CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2231 

 

 

n°2231
 
" Le goût du saké "

 

 

(1962)(Jap)-(1h53)  -      Drame   

 

Réal. :     Yasujiro  Ozu   

 

 

Acteurs:  C.Ryu, S.Iwashita, K.Sada ...

 

Synopsis

 

 

Veuf, Shuhei Hirayama approche de la retraite et vit toujours avec sa fille Michiko qui est en âge de se marier. Le père comme la fille repoussent l’échéance, l’un craignant la solitude et l’autre la culpabilité de l’abandon. Après le travail, Hirayama a l’habitude de retrouver des amis autour d’un verre. Un soir, l’un d’eux lui propose un gendre pour sa fille, mais le père hésite. Quelques jours plus tard, le groupe d’amis retrouve un de leurs anciens professeurs qui, n’ayant pas su se séparer de sa fille, vit désormais dans la pauvreté. Hirayama se dit alors qu’il est temps de songer à l’avenir de Michiko…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

«Le goût du saké» (1962) est le dernier chef-d'oeuvre d'Ozu et, à ce titre, son chant du cygne. Remake du déjà magnifique «Printemps tardif», le film illustre, comme beaucoup d'autres ouvrages du réalisateur, mais ici avec une acuité renouvelée, l'opposition entre le Japon traditionnel, avec ses valeurs patriarcales, et le nouveau Japon d'après-guerre, celui de l'expansion économique triomphante, avec ses nouvelles conceptions héritées d'Occident. Et le réalisateur montre tout le désarroi de la vieille génération en la personne de Shuhei Hirayama (l'immense Chishu Ryu), un veuf qui vit avec sa fille Michiko, et qui peu à peu va se résoudre à accepter le mariage de celle-ci, découvrant résignation, solitude et tristesse au bout du chemin. Pas de révolte, pas de cris, pas de pleurs! Simplement une douce acceptation de l'évolution des choses et du temps qui passe inexorablement. Peu de films ont réussi comme celui-ci une synthèse aussi aboutie entre la joie la plus pure et la mélancolie la plus profonde, et la scène finale est à cet égard tout à fait bouleversante dans sa réserve et sa simplicité. Il est difficile de ne pas avoir un noeud dans la gorge au spectacle de ce vieil homme digne et serein dans sa douleur face à un monde qui décidément lui échappe. Tout Ozu est là ! Et avec tout l'art magistral de la mise en scène qui le caractérise! Intemporel ...

Dernier film de Yasujirô Ozu, "Le Goût du saké" s'emploie à raconter peu avec une mise en scène minimaliste, à bercer le spectateur dans un rythme nonchalant tout en menant ses réflexions, intimes et universelles, avec clarté. Le film se concentre sur une poignée de personnages, un trio d'amis et une famille, qui réfléchissent à leur avenir et à celui de leurs enfants, à la nécessité qu'ils ont de se marier et à quitter le berceau familial. Ces questionnements ne sont pas inscrits dans un scénario ample mais dans de brèves situations, qui reprennent les mêmes motifs (la solitude, le mariage, le passé, l'avenir) en leur apportant constamment des nuances, ce qui humanise les personnages - très souvent en état d'ébriété - de plus en plus touchants. Ozu signe un film d'une infinie tendresse, rigoureux et cohérent dans sa mise en scène, qui parvient à plusieurs reprises à mêler en une scène des sentiments contradictoires et à provoquer à la fois le rire et les larmes, preuve que la maîtrise tranquille affichée est à la hauteur de la complexité des personnages.

Dernier film réalisé par Yasujiro Ozu, " Le goût du saké " a le mérite de posséder une histoire extrêmement touchante et bien que le rythme soit assez lent, on suit l'ensemble avec beaucoup d'intérêt grâce à une très belle mise en scène, qui contient beaucoup de plan fixe. Au niveau du casting qui est particulièrement poignant, je retiendrais surtout la performance de Chishu Ryu, qui arrive avec une grande sensibilité à nous émouvoir à travers son personnage de père alcoolique qui fera tout pour ne pas garder sa fille prisonnière. Autre point fort, il s'agit de la magnifique photographie en couleur qui apporte une bonne dose de mélancolie et de raffinement à cette oeuvre japonaise qui me donne particulièrement envie de découvrir le reste de la filmographie chez ce cinéaste. Un excellent film sur l'univers familial et qui mérite clairement le détour.

Tranche de vie, d'un vieux monsieur qui veut que sa fille se marie et non qu'elle se sacrifie pour lui.
C'est tellement épuré, tellement distant, touchant, poignant, pas un mot de trop. Les acteurs sont extraordinaires (notamment la fille du vieux monsieur). Et les plans... D'un calme , d'une zenitude...Le film méditatif mais pas lent, la musique par exemple est bien joyeuse et va à l'encontre de tout pathos dans cette situation tellement triste. Car le film dit bien cela : c'est la vie, tout simplement.
Si on est sensible (comme moi) au cinéma de l'intériorité, de l'épuré, si on aime Bergman par exemple, je pense qu'on adorera ce film, pour moi un fantastique chef d'oeuvre. Je l'ai vu hier. J'ai déjà envie de le revoir.

 

La couleur change un peu la façon de filmer et l’abondance des plans du bar est un signe du temps qui s’allonge sans vraiment s’améliorer. Toujours les mêmes thèmes mais j’y vois une sorte d’espoir au-delà de la jeune fille qu’il faut absolument marier pour ne pas se flétrir: peut-être que le vieil homme pourra-t-il réconforter sa vieillesse avec la jeune serveuse qui ressemble à son ancienne femme. Malgré tout la fin n’est pas joyeuse et signe d’une inéluctable solitude.

Pour son dernier film, Ozu signe une chronique familiale sympathique et pleine de tendresse, à défaut d’être super prenante, sur la nécessaire et naturelle séparation des enfants et des parents.

Osons Ozu en plein été, puisque j'avoue très peu connaitre ce grand maitre du cinéma japonais. Un peu dur de rentrer dans cette succession de scènes d'intérieur où les hommes boivent autant de saké que les russes de la vodka! Le propos est universel: comment intervenir ou pas dans le mariage de ses enfants? Avec un corollaire, faut-il souhaiter/imposer que l'un d'entre eux reste à domicile pour soulager la solitude des vieux jours. Nous voilà en face d'un bel objet, bien travaillé, mais difficile de ne pas décrocher si on est un tant soit peu fatigué! Ce qui reste un grand mystère, c'est quand , comment et pourquoi le Japon a-t-il renié sa culture pour s'occidentaliser, et du coup intérioriser complètement toutes les émotions personnelles. Il faut être patient pour voir la carapace se fendre et saisir la subtilité des analyses psychologiques d'Ozu. Je reste plus enthousiaste des films de Kurosawa ( les deux), Kitano ( certains) ou Imamura ( La ballade de Nayarama, complètement aux antipodes sur les mêmes thèmes!).

 

L'ennui prend très vite place, et il se révèle très difficile de s'attacher au moindre personnage de ce soporifique tableau japonaise.

D'habitude je suis assez bon public, mais là j'avoue que je me suis directement profondément ennuyé. Avantage de la carte illimitée : pas de remords à partir avant la fin (et c'est bien la première fois). Peut-être qu'un japonais de 1963 était passionné, le français de 2013 a eu bien plus de mal. Je ne suis même pas parvenu à comprendre vraiment de quoi parlait ce film...sûrement que j'ai eu beaucoup de mal à être pris par une intrigue sur une fille à marier ou non. L'intérêt que j'y vois tout de même est de montrer une société, à de rares exceptions près, dans laquelle les femmes subissent presque tandis que les hommes maîtrisent à peu près toute leur vie et leur environnement professionnel, domestique etc. Mais je ne crois que le film traitait principalement d'une critique de la société japonaise donc bon... avis bien négatif au final.

 

 

 

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