CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2254 

 

 

n°2254
 
" L'Anglaise et le Duc "

 

 

(2001)-(Fr)-(2h09)  -       Historique   

 

Réal. :     Eric  Rohmer   

 

 

Acteurs:  L.Russel, J-C.Dreyfus, Rosette ...

 

Synopsis

 

 

Sous la Révolution, la vie périlleuse de Grace Elliott, une belle Anglaise royaliste résidant en France, et ses relations, à la fois tendres et orageuses, avec le duc d'Orléans, cousin de Louis XVI, acquis aux idées révolutionnaires. Elle le persuade de l'aider à sauver un proscrit, mais ne parvient pas à le dissuader de voter la mort du roi.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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L'Anglaise et le Duc est une réussite absolue, un film-ovni, qui dérange les modes avec panache et élégance, s'avance en terrain inconnu et transforme ses audaces au-delà de toute espérance.

L'Anglaise et le Duc n'est pas qu'un film politique, c'est aussi une oeuvre très graphique, d'une grande richesse visuelle

La Révolution française, vue du côté des aristocrates. Déjà, Rohmer ne brosse pas vraiment dans le sens du poil. Mais son éblouissante mise en scène passionne.

Après « Perceval le Gallois » et « la Marquise d'O », Eric Rohmer signe une troisième et splendide fresque historique, sans se départir de son exigence maniériste ni désavouer ses sympathies pour une France révolue.

Portrait émouvant et fascinant d'une héroïne, doublé d'un objet formel éblouissant et singulier c'est bien plus que ce qu'on attend ordinairement du cinéma.

Frontalité tout à fait inhabituelle chez Eric Rohmer, qui répugne d'ordinaire à s'adresser trop visiblement au spectateur, mais qui nous donne ici les principes fondateurs de sa croyance au cinéma. Peut-être son premier film.

 Eric Rohmer confirme qu'il n'est pas un réalisateur comme les autres, quelques-uns y verront la patte du maître, sublime et attachante, et de nombreux autres juste un film ringard et énervant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'Anglaise et le Duc est peut -être le plus grand film réalisé par Eric Rohmer ,mais bien plus encore de par son originalité .En effet le cinéaste à eu l 'idée judicieuse de glisser des peintures dans son oeuvre pour en servir de décor ......Le résultat est remarquable .....Jean-Baptiste Marot qui a créé ses fameuses peintures de Paris représentant l'époque de la Terreur au milieu du XVIII éme siècle ,réussit grâce à un travail de précision à rendre le récit à l 'égal des décors ..Le film très intimiste ,exprime ici avec audace et en restant axé sur la Révolution Française un monde disparu ,lointain qui résonne encore lors de la fin du visionnage .Jean-Claude Dreyfus incarne le Duc d'Orléans avec beaucoup de profondeur . Lucy Russel interprétant l 'aristocratie Anglaise "Grace Elliot "permet de offrir au metteur en scène une opportunité en se servant de cette dernière pour apporter un point de vue différent et très intéressant sur cette période Française ...Cette relation d 'amitié entre les deux protagonistes (ayant eu d 'abord une relation amoureuse) est filmée avec un bel équilibre et apporte un grand souffle à l 'ensemble ,lui étant révolutionnaire, elle royaliste diamétralement opposés donc,mais se protégeant toujours l 'un l 'autre de un avenir tragique ...Le film tel une pièce de théâtre possède une esthétique incroyable la Révolution n 'est plus représentée par la violence mais simplement devinée et remplie de poésie sur fond baroque ...Eric Rohmer innove et invente une nouvelle expression artistique .Superbe .

"Avec "L'anglaise et le duc", Eric Rohmer a choisi d'utiliser la vidèo et plus prècisèment du beta numèrique! Un support imprimant à vie la rètine du spectateur et donnant le plus de poèsie à l'image, le plus de chatoiment, de picturalité! Bref, une oeuvre aux techniques et procèdès visuels qui n'a jamais ètè vu en ce dèbut de XXIe siècle! La technique, il y en a dans ce film politique contemporain où l'espace des tableaux (rues, ponts, places, immeubles) ètait projetè au sol par un rayon laser (non pas le rayon vert) puis matèrialisè par des repères (fond vert) qui permettaient tous les dèplacements! A l'ècran, le rèsultat est bluffant! Et puis nous avons là l'histoire non seulement des èpreuves d'une femme (magnifique Lucy Rusell) mais de son regard! il est donc naturel qu'un metteur en scène comme Eric Rohmer veuille profiter de l'aubaine d'avoir eu sous la main un tel texte, un parti pris formel qui, à la fois facilite la lecture et multiplie notre puissance esthètique! Avec un budget de 40 millions de francs et une distribution de qualitè, c'est donc une oeuvre d'art à ne pas manquer...

Avec " L'anglaise et le duc ", on est conquis.Conquis car on ne s'attend pas du tout à un film comme ça venant de Rohmer. Ayant subi précédemment la niaiserie de la série des contes,je m'attendais à tout sauf ça. Le film parait long en soi mais il ne l'ai pas vraiment. Il se détache des autres par son caractère émouvant et son jeu d'acteur,d'un très haut niveau. Pour sa réussite, Rohmer doit beaucoup à Lucy Russell. Néanmoins, grâce à une mise en scène impressionnante et une maitrise totale de l'esthétique, des longueurs subsistent. " L'anglaise et le duc " demande beaucoup de concentration, la vision particulière du réalisateur en ce qui concerne l'art se retrouve dans ce film. Les discussions pseudo-philosophiques des personnages font une nouvelle fois partie prenante de l'œuvre. Mais on est pas déçus et on prend une claque quant à la qualité artistique dont fait preuve le film. Les décors, les costumes sont parfaits. On s'incline aussi devant l'idée du film ( apologie de l'aristocratie )

 

L'Anglaise et le Duc est un film plutôt intéressant de la part d'Eric Rohmer, très original (dans son discours surtout) par rapport aux autres longs-métrages traitant de la Révolution Française, mais finalement dont le propos m'a beaucoup laissé de marbre. J'avoue avoir eu énormément de mal avec le discours profondément royaliste du film. Le film ne s'en cache pas : les aristocrates ou les quelques non-aristocrates défenseurs de l'Ancien Régime sont systématiquement présentés comme des personnages honorables et civilisés, là où les gens du bas-peuple sont des barbares sanguinaires et amoraux (à quelques exceptions près). Cette caricature est assez lassante et la Terreur ne devrait pas être un prétexte pour dire que la Révolution Française a forcément été mauvaise et que l'Ancien Régime était préférable. Les acteurs sont en revanche convaincants : Lucy Russell (actrice que je connais peu) est très bien dans le rôle principal et Jean-Claude Dreyfus est toujours aussi bon. Les décors aussi, eux, sont très intéressants (avec des peintures en arrière-plan derrière les acteurs). Et au-delà de l'originalité dans les décors, les costumes permettent une bonne immersion dans la France des années 1790s. Un film plein d'originalité (dans la forme comme dans le fond) mais dont le discours peut trancher.

 

Avec ce film, Rohmer jette le masque : celui qui fut souvent traité de conservateur, voire de réactionnaire, et ce même par pas mal de ses admirateurs, fait carrément son "coming out" de royaliste fervant. En adaptant dans 'L'anglaise et le duc" les mémoires d'une écossaise royaliste, témoin de la Révolution Française et en particulier de la Terreur, en mettant en images cette vision forcément partiale de ces événements si importants de l'histoire de France, en allant même jusqu'à manipuler le texte original pour renforcer ce qu'il veut absolument prouver, il nous ouvre tout grand son jardin secret et il avoue la peur panique qu'il a du peuple, forcément paillard, violent et inculte. Bizarrement, on aimerait aimer ce qu'on voit sur l'écran, genre "je ne partage pas ses idées, mais j'ai suffisamment d'ouverture d'esprit pour faire fi de cette différence lorsqu'il s'agit d'apprécier un auteur", un peu ce qui se fait autour de Céline depuis plusieurs années. On pourrait même argumenter que ce que montre le film est finalement moins anti-Révolution que ce que Rohmer a propagé dans ses interviews à la sortie du film. On aimerait ... On pourrait ... Seulement voilà, il y a ce qu'on voit : il y a l'actrice principale, Lucy Russell, qui joue vraiment très mal, et on la voit quasiment en permanence ; il y a ce parti pris d'utiliser les techniques, nouvelles à l'époque, d'incrustation vidéo dans des tableaux pour toutes les scènes d'extérieur, ce qui nous ramène à certains films de la première moitié du siècle dernier, avec leurs décors qui, au mieux, nous arrachent aujourd'hui un sourire de nostalgie et le résultat s'avère très peu satisfaisant ; il y a un film très (trop) long et très bavard. Au bout du compte, il y a un film tout autant contestable sur la forme que sur le fond.

 

 

 

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