CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2248 

 

 

n°2248
 
" Chute libre "

 

 

(1993)-(Am)-(1h55)  -      Drame   

 

Réal. :     Joel  Schumacher  

 

 

Acteurs:  M.Douglas, R.Duvall, B.Hershey ...

 

Synopsis

 

 

Un Américain, que rien ne distingue d'un autre, patiente interminablement dans l'habitacle de sa voiture individuelle, immatriculée «D-Fens», coincée dans un énorme embouteillage à Los Angeles. Il fait une chaleur torride. Une mouche bourdonne. L'homme comprend qu'il accumule un retard tel qu'il n'arrivera pas à temps pour l'anniversaire de sa fille. Pris de fureur, il quitte sa voiture et tente de faire le chemin à pied. Il ne tolère aucun obstacle. Il dévaste une épicerie, se bat avec des voyous, met la main sur un arsenal, mitraille à tous vents et ne laisse pas une cloison debout d'un fast-food. L'inspecteur Prendergast le prend en chasse. Une illustration au montage parfaitement maitrisé des contradictions et des violences tapies au coeur de notre civilisation.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

La descente aux enfers d'un cadre disjoncté dans un Los Angeles sous tension traduit le stress de notre vie quotidienne dans le monde moderne ; à travers le personnage incarné par Mike Douglas, le spectateur vit par procuration tout ce qu'on aimerait faire ou dire en face à des gens. C'est une autopsie de la violence urbaine filmée avec une précision terriblement efficace par Joël Schumacher qui réussit là probablement son meilleur film. A travers son anti-héros tragique dont le dérapage vire à la chute vertigineuse, il décrit en une journée tous les maux qui rongent la société U.S. Un thriller psychologique au constat effrayant, porté par un fantastique Michael Douglas, mais qui hélas, 3 fois hélas, n'a peut-être pas été assez reconnu en 1993.

Un très bon film, avec énormément de scènes cultes. Le film nous montre un personnage principal qui est en définitive une sorte de Monsieur Tout-Le-Monde qui va être rendu fou par la société dans laquelle il vit (la Los Angeles des années 90, en plein été caniculaire). Le personnage n'est pas très sympathique, irritable, et sans doute psychorigide...mais en même temps il ne suscite pas vraiment d'antipathie viscérale...en réalité on comprend ses actions (qui sont en réalité surtout en réaction à des comportements détestables) tout en les désapprouvant (car mort d'homme il finit par y avoir). Le personnage est humilié, on lui a "menti": on le devine appliqué dans son travail, consciencieux, qui ne fait pas de vague; il a un enfant, il fait des kilomètres de bouchon pour aller à son travail....Bref il s'agit de n'importe qui, un individu moyen auquel on pourrait s'identifier. Petit à petit on se rend compte que cette société dans laquelle il s'est investi sans faire de vagues ne le lui rend pas: il va être confronté à toute une ribambelle de personnages paresseux, bêtes et/ou méchants, égoïstes ou cyniques. On devine aisément qu'avant le film il a déjà été confronté à ces gens là et n'a sans doute rien dit. Son basculement dans la folie lui donnera le moyen d'affronter ces gens et cela donnera à une foule de scènes cultes, réalisant sous doute par là le fantasme de beaucoup de monde. On devine la colère qui a monté de manière continue depuis des mois voire des années et qui finit par s'assouvir suite à un "pétage de câble" sous la chaleur accablante de Los Angeles dans plusieurs kilomètres d'embouteillages. Cette colère qui a monté pendant sans doute des années a finalement trouvé son exutoire dans le brasier qu'est Los Angeles et finira par le consumer...

Joel Schumacher signe ici son meilleur métrage. On retrouve un Michael Douglas qui prouve encore une fois son talent d'acteur extraordinaire. Il est excellent et est très crédible dans le rôle d'un cadre licencié depuis un mois, divorce à cause de sa "brutalité" envers sa femme. Il a tout accumulé pendant des semaines et il va exploser, un jour, alors qu'il est coincé dans les embouteillages, sous une chaleur de plomb. Il va donc parcourir toute la ville de Los Angeles à pied, dans des quartiers délabrés poussiéreux en passant par un golf puis enfin sur la plage. On retrouve donc ici une ville "sale" avec ses voyous, ses gangs, sa pollution, ses crimes...et aussi ses villas de luxe et golf "de riche". Voilà le rêve américain... Certes légèrement caricatural (menacer d'une arme pour recevoir le petit déj à midi), ce film nous rappelle tout de même qu'il faut se contrôler, dans n'importe quelle situation. Robert Duvall est très bon aussi, tout comme les acteurs secondaires. À travers deux heures de film, on suit donc un homme comme les autres qui perd les pédales, il faut au moins le voir une fois. Pour moi, ça reste une très belle surprise, et même un petit coup de chœur. 

 

Une journée caniculaire à Los Angeles.Un homme coincé dans des embouteillages inextricables,agacé par une mouche,perd les pédales d'un coup d'un seul.En une seconde,cet homme a lâché prise de cette société dans laquelle il ne se reconnait pas.Tout n'y est que contrainte.Un épicien coréen l'importune,il lui saccage sa boutique.Un gang de portoricains le menace physiquement,il leur tire dessus.On ne veut pas lui servir un petit dej'au fast-food,il pète son câble...Cet homme,apparemment normal,serviette à la main,lunettes vissées et cheveux en brosse,c'est Michael Douglas,qui visiblement se délectr à camper ce salaud,dont les dérapages semblent étrangement familiers.Qui n'a pas rêvé un jour de tout envoyer valser?Cela dit,Joël Schumacher(qui signe là son meilleur film avec "Le Client" dans une filmographie très hétérogène)fait exprès d'accentuer la caricature,que ce soit dans l'ineptie de l'auto-défense à outrance,ou dans les excès racistes coutumiers de cette cité cosmopolite qu'est L.A.Dommage qu'il ne pousse pas sa démarche à l'extrême,avec une vraie critique de l'individualisme forcené.En l'état,on peut surtout rire(jaune,of course).En contrepoint,le débonnaire Robert Duvall,en flic intègre et méticuleux,incarne le seul garant d'une sécurité illusoire.Un défouloir maladroit,mais suffisamment jouissif pour rester fameux dans le genre "pétage de plombs".

Je n'ai pas vu le temps passer pour ce film que j'ai vu il y a fort longtemps mais que j'avais complètement oublié (seule la scène du zyklon B m'était restée à l'esprit, je ne savais plus d'où). C'est une histoire assez simple mais plutôt bien développée. J'ai trouvé que l'enchaînement des rencontres et péripéties étaient un peu mal faites et me gênaient par moments. Les individus rencontrés semblaient être là juste pour le film. Mais c'était un peu défouloir et sympathique.

 

Le thème de l'homme en chute libre, vis à vis de son environnement, des rouages mal définis de la société à laquelle il voue sa vie aurait pu être mieux amené en corrigeant un seul détail du scénario; l'instabilité psychologique du précurseur primordial. En effet, l'histoire aurait pu être grinçante et frappante si le personnage, interprété néanmoins avec lucidité par M.Douglas, avait représenté un membre lambda de la société, qui aurait été aspiré dans le vide par un ensemble d'évènements durs le concernant. Mais au fil du déroulement de l'histoire, on apprend que le personnage était déjà instable psychologiquement à la base. Cette donnée fait perdre toute radicalité au scénario et laisse Shumacher se dépatouiller dans une réalisation empêtrée, constellée d'une nuée de personnages plus inintéressants et caricaturaux les uns que les autres. La récurrence de la bêtise dans le profil de chaque personnage, ou presque, laisse suggérer la tentative d'une vague critique de bas étage de la société américaine décrite comme un monde où les méchants latinos tirent sur les civiles à tout va avant de s'écraser en voiture contre un poteau, et où les nazis courent les rues en insultant les homosexuels. Seul le duo M.Douglas/ R.Duvall tiens le projet Falling Down juste au dessus des bas fonds de la série B. Encore un film devenu culte on ne sait pas trop pourquoi.

Un film, au propos douteux, qui assène sa thèse que je ne partage pas. Ce film stigmatise ,une partie de la population et en glorifie une autre, et justifie par sa mise en scène et son scénario les actes de son héros (Michael Douglas au pire de sa forme). C'est un film haineux et démagogique. Mais surtout pour moi le plus gros reproche que je fais à ce film et plus généralement à son réalisateur, c'est l' absence totale de subtilité.

Quel ennui! Des scènes rocambolesques, répétitives, cherchant la surenchère, entre absurdité et invraisemblances. Pourtant le ressort psychologique initial aurait pu être exploité intelligemment, d'autant que la prestation de Michael Douglas mérite d'être soulignée pour son efficacité et sa richesse. De même que l'espièglerie d'un Robert Duvall pisteur fait des merveilles, au contraire de sa relation agaçante avec sa collègue bien stéréotypée. Schumacher a encore frappé!

 

 

 

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