CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2228 

 

 

n°2228
 
" Hélas pour moi "

 

 

(1993)-(Sui,Fr)-(1h24)  -      Comédie dramatique  

 

Réal. :     Jean-Luc Godard  

 

 

Acteurs:  G.Depardieu, L.Masliah, B.Verley  ...

 

Synopsis

 

 

A travers un texte de Leopardi, réflexion sur l'amour, le divin et la création.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Un Godard de grande qualité, autant dans la mise en scène que dans le scénario.

Le Godard des années 90 fait peur, avec ses films où il tente de raconter une histoire comme Nouvelle Vague ou bien Forever Mozart, ayant un peu le cul entre deux chaises. C'est donc avec une certaine appréhension que je lance le film. Dès la première scène Godard est captivant, on voit cette route sur laquelle marche un homme avec en voix off, un homme qui raconte comment ses aïeux faisaient lorsqu'ils avaient besoin d'accomplir quelque chose. Cette amorce est vraiment sublime, pleine de sens et vraiment belle. Puis le film commence, j'avoue ne pas avoir compris grand chose, ne connaissant pas ce mythe grec ni la pièce de Plaute, ni celle de Giraudoux (mais je vais me rattraper). On assiste à un spectacle sublime où Dieu va prendre l'apparence d'un homme pour séduire sa femme. On assiste alors à des scènes magistrales entre un Depar-dieu habité et Laurence Masliah, dont une d'elle où cette dernière est nue et demande à Dieu si dans le couple lorsqu'on passe ses mains autour du cou de l'autre si ce n'était pas comme une prière. Dans cette scène on voit lentement l'ombre du bras de Masliah se déplacer sur son sein. Sublime. C'est vraiment un beau film, plein de moments de grâce qui viennent nous chercher, nous, spectateurs et nous faire vivre ce mythe.
C'est du Godard, on retrouve son style très particulier post Pierrot le fou, les intertitres, les voix qui se mélangent, perdent le spectateur, l'obligeant à revoir le film pour saisir chaque scène, les références, le tout qui se mélangent jusqu'à faire rêver son spectateur de ce monde un peu étrange. C'est un film à défaut d'être un chef d'oeuvre est un moment atypique, réjouissant, beau, triste.

Le cinema de Godard post-Pierrot le fou est opaque et très difficile à aborder. Pour exemple Hélas pour moi, oeuvre qui peut paraître énervante et prétentieuse (quoi de plus prétentieux qu'une réflexion sur la présence de Dieu), mais qui paradoxalement nous charme par sa grande liberté, son inventivité, sa poésie et sa beauté, nous prend aux tripes par son sérieux, sa gravité, par le choix des mots. Oeuvre indescriptible et envoûtante.

Hélas pour moi est un Jean-Luc Godard magnifique . C'est d'ailleurs certainement l'un des plus forts , des plus poignants et profonds . En effet , il est difficile de rester insensible à la beauté de la mise en scène que nous offre le long-métrage . Voilà ce que l'on peut nommer une vraie réalisation avec des plans sublimes qui contiennent tous une idée . Dans un autre de ses chefs-d'oeuvre intitulé Prénom Carmen avec Maruschka Detmers , Jean-Luc Godard revisitait avec talent et réussite le mythe de Carmen . Ici , il s'appuie sur celui d'Amphitryon et d' Alcmène ( que je ne connais malheureusement pas encore mais qui me tarde de découvrir ) et il va l'adapter donc à son contexte actuel , c'est-à-dire par rapport aux évènements actuels et notamment le conflit , la Guerre de Yougoslavie . Et il l'aborde Godard , qui a le talent de mettre dans un grand nombre de ses films de la politique . Et cela nous montre à quel point un l'évolution et l'insertion d'un mythe au contexte historique actuel peut être intéressant voire enrichissant . Hélas pour moi est aussi un long-métrage sur l'évocation religieuse , la spiritualit  malgré le fait que Godard déclara sur le plan religieux qu'il était un extraterrestre . C'est aussi un film où l'on retrouve un certain humour notamment avec les jeux de mots quand par exemple une femme déclare que dans Yougoslavie il y a le mot "gosse" et "vie" . Et cela , c'est ce que l'on peut appeler du dialogue , le langage littéraire . Hélas pour moi ,n'est donc pas une simple réécriture , c'est un film qui va beaucoup plus loin . Il y a de la grâce , une intelligence et une perfection en terme de mise en scène . Un chef-d'oeuvre , évidement .

 

GODARD qui essaye, GODARD qui décompose pour aller au delà du déjà-vu, "hélas pour moi" est une oeuvre complexe à l'image de sa filmographie mais pas la meilleure. C'est un film qui doit être appréhendé comme une performance plan par plan et non comme une unité. La mise en scène, frôlant parfois le théâtral, est d'une finesse que seul un maître du cinéma peut atteindre (l'arrivée d'Ondine à la gare). Le scénario laisse peu de place au jeu d'acteur, misant davantage sur le charisme avec au résultat de très longue tirades insipides déblatérées par des acteurs qui ne comprennent pas leur rôle et au contraire une simple présence qui peut te remplir tout le champs (DEPARDIEU démontre qu'il était l'un des meilleurs). Ce film aurait pu être adapté à un format court, car après le visionnage on se dit que c'est quand même pas mal de branlette intellectuelle.

 

Dans cette enquête mètaphysique sans queue ni tête, Jean-Luc Godard initie Gèrard Depardieu à son univers cinèmatographique très particulier et ici très ennuyeux! S'inspirant d'un texte de Leopardi et de la lègende d'Alcmène et d'Amphitryon, le rèalisateur offre à l'acteur le double rôle d'un garagiste et de Dieu dans un film collage où la bande son suggère ce que les images ne peuvent montrer! Sur des plans parfois immobiles semblent figurer de tableaux vivants, Godard surperpose les voix off et multiplie les cartons de texte! Au son de musique classique, il bombarbe le spectateur de citations barbantes et de mots d'auteurs pour parler de Dieu, du couple et de la nature dont il exalte la beautè à travers ses prises de vues, dans la campagnes suisse! "Hèlas", malgrè ses belles illuminations, son film en devient austère et très mauvais! Un faux pas...

N'est ce pas incroyablement insupportable de regarder ce film où les personnages ne bougent pas et desquels on n'entend que les pensées, plus de cinq minutes? La réponse est dans la question.

Godard est un cinéaste très talentueux, un défricheur d’images inédites, de sons inouïs, de rythmes nouveaux… Avec toujours cette obsession récurrente : comment raconter une histoire neuve? Comment s’affranchir de ce qui a été fait? Son œuvre, qui ne répond jamais vraiment à ces questions mais en pose continuellement d’autres, semble en perpétuelle quête. Mais on a parfois le sentiment que le cinéaste ne désire pas vraiment trouver les réponses, les laissant dédaigneusement à d’autres. Il ouvre de grandes saillies, dévoilant des chemins inexplorés dans lesquels viendront s’engouffrer des générations de cinéastes "suiveurs", explorant les possibles laissés par ces trouvailles. Il semble alors se condamner à monter un escalier sans fin, sans prendre le temps de se retourner et d’apprécier la hauteur où il se situe, le chemin parcouru. Son cinéma tend parfois vers cette performance absurde de monter plus haut uniquement pour aller plus haut. Alors certes, il a réalisé ces formidables "Histoires du cinéma", et quelques autres chefs d’œuvres pleinement aboutis. Mais s’extasier sur un film comme "Hélas pour moi" me semble terriblement emprunté, tant c’est un film bâclé. Obsédé par une idée fixe, des choses à dire, il en oublie la qualité de l’ensemble, nous matraquant de messages, de paroles, de textes, jusqu’à saturation. On sent qu’il se soucie bien peu de tout ce qui ne relève pas de son discours. Et même si les images sont belles et bien filmées, Godard ayant un sens inouï du cadre, comment les apprécier quand nous sommes incapables de les regarder, tant notre concentration est mobilisée de toutes parts par des paroles envahissantes, parfois masquées par d’autres paroles ou sons superposés? On est comme à la pêche, attrapant parfois une phrase (pas toujours très profonde d’ailleurs) ou une image, et le reste du temps, on attend la touche. A la fin, on est tout heureux et on compte nos prises. Mais parfois, la pêche est maigre. Et parfois même, on rentre bredouille…

Des phrases insensées :"Octobre éléctroscope a frémi puis s'endort". Des plans hideux accompagnés d'une musique infecte.Et pour finir, une réflexion pathétique sur des questions qui n'ont pas de réponses.

 

 

 

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