CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2237 

 

 

n°2237
 
" La Cité des Enfants Perdus "

 

 

(1995)-(Esp,All,Fr)-(1h52)  -      Aventure, Fantastique, SF  

 

Réal. :     Jean-Pierre Jeunet  et  Marc Caro   

 

 

Acteurs:  R.Perlman, D.Emilfork, D.Pinon, J.C.Dreyfus...

 

Synopsis

 

 

Krank, un étrange personnage vit entouré de clones et d'autres personnages encore plus étranges sur une plate-forme en mer perdue dans le brouillard. Krank, doit, pour ne pas vieillir trop vite, voler les rêves des enfants. C'est pour cela qu'il les enléve de la cité portuaire.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

"La Cité des Enfants Perdus" est un énorme délire steampunk, réalisé de manière très personnelle par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro. A travers cette histoire d'enfants enlevés dans une ville portuaire, de rêves volés et de manipulations génétiques, les metteurs en scène nous livre un conte des plus baroques. On y retrouve des couleurs criardes et cauchemardesques, des décors inventifs, des cadrages improbables (gros plans, grands angles, plans débullés, non respect de la règle des 180°...), et une galerie d'acteurs au physique très marqué : Dominique Pinon, Ron Perlman (qui, ne parlant pas français, a du apprendre ses répliques phonétiquement !), Daniel Emilfork, Jean-Claude Dreyfus, etc. Quant à lui, le scénario mélange le style des conte pour enfants, avec des idées très noires. Ainsi, "La Cité des Enfants Perdus" est un film inspiré, et l'une des rares réussites dans le domaine de la SF pour le cinéma français.

Un conte à la fois merveilleux et cauchemardesque. Et sans doute un des films les plus beau qu'il m'a été donné de voir. De l'univers steampunk, parfaitement crédible aux acteurs grandioses, véritable défilé des plus grandes gueules du cinéma , en passant par la réalisation halluciné de Jeunet dont on ressent à chaque plan l'influence de l’expressionnisme allemand, tout est parfait. Il est rare de voir des films aussi maîtrisé par leur auteur. "La cité des enfant perdus" n'a absolument aucun défaut. Le digne héritier de Métropolis et donc, un chef-d'oeuvre absolu.

Les personnages sont très originaux, tout comme l'histoire et l'univers. Tous les acteurs, surtout les nombreux enfants, sont attachants et jouent à merveille, Miette en particulier. Il y a quelques petits bijoux d'inventivités et quelques bandes de personnages bien trouvés, notamment les cyclopes et la manière dont ils enlèvent les enfants et le matériel qu'ils utilisent pour le son et l'image. J'ai adoré !

Vu à l’époque sur grand écran, La cité des enfants perdus fut une sacrée expérience tant on ressentait la volonté des auteurs d’offrir un cinéma français de genre de qualité, à la fois poétique, drôle et furieusement original. Si l’alliance de Jeunet et Caro est si magique, c’est que les deux sensibilités artistiques se complètent à merveille. L’un est plutôt romantique, doux et doué pour créer une atmosphère, l’autre est totalement habité par un univers de SF très Metal Hurlant, à la fois débridé, fou et parfois de mauvais goût. Bref, l’alchimie est ici parfaite et les deux hommes ont livré leur œuvre commune la plus folle, savoureuse et belle sur le plan esthétique (les éclairages de Khondji sont juste démentiels). Certes, c’est parfois foutraque et brouillon, mais quelle inventivité ! Sans doute l’un des plus beaux films français des années 90. Un pur bijou à revisiter sans cesse, d’autant qu’il n’a pas pris une ride en vingt ans.

 

Chef d'oeuvre visuel certes mais pas vraiment autre chose de plus. Conçu pour être un film pour les enfants (l'esprit du conte, pas mal de bambins au casting) et aussi pour les adultes (une certaine profondeur au niveau des personnages, un peu de violence), le scénario n'arrive pas à se décider et se révèle assez bâtard en ce sens. Les acteurs sont tous très bons (y compris les enfants, dont certains épatent), la mise en scène est parfois virtuose, la direction artistique est une réussite du genre (quasiment inégalée à l'intérieur de nos frontières d'ailleurs) mais le scénario patine parfois un peu, le rythme est trop inégal et l'accumulation de "gueules" lasse. Si "Delicatessen" m'avait franchement plu, la 2nde collaboration du duo Caro-Jeunet m'a laissé sur ma fin malgré une réelle ambition mais avec un scénario pas très réussi et une certaine répétition avec leur précédent opus. 

Non pas que le film soit mauvais mais j'ai été complètement hermétique à l'univers proposé par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro. Il y a une vraie recherche artistique et une envie de proposer un récit gothico-punko-poético-bizarre assez sympathique mais la sauce ne prend pas complètement (avec moi du moins). La faute peut-être à un côté trop brouillon, dès le début du film, qui empêche réellement de poser les cadres de son décor et de son univers. Les réalisateurs y jettent le spectateur sans se soucier de réellement construire ce qu'ils ont à proposer. Si on n'adhère pas à l'univers, c'est difficile après d'apprécier le film tant il repose sur celui-ci. J'ai trouvé quand même certaines choses assez réussies, il y a quand même quelque chose et des idées, notamment sur certains personnages, comme celui des deux diaboliques siamoises 

 

Quel gâchis ce film ! Il y avait matière à réaliser un film singulièrement grandiose et là je me retrouve devant un conte pompeux à la narration médiocre. L'univers en lui même me parle mais à trop pousser tous les curseurs à fond dans la caricature et l'excentricité on a du mal à s'immerger dans l'histoire. Et parlons de cette histoire: une coquille vide sans substance qui ne fait aucun effort pour creuser un minimum ses thématiques. Tout le côté SF de l'œuvre est à dormir debout. On assiste pendant 1h50 à un Jeunet en total roue libre dans sa mise en scène, plus occupé à se regarder dans le miroir au niveau esthétique et à accumuler ses gags insensés qu'à bâtir un récit pertinemment construit pour donner corps à ses idées artistiques. On aurait gagné selon moi à d'avantage jouer sur les ruptures de ton afin de poser l'intrigue et mettre en relief des enjeux. Là il n'y a pas d'émotion, pas de fil conducteur, pas de suspense. ça part dans tous les sens dans les situations en découle une mécanique qui tourne à vide qui fait beaucoup de bruit mais qui brasse du vent. 

C'est Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro qui ont fait ce truc-là ? Ouais ben j'ai envie de penser qu'ils n'étaient pas dans leur état normal. Comment les auteurs du remarqué et réussi "Delicatessen" ont pu accoucher d'un immondice pareil ? Parce que moin je ne vois rien qui plaide en la faveur de cette "Cité des enfants perdus". Son histoire de vol de rêves, alléchante sur le papier, est complètement incompréhensible à l'écran. Ça n'a ni queue, ni tête. C'est carrément super chiant à suivre. Quant à l'atmosphère, je n'en parle même pas. Tout était là pour donner un climat unique, quelque chose de fort. Encore une fois, c'est un échec. Rien ne ressort de ces décors sinistres et brumeux. Jeunet et Caro n'exploitent rien du tout. Le mec qui a bossé sur les décors a du avoir bien la rage, car clairement, il a bossé pour rien. Quant aux couleurs très vives, on sait très bien que c'est le style de la maison. Seulement, si dans "Delicatessen", ça marchait bien, là, c'est juste écoeurant. A côté de ça, le "Querelle" de Fassbinder (comparaison exercée à cause de la couleur orange) passerait pour un noir et blanc de chez Bergman. Quant aux effets spéciaux, ils sont carrément dépassés et mal torchés. On se croirait dans un film bis des années 80. Et, s'il y en a qui sont perdus, ce sont bien les acteurs... Rufus, Dreyfus, Perlman,Emilfork, pour ne citer qu'eux sont d'un ridicule absolu. Même Dominique Pinon est mauvais, c'est dire. Ce qui aux yeux de beaucoup de personnes passe pour une référence de notre cinéma, est aux miens un gros navet. Un gros navet de luxe, de par les moyens déployés, mais un gros navet quand même.

Quel ennui, mais quel ennui! La cité des Enfants Perdus est un pur navet, une daube racoleuse qui fait passer Delicatessen pour un chef d'oeuvre...L'histoire est décousue, la photographie est en toc, les acteurs surjouent ( seul Dominique Pinon tire par moments son épingle du jeu ), les cadrages sont prétentieux...Bref, du cinéma français vulgaire, sophistiqué à outrance et pourtant bien pâle en définitive. Un chose m'a plu cependant: la composition d'Angelo Badalamenti, le musicien attitré de David Lynch, et cet air d'orgue de Barbarie envoûtant, entraînant...Jeunet et Caro ont réalisé en 1994 un nanar absolu, sentimentaliste et - malgré son apparence de film original et novateur - fort peu inspiré. Les effets visuels de Pitof ont de surcroît mal vieillit, ils sont on ne peut plus tape à l'oeil. On est loin du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ( un film que j'aime beaucoup ) et même de Delicatessen. La cité des Enfants Perdus laisse un goût d'amertume et de désinterêt une fois terminé...Soporifique, ampoulé et pédant.

 

 

 

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