinéaste ne se montre jamais à la hauteur des débats qu’il soulève, la profondeur analytique de ses saillies pouvant se résumer à un désespéré « On ne peut plus rien dire », tandis que femmes et jeunesse sont filmées comme des monstres irrationnels.

Une comédie pataude et caricaturale. Denys Arcand se montre aussi simpliste que ceux qu'il entend dénoncer.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film emplit d’un humour charmant. La bouffée d’oxygène est extraordinaire. Ouf : heureusement pas d’accent Québécois à couper au couteau: juste ce qu’il faut sans plus. Denys Arcand se moque avec délectation du cynisme facile et de la médiocrité permanente des politiques. On passe un excellent moment de cinéma.

L'excellent réalisateur du Déclin de l’empire américain (1986), des Invasions barbares (2003), etc., le Québécois Denys Arcand, nous revient avec un très bon film sur le wokisme et la cancel culture - la culture de l’effacement - ici au sens propre. Jean-Michel (joué par l’excellent Rémy Girard) termine sa vie dans une maison de retraite quand des manifestants viennent dénoncer une fresque selon eux scandaleuse. Observateur ironique, il reprend sa vie en main, pas tant pour s’opposer à ces militants mais, plus profondément, pour renouer les fils de la vie. Un film réussi, subtil, humoristique et optimiste. Applaudissements nourris lors de la projection en avant-première le 20 novembre à l’UGC Normandie.

Une comédie de Denis Arcand, surprenante, attachante. D'abord par l'accent de ces Canadiens qui nous donne le sourire, à presque tous les dialogues, et aussi par ces acteurs simplement formidables...Décor assez triste car l'action se déroule dans une maison de retraite, les résidents portant plus ou moins le poids des ans... Mais le personnage principal : Jean-Michel Bouchard ( Remy Girard ), est un bienheureux, bienveillant, sème la bonne humeur et le Bonheur tout autour de lui.... y compris envers la Directrice de l'établissement : Suzanne Francoeur ( Sophie Lorain ). Une métamorphose va s'opérer tout en douceur qui nous réserve une jolie bouffée d'optimisme.... Jouissif tout simplement ! En espérant que le titre ne sera pas pris à la lettre .....!

Tous les vingt ans, Denys Arcan poursuit son œuvre picturale d'un genre qui tient à la fois de la comédie et de l'étude de mœurs. Après le déclin de l'empire américain en 86 et les Invasions barbares de 2003, cette fois, c'est avec Testament qu'il nous livre le troisième volet du triptyque façon Bruegel l'Ancien. Une fresque picturale, au sens premier du terme et métaphorique que ce Testament. Une mise en abyme douce-amère de notre époque où Jean-Michel Bouchard, alias Rémy Girard, tire le fil d'Ariane d'une critique acerbe de la politique en général, du Québec en particulier. De ses marionnettes, des pantins médiatique, en passant par les girouettes de l'administration... tout le monde en prend pour son grade. Jean-Michel, alias Arcan, flingue à tout va, de la cancel culture qu'il ridiculise, au militantisme sous toutes ses formes. Ironie de la tech qui flique tout à chacun autant qu'elle flingue les livres. C'est du brutal ! Un cocktail Whisky-sirop d'érable, z'avez beau dire, y'en a ! Parce que ce conte philosophique est aussi sucré qu'une histoire d'amour, tranquille et craquant comme une marche en forêt sur les feuilles d'automne. Bref, ce film par ses clins d'œil nombreux mérite d'être vu et revu plutôt deux fois qu'une. 

 

Il y a certainement moins de dialogues hilarants que dans les films précédents du cinéaste, qui s'ingénie à pourfendre tout ce qui l'agace dans le nouvel air du temps, à commencer par le wokisme, la culture de l'annulation et l'inclusion de genre. Les péripéties du film s'enchaînent avec l'efficacité coutumière d'Arcand, dont la direction d'acteurs, avec son fidèle Rémy Girard en tête, est toujours impeccable, mais le côté règlement de compte avec le politiquement correct pourrait bien le faire passer pour un vieux schnock qui "beurre épais."

Testament passe pour un film de droite parce qu'il n'est pas de gauche... en fait, c'est surtout un beau film nostalgique sur un personnage qui est passé à côté de sa vie et veut donner une dernière chance à l'amour. Le cinéaste, contempteur du wokisme, de la culture de l'effacement et de l'intersectionalité des luttes, offre lui un vrai et magnifique hommage aux premières Nations avec un travelling très sensible. Comme dans tout conte satirique, la charge est parfois grossière et les caricatures forcées, mais toujours avec un humour qui n'épargne pas grand-monde et qui vise juste. La sensibilité du cœur, au fond, l'emporte.

La satire aurait mérité plus de rythme mais l’indolence du film de 1h 50 est à l’image du personnage principal pensionnaire dans « une maison des ainés ». Il adoucit par sa rondeur l’ironie de l’auteur du « Déclin de l'empire américain » (1986) .Vieux mâle blanc, je comprends tellement ce vieux dans son incompréhension du monde actuel, trop excusée par son âge. J’ai eu envie de voir cette comédie tant la critique du « Monde » était méprisante, forcément l’intersectionalité des luttes y est ridiculisée, le wokisme moqué, et l’octogénaire ne fait pas de courbette à cancel culture installée sur la place laissée vide par notre culture défaillante dans la transmission. Si le fil sentimental m’a paru artificiel, les coups de pattes envers les médias dramatisants, les politiques opportunistes m’ont réjoui. Les vieux qui s’appliquent à faire du sport ou des jeux électroniques ont droit aussi à de gentilles caricatures qui m’ont parues plus contestables quant à la dénonciation de la perte des libertés par les téléphones portables ou les incertitudes lors de la crise du COVID. Mais que diable, quand il s’agit de voir son camp moqué, on ne va pas ajouter le manque d’humour, aux dérives inquiétantes de ce monde!

 

Comme j'ai plutôt de la sympathie pour Denis Arcan , je n'arrivais pas à comprendre ce que j'étais en train de voir .... ça ne pouvait être du second degré premier degré quand même!! Mais si en fait!! Son personnage est pontifiant, reac, paternaliste, misogyne mais ce n'est pas de lui dont on se moque! On assiste a un film gentiment homophobe, réactionnaire et paternaliste ( la fin!!!mon dieu!!) . Les excès de notre époque mérite bien mieux pour les pourfendre que ce regard d'un vieux réalisateur qui a perdu toute sa fraîcheur ,son élan revolutionnaire, et son humour!

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA