CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2222 

 

 

n°2222
 
" Matador "

 

 

(1988)-(Esp)-(1h47)  -      Drame, Thriller  

 

Réal. :     Pedro  Almodovar   

 

 

Acteurs:  A.Banderas, A.Serna, N.Martinez ...

 

Synopsis

 

 

Après une blessure mal soignée, Diego crée une école de tauromachie, car pour lui “arrêter de tuer, c’est arrêter de vivre.” Maria, avocate en criminologie, fascinée par l’art de Diego, tue ses partenaires sexuels comme lui ses taureaux. Angel, élève de Diego, est un garçon étrange qui souffre de vertiges et de l’autoritarisme d’une mère fanatique de l’Opus Dei. Avec toute sa bonne volonté, pourra-t-il sauver Maria et Diego de leur destin…?

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Il est des cinéastes qui naissent tout armés, Almodovar n'était pas de ceux-là. Comparé aux oeuvres de la maturité, Matador paraît parfois un peu gauche, parfois entraîné par le désir d'épater le bourgeois. En contrepartie, Pedro Almodovar offre son talent burlesque et ses inspirations fulgurantes.

La mise en scène est peut-être mois raffinée que dans ses oeuvres plus récentes, mais elle possède une énergie libératrice digne des deux personnalités à qui il rend ici hommage : Bunuel et Mishima.

C'est toujours un pari risqué que de revenir sur des oeuvres de jeunesse. Ici, il s'agirait plutôt de mesurer le chemin parcouru. Matador exhibe un parti pris de provocation caricaturale, en vogue dans une Espagne post-franquiste qui goûtait voracement à la liberté d'expression. Revoir Matador, c'est assister à la mise à mort d'une vieille Espagne qui s'interdisait de parler d'Eros mais avait fait de Thanatos une règle de vie. ¡Viva la muerte !

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'un de mes films préférés d'Almodovar, flamboyant, pervers, fascinant !! Quand on voit la daube affligeante des AMANTS PASSAGERS, on a de quoi devenir dépressif....

Après Le Labyrinthe des passions, Matador, seconde collaboration entre Antonio Banderas (Goya du Meilleur second rôle masculin en 1987) et Pedro Almodovar, demeure l'une de leur plus troublante association à ce jour. Le cinéaste espagnol fait un état des lieux des comportements humains où la mort et le désir s'entremêlent, où un jeune homme doit apprendre à tuer pour apprendre à vivre. Pour Pedro Almodovar, la mort est un élément d'excitation sexuelle, la folie, la haine, les conflits sont liés à la beauté et à l'amour. Les personnages sont certes marqués par cette mort qui rode mais aucunement par la fatalité. Par ailleurs, tous échappent à cette adversité en restant maîtres de leurs désirs, de leurs pulsions, certains décidant même de leur propre mort en devenant leur propre bourreau. Avec son esthétique léchée, l'ambiguïté de ses personnages et son sens du suspense, Pedro Almodovar parvient à ne jamais lâcher l'attention du spectateur plus de cinq minutes. Film culte, Matador est l'un des films les plus singuliers du metteur en scène de Volver, sombre, cruel, insolent, violent, sensuel, obsessionnel, qui n'est pas sans rappeler Basic Instinct de Paul Verhoeven.

Mon Almodovar préféré vu et revu , ce film est envoûtant ensorcelant Asumpta Serna est d'une grande beauté bref il peu repasser que je le reverrais encore et encore le maître dans tout l'éclat de sa splendeur chef d'oeuvre absolunBon on peu ne pas aimer cette immense metteur en scène il en faut pour tous les goûts en tout cas le suis ravie de cette rétrospective.

Indiscutablement une oeuvre cinématographique, le propos est hautement artistique et la forme se veut originale sur un sujet déjà abordé au cinéma dans "Pandora", "la femme d'à coté" et par King Vidor comme il est montré dans Matador. Almodovar est loin de ce qu'il est aujourd'hui, sa direction d'acteurs manque souvent de rigueur et son film comporte des moments faibles. Il n'en reste pas moins, et surtout pour l'époque, un film marquant, libertaire jusqu'à être provocant. Almodovar a besoin pour cela d'y introduire un peu de fantastique (Angel) et de fantaisie (le commissaire). Si la fin programmée est connue de chaque spectateur à partir de la rencontre entre Diego et Maria (Quelle crise de toute puissance pour une femme que de penser pouvoir mettre à mort un matador comme meurt un taureau dans l'arène !) nul ne pouvait en prévoir les détails visuels, ni le moment cosmique qui voit se confondre les lumières du soleil et de la lune. Une idée magnifique. L'admiration pour les cotés créatifs est une chose, le goût une autre et j'avoue avoir été dérangé par ''Matador'' dont le romantisme ne respecte aucune règle, c'est vraiment du grand n'importe quoi. La beauté des êtres est réduite à la possession personnelle des autres et aucun fantasme n'est offert au public avec générosité…Exactement le contraire de Fellini.

 

L’amour et la mort sont liés. Comme le matador qui allie le danger à l’héroïsme et qui ne combattrait pas sans cette proximité de la mort. Ainsi se comportent les personnages qui sont amoureux dans une relation morbide et sanguinaire. Ce sont clairement des relations sadomasochistes qui donnent cette empreinte très spéciale au film en proposant la vision d’une assassin "esclave de ses instincts ».

Un polar vénéneux et malsain mais partant un peu trop en roue libre qui mêle les vertiges de la passion aux vertiges de la mort avec une fin en apothéose, porté par un casting séduisant.

 

Almodovar veut rendre hommage à Luis Buñuel et à Yukio Mishima en abordant et en réunissant deux des thèmes de prédilection de l'oeuvre de ces deux derniers, et qui sont bien évidemment aussi des thématiques importantes dans la filmo du réalisateur espagnol, que sont le sexe et la mort. Dans le premier quart d'heure, le cinéaste réussit à esquisser ses personnages et à créer une véritable atmosphère. Dommage que la suite perde de son allant et ne tienne pas toutes ses promesses à cause d'une intrigue mal construite malgré son symbolisme intéressant en dépit du fait que la tauromachie est une des plus grosses aberrations de tous les temps. Seules les dernières minutes arrivent à se rendre aussi intéressantes que les premières.

C’est après un accident à la jambe que le matador Diego Montes a cessé d’arpenter l’arène. Passionné par son art, il se consacre alors à la formation de jeunes toreros. Angel est l’un d’eux et vit à côté d’Eva, une mannequin qui s’avère être la maîtresse de son professeur. En parallèle, une avocate en criminologie se complait à tuer ses amants lors de leurs ébats sexuels. Leurs destins se lieront dans le sang et les pulsions. Dans “Matador” le meurtre est lié à l’excitation sexuelle. La sombre violence se fond dans l’obsession du sexe et de la perversité. Pedro Almodóvar signe l’une de ses œuvres les plus déroutantes malgré une écriture finalement assez pauvre et un jeu parfois bancal de nos têtes d’affiche. Abordé comme un thriller, “Matador” semble surtout est l’occasion d’y apposer un pêle-mêle de toutes les thématiques chères au cinéaste.

En 1986, Pedro Almodovar et Antonio Banderas travaillaient déjà ensemble (on peut d'ailleurs noter que Banderas s'est amélioré en tant qu'acteur car dans Matador il est plus que moyen). Bon, je suis vraiment pas fan du tout de Matador, c'est un film assez pauvre et même pour un des premiers Almodovar il reste vraiment médiocre, il en a fait des mieux dans ses tous débuts à mon avis. Disons qu'il y a quelque chose qui m'a toujours gêné dans Matador, c'est qu'on y croit jamais. Tout sonne faux (à commencer donc par le jeu de Banderas), et du coup le spectateur n'est jamais pris à parti dans cette histoire. La mise en scène d'Almodovar est assez pauvre, le scénario ne tient pas la route et devient du grand n'importe quoi, c'est une sorte de roue libre, ça frise parfois le ridicule. Heureusement, le réalisateur a fait mieux ensuite.

 

 

 

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