CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2238 

 

 

n°2238
 
" Le lycéen "

 

 

(2022)-(Fr)-(2h03)  -      Drame    

 

Réal. :     Christophe  Honoré   

 

 

Acteurs:  P.Kircher, V.Lacoste, J.Binoche ...

 

Synopsis

 

 

Lucas a 17 ans quand soudain son adolescence vole en éclats. Avec l’aide de son frère, monté à Paris, et de sa mère, avec qui il vit désormais seul, il va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Réunissant Vincent Lacoste, parfait en grand frère aimant mais brutal, Juliette Binoche, sublime dans sa douleur de veuve, et le jeune Paul Kircher, très belle révélation, Le Lycéen fait monter chez le spectateur de puissants frissons d'émotion.

Objet de jouissance esthétique, le film l’est avec un éclat incomparable. C’est un feu d’artifice vivace et virtuose, où toutes les possibilités expressives du cinéma atteignent un point d’incandescence.

En replongeant dans son passé, Christophe Honoré signe un film au présent intense. Une plage temporelle chaotique dans la vie d’un adolescent. Et, au final, une chorégraphie existentielle terriblement émouvante.

S’inspirant du roman « L’adolescent » de Dostoïevski et choisissant la voix-off du héros comme trame narrative, Christophe Honoré [...] signe une œuvre intime et personnelle.

Retenez son nom : Paul Kircher. A la fois fragile et canaille, indomptable et attendrissant, candide et arrogant, il déchire l’écran, que Christophe Honoré raccommode avec une infinie délicatesse.

Il est émouvant de retrouver la fraîcheur du regard du cinéaste dans ce portrait d’adolescence, qui embrasse tout à la fois ce quelque chose d’égoïste, tête à claque, tragique, cette idiotie romantique d’un jeune homme qui se marre avec des idées noires.

Ce qu’Honoré réussit à mettre en scène avec une grande justesse, est la manière dont le quotidien gagne sur la mort. Honoré montre la solitude, les questions innombrables sans réponse, les tracas ordinaires, la douleur qui submerge. Mais c’est surtout l’élan de la jeunesse qui l’intéresse, sa vitalité, son besoin d’éprouver son corps, sa sexualité, de hurler sa rage face à l’injustice de perdre un être si cher.

Ce film d’abandon (à tous les sens du terme), dans une perpétuelle atmosphère de froide saison, aux scènes inachevées, trop long, par moments agaçant de complaisance et d’excès, profond à d’autres, drôle aussi, côtoie le sublime sans l’atteindre vraiment. Il est surtout illuminé par une révélation stupéfiante, un nouveau visage, lumineux, dans le cinéma français : Paul Kircher 

Reste la colère brute d’un jeune homme, matériau cinématographique vite gâché par une mise en scène explicative.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Très beau film. Vraiment bien réalisé on a l’impression d’être à la place des acteurs, la tension palpable, la tristesse, le mal être etc. Ça peut être ça aussi la vie d’un lycéen.. Paul Kircher est bluffant, un jeune acteur talentueux. Juliette Binoche touchante et un Vincent Lacoste comme d’habitude très juste dans son rôle. Bravo pour ce long métrage un peu en décalage avec ce qu’on peut trouver un peu trop souvent des fois; là effectivement il y a rien de superficiel ! Pas de faux semblant des scènes choc, l’amour le sexe mais aussi la mort : la vrai vie… à voir !

J'ai plongé avec délectation dans ce grand bain de tristesse qui m'a surprise par sa MODERNITE ( alors que son titre Le lycéen fait plutôt années 60 70), son audace et surtout sa justesse...! L'âme de l'adolescent fragile y est parfaitement retranscrite... Lucas est beau tendre chiant et complètement paumé! Beaucoup pleuré mais beaucoup aimé l'histoire de cette famille interprétée par trois acteurs qui débordent de charme! PS ce n'est pas un film à voir en famille mais chacun peut le regarder dans son coin à partir de 15 ans.

Le meilleur film de Christophe Honoré. Ce récit d'initiation est profondément bouleversant. Tout est en subtilité et émotion contenue, avec une construction intelligente. Le jeune Paul Kircher est une authentique révélation. Du grand art !

Sans conteste l'œuvre la plus personnelle, belle, émouvante, lumineuse, sensible de Christophe Honoré.Un grand film de deuil, d'espoir, d'initiation et d'amour, avec l'irradiante présence du jeune Paul Kircher, qui crève l'écran par sa beauté Tadzio (Mort à Venise) et sa grâce Alex (Paranoid Park). Un film qui vous hante bien après sa projection. PS : Pourquoi écrire au générique "Avec la participation de Juliette Binoche", alors qu'elle joue dans une scène sur deux...?! Je ne comprends pas ce curieux distinguo.

Film sensible et émouvant ! On ne tombe pourtant pas dans le mélo facile et déjà vu. La mise en scène est délicate, par exemple, des minuscules plans "de traverse" semblant anodin peuvent avoir une grande force et être très signifiant. Le récit se suit sans effort. On suit l'acteur principal dans son parcours psychologique avec un très grand intérêt. Les scènes de familles dans la tristesse ou dans la joie sont un plaisir. Les acteurs sont excellents, admirables voire prodigieux ! C'est un film sur la tristesse qui met en joie !!!

 

Récit très personnel pour son cinéaste Christophe Honoré, au style immédiatement identifiable, hérité de la Nouvelle vague, lourdeurs comprises, Le Lycéen ne touche pas autant que l'on aimerait. Peur-être à cause d'un sentiment de déjà vu dans ce portrait d'un garçon de 17 ans, frappé en plein cœur par la mort de son père et qui entame une véritable dérive existentielle.. Une histoire de deuil et d'émancipation individuelle que le réalisateur capte avec sensibilité mais aussi quelques afféteries : gros plans nombreux, voix off et monologues, caméra tremblante, bref, tout un arsenal de mises en situation qui prétendent au romanesque ou au littéraire sans la subtilité espérée. Le film est un peu trop centré sur le déséquilibre de son jeune héros, sacrifiant au passage les membres de sa famille qui restent secondaires dans la vision de Christophe Honoré. Le recours aux artifices précités rend par ailleurs le long-métrage peu fluide, à la fois doloriste et exhibitionniste. Paul Kircher possède un jeu encore fragile, certes adapté au caractère du personnage qu'il incarne mais sa quête semble trop égoïste pour attirer une immédiate sympathie. En revanche, Juliette Binoche et Vincent Lacoste font plutôt bien le peu qu'on leur demande alors que Erwan Kepoa Falé constitue la varie révélation du film.

 

Une précision liminaire : ne pas aimer un film comportant des scènes homosexuelles érotiques à la limite du porno est une faute grave. Le simple fait de tourner ce genre de scène doit être salué avec enthousiasme et se montrer tiède - voire glacé - vous classe illico dans le cloaque nauséabond des cinéphiles réactionnaires. Pour le reste le film est geignard, larmoyant et plutôt pénible. L'acteur qui joue l'adolescent s'appelle, je crois, Narcisse ( non ? ah j'ai pu me tromper !) et finit par exaspérer . Vincent Lacoste fait le job pour le cachet et Binoche aussi. Erwan Kepoe Fala assure mieux. Dans la même veine François Truffaut a tourné les "400 coups". C'était fin, délicat, émouvant. Mais bon une fois encore il convient de s'extasier pour les raisons susdites.

Pour Honoré cela doit être particulièrement touchant. Pour le spectateur, le spectacle n'est pas très captivant : Juliette Binoche ne joue pas très bien me semble-t-il et le jeune acteur Paul Kircher n'est pas très charismatique (il est même énervant par moment, sans que l'on sache si c'est à dessein). Vincent Lacoste est égal à lui-même. Le ton du film, qui hésite entre plusieurs genres (porno soft gay, chronique provinciale, drame familial, récit d'initiation, tableau parisien), ne parvient jamais à être tout à fait juste, et laisse une impression d'inachevé.

Christophe Honoré cède au plaisir de faire un film d'adolescence racontant, en substance, la sienne, transposée à l'heure actuelle. Le Lycéen est donc une énième version du jeune homosexuel mal dans sa peau qui fait payer son mal-être à lui-même et aux autres en s'adonnant au sexe glauque, à la prostitution et à l'auto-destruction. On aurait pu rêver d'un récit plus subtil, moins attendu de la part d'un cinéaste qui nous a davantage habitué à la subversion cinématographique. 

 

 

 

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