CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  225 

 

 

 

 

n°225
 
" Le trou "

 

 

(1960)-(Fr,It)-(1h41)  -     Drame, Thriller 

 

Réal. :     Jacques Becker  

 

Acteurs  :  M.Constantin, J.Keraudy, P.Leroy ...  

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce film (le dernier de Jacques Becker) d'après le roman de José Giovanni est sorti en 1960. Jacques Becker voulait un long-métrage le plus réaliste possible et c'est pourquoi il prit des non professionnels comme acteur.Tout d'abord Jean Keraudy "Roland Darbant" , le chef du plan d'évasion qui était le véritable compagnon de cellule de Giovanni et qui fut impliqué dans la vrai tentative d'évasion de 1947. Il introduit le film. Ensuite: Philippe Leroy-Beaulieu "Manu" et Michel Constantin "Jo Cassine" que Jean Becker le fils du cinéaste connaissait dans son équipe de Volley-ball. Puis viennent Raymond Meunier "Monseigneur" et Marc Michel "Claude Gaspard" (le traitre), tous deux également amateurs.

Ce long-métrage de Jacques Becker ("Goupi Mains Rouges", "Casque d'or" ou encore "Touchez pas au grisbi") est un véritable chef-d'oeuvre. A sa sortie il n'eut pourtant aucun succès public mais peu à peu devint culte. Incontournable.

On vit l'évasion avec les personnages, on transpire dans des moments de tensions et on prend un plaisir a voir chaque pierre tomber ouvrant un passage vers la liberté et l'espoir devient de plus en plus présent . On a une impression d'évasion en temps réel, on est nous aussi prisonnier de cette infernale tension qui monte petit a petit . Les acteurs sont très bon et transpirent d'un naturel qui intensifie le film, la réalisation elle est excellente offrant de superbe cadrage . Que dire de plus si ce n'est que "Le Trou" est un quasi chef d'oeuvre et l'un des meilleurs films sur l'univers carcéral ? Ah oui la fin est une claque !

Aucune vedette connue donc, une mise en scène épurée à l'extrême quasi bressonienne et une fascination de l'échec et des loosers! Une oeuvre dépouillée, simple, claire, de cette simplicité et de cette clarté qui constituent la marque de fabrique de Becker, trop tôt disparu! Un véritable bijou du cinéma français...

Avec "Un condamné à mort s'est échappé" de Robert Bresson sorti quatre ans plus tôt, "Le trou" s'inscrit également dans ce qui se fait de mieux en matière de film d'évasion de prison. Le réalisateur choisit de s'attarder sur chaque étape de cette évasion en montrant les moyens et processus utilisés avec une rigueur quasi-documentaire. Cet effet documentaire est renforcé par l'absence de musique alors que les bruits du quotidien carcéral sont, au contraire, mis en avant. Effet immersif garanti ! La sobriété de la mise en scène accentue aussi cette sensation. Une perle dans le genre que je conseille vivement.

Un film épuré, mais aussi très sec et d’un réalisme à tout épreuve. On a même parfois l’impression de regarder un documentaire tant cette préparation d’évasion des murs de la prison de la Santé est filmée dans les moindres détails. C’est même innovant en matière de réalisation. Y a pas à tordre, Becker, c’était un grand. Et puis en plus de ça, c’est très bien joué et ces taulards voulant se faire la malle dégagent beaucoup de sympathie. Voilà, pour son dernier film, le cinéaste a voulu faire fort, marquer les esprits, sortir d’un carcan et bien lui en a pris, car il a fait fort et a donc achevé sa carrière sur une véritable réussite. Merci Monsieur Becker !

 

Si Le Trou est si captivant, malgré qu'il soit intrinsèquement ennuyeux à suivre, c'est qu'il se présente comme l'antithèse de Un condamné à mort s'est échappé, sorti trois ans plus tôt. Avec le sens du détail dont fait preuve Jean Becker (qui signait là son dernier film) et le réalisme du roman de José Giovanni dont le scénario est tiré et qui s’inspirait de l’expérience carcérale de son auteur, Le trou est sans conteste le film le plus précis en terme de retranscription de la vie en prison et des espoirs un peu fous de s’en évader. L’amateurisme des acteurs et la lenteur du rythme peuvent rendre certains passages rébarbatifs mais l’ensemble reste un travail cinématographique, dans la mise en scène comme dans l’écriture, d’une rigueur qui mérite d’être prise pour exemple.

C'est un film assez efficace et assez réussi bien mis en scène par Jacques Becker. Cependant, je suis moins enthousiaste sur certains points. Déjà je trouve que les acteurs ne sont pas très convaincants, on sent vraiment qu'ils récitent leur texte, et le tout manque de conviction. De plus, le film n'arrive pas à créer des moments de tensions, on a qu'à de très brefs instants l'impression que leur projet est menacé, du coup même si le film n'est pas inintéressant, on a l'impression qu'il aurait pu être un peu meilleur.

Le Trou brille par son réalisme maniaque et son côté documenté documentaire documentariste plus vrai que nature, d'où une froideur peu amène qui rebute quelque peu. Bien que l'on ne s'ennuie pas malgré ses deux heures bien tapées, bien que l'on apprécie sa mise en scène et ses plans rigoureux, le film se révèle très mécanique et un brin répétitif... quelque chose qui fait le boulot mais sans âme. Cela n'est pas imputable aux acteurs mais à l'approche choisie, très rêche à tout le moins. On est aux antipodes d'un Papillon par exemple.

 

 

 

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