CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  223 

 

 

 

 

n°223
 
" La Luna "

 

 

(1979)-(It)-(2h22)  -     Drame, Musical 

 

Réal. :     Bernardo Bertolucci  

 

Acteurs  :  J.Clayburgh, M.Barry, R.Salvatori ...  

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'une des oeuvres phares du grand Bernardo Bertolucci! Le thème incestueux est le thème majeur de "La luna" où la regrettée Jill Clayburgh, qui nous a quittès en 2010, trouve là son plus beau rôle en mère trop absorbée jusque-là par son mètier de cantatrice et essayant de reconquèrir son fils qui s'adonne à la drogue! On se demande pourquoi sa carrière s'est interrompue si vite, tant elle y est admirable ici! Bertolucci semble exciter ici de ne plus se cacher derrière certains alibis sociaux et politiques, d'aller plus fondamentalement vers l'objet du désir! Le vrai Bertolucci est dans cette quête du plaisir où l'obscuritè et la lumière ont une place importante! C'est au final très habilement fait (les premières scènes au bord de la mer sont à couper le souffle) avec des images très fortes, pour une superbe évocation d'une mère envers son fils! Un chef d'oeuvre...

 

"La luna" est parti d'un souvenir d'enfant de Bertolucci (qui figure au début du film), une nuit que sa mère l'avait emmené à bicyclette : celui du visage de sa mère au-dessus de lui qui se confond avec la lune. Le film correspond par ailleurs au moment où le cinéaste décide d'arrêter la psychanalyse qu'il a entreprise depuis plusieurs années. Le film marque un tournant dans son oeuvre, puisque à partir du film suivant, "La tragédie d'un homme ridicule", l'inspiration change totalement, dans un style beaucoup plus romanesque qu' autobiographique, ou lié à l'histoire familiale, et surtout à l'Italie où Bertolucci ne retournera qu'en 1995 pour y tourner "Beauté volée". "La luna" est un chef-d'oeuvre que j'ai découvert au cinéma lors de sa sortie en 1979, et qui m'a profondément marqué. Dans une omniprésence de la musique de Verdi et une mise en scène très proche de l'opéra, le personnage de Caterina, en tant qu'artiste, fait office de contrepoint avec l'histoire personnelle de son fils (absence du père, difficulté à aimer, à trouver un sens à son existence) et qui se réfugie dans un amour absolu pour sa mère. Celle-ci représente une sorte de divinité (diva) immatérielle, image de sa propre impuissance à vivre la réalité de l'amour. On peut y voir un parallèle avec le personnage de Martin dans" Les damnés" de Visconti, qui, comme dans également" Le conformiste" de Bertolucci, devient l'artisan soumis d'un fléau (le nazisme chez Visconti, le fascisme dans Le conformiste, la drogue dans "La luna"), et qui sont autant de reflets de profonds dérèglements affectifs et sexuels débouchant sur un rejet de l'autre, l'objet convoité ou aimé devenant à un moment donné la cible de tous les tourments.

La Luna c'est le vulgaire et le sublime jusque dans l'intime. La leçon de 1900 est retenue apprise et digérée, La luna sera le film sur Verdi retrouvée au delà de la tragédie, sur Verdi réunificateur, salvateur beaume, métaphore au cri du coeur, jamais Bertolucci ne fait de son cinéma un système, une plaie esthétique qui se regarde exister, car ce qui est art ici c cette emanation perverse, voyeurisme sale plongée dans les traumas sexuels, relation incestueuse effrontément physique, l'art (du baroque) est l'écrin au sordide et surtout sans logique, les scènes du film s'échappent, glissent et se disjonctent parfois. Le procédé serait parfait mais à l'évidence ce n'en est pas un , c un embrassement permanent qui parfois casse et blesse le spectateur. Bertolucci révère au delà de Verdi, Puccini, et ne se prive d'aucune facilité, d'aucune evidence, d'aucune horreur pour faire accepter l'unique vérité qui nimbe le film, la musique et cette art de la pure folie, par qui tout finit. Grâce à Bertolucci le cinéma retrouve cet état là, la folie est ici, oeuvre dans tout les coins, et on en sort bouleversé, car la tragédie peut se dépasser là où on peut encore s'émouvoir.

Trois années après avoir réalisé la plus grande fresque de l'histoire du cinéma nommée "1900", Bernardo Bertolucci décide de se lancer dans un drame psychologique et intimiste. "La luna" relate le parcours douloureux et tumultueux que rencontrent une femme et son fils isolés depuis la mort du père. Le réalisateur effectue un énorme travail artistique autour de la profession de la mère, cantatrice célèbre, en fabriquant des décors d'opéra somptueux de Verdi et en ne manquant pas de dévoiler les secrets et les astuces qu'use toute la gente pour réaliser une représentation parfaite. Le réalisateur, outre cette qualité de rendre la forme parfaite, décide alors de se diriger vers une orientation malsaine et de bouleverser cette histoire qui au départ semblait absolument sans complications en exposant au spectateur et à la mère la fameuse scène de la piqûre. Le réalisateur ne se complaît pas dans la convenance qui pourrait se prêter entre mère et fils à savoir une dispute tout à fait logique. Bertolucci désire filmer la folie de ces deux êtres qui se connaissent depuis la naissance et que tout rapproche et que tout devrait séparer mais non. L'enfant manque d'amour, la mère est désemparée et veut lui transmettre l'amour qu'elle croit lui avoir transmis insuffisamment. Le réalisateur filme dès lors les deux personnes non pas comme une mère à son fils mais comme deux amants. Si certaines scènes frisent le scandale et peuvent déconcerter et choquer les personnes bien-pensantes, c'est bien parce que Bertolucci l'a souhaité sans qu'il ne délivre pour autant un film érotique encore moins pornographique. L'ambiance est tendue, le scénario est riche et bien mené, le jeune acteur est absolument extraordinaire dans le rôle de l'adolescent drogué et à la dérive, l'actrice est elle resplendissante et touchante dans un registre très dramatique. Bernardo Bertolucci signe un film brillant, magnifique, bouleversant, original, sulfureux, glaçant au premier abord et au final très touchant.

 

La luna de Bertolucci un film que ma mère m'a fait découvrir, j'ai bien aimé mais sans plus ça passe une fois et à la deuxième vision bah ça passe moins bien.

 

1900? un film fait pour émouvoir à outrance, mais en aucun cas un film de qualité. Un musicien qui a don du ciel comme c'est expliqué dans le film 1900 ça n'existe pas et ça n'existera jamais. Ce film nous prend pour des crétins finis, pitoyables. Quant à celui la, il est du même acabit. Je n'irais plus voir de films de cette personne.

 

 

 

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