CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2221 

 

 

n°2221
 
" Nathalie "

 

 

(2003)-(Fr,Esp)-(1h45)  -      Drame, Romance  

 

Réal. :     Anne  Fontaine   

 

 

Acteurs:  F.Ardant, E.Béart, G.Depardieu ...

 

Synopsis

 

 

Catherine (Fanny Ardant), gynécologue, découvre que son mari Bernard (Gérard Depardieu), homme d'affaires, l'a trompée. Celui-ci ne conteste pas les faits, mais affirme que ces passades sont ponctuelles et insignifiantes, et sans doute la conséquence de leur relation de couple qui s'est étiolée au fil des ans. Catherine n'est pas réellement en colère mais plutôt intriguée à l'idée que son mari puisse avoir des relations extra-conjugales. Sans lui en parler, elle engage une prostituée de luxe (Emmanuelle Béart) afin qu'elle séduise Bernard et lui rapporte ses réactions. Cette dernière accepte le rôle et se fera appeler Nathalie. Les deux femmes se voient ainsi presque quotidiennement et Nathalie raconte en détail chaque rencontre avec Bernard, employant des mots très crus pour décrire leurs ébats sexuels, ce qui fascine Catherine et change inévitablement le regard qu'elle porte sur son mari chaque soir.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

 Le film est bien davantage qu'un tableau de moeurs peaufiné au petit poil, doublé d'une interprétation impeccable. D'abord, il retourne de façon somptueusement retorse les codes du film de détective privé Ensuite, Nathalie... nous a paru quelque part au carrefour de Max Ophuls, Fritz Lang et Jean Eustache, saisis au coeur de leurs problématiques.

Lême si certaines scènes sont vraiment osées et les dialogues ne font pas dans la périphrase, la démarche d'Anne Fontaine est plus cérébrale qu'émotionnelle et physique. En tout cas c'est intelligent et culotté. La réalisatrice sait en outre mettre ses comédiennes en valeur.

Ça arrive : ne pas aimer un film, mais rester captivé par ses actrices. C'est le cas de ce drame bourgeois qui s'encanaille (une prostituée raconte ses aventures sexuelles à une femme qui la paye pour coucher avec son mari) pour mieux enfoncer le clou de la platitude.

Les acteurs sont parfaits, le film confirmant notamment le net retour en forme de Depardieu, les scènes entre Fanny Ardant et lui sont sans doute les plus réussies, Emmanuelle Béart fait très bien ce qui lui est demandé de faire, seulement le moment ne tarde pas où ce catalogue des pratiques sexuelles devient lassant.

Là où le film aurait dû travailler l'irréductibilité du fantasme, la mise en danger narrative et l'inscription dans la durée, Anne Fontaine semble avoir soudain reculé devant son propre coup de force. Ces demi-mesures affaiblissent un film par ailleurs remarquablement interprété.

Ce qu'achète Catherine, ce ne sont pas des actes mais leur description Insérés dans une narration sans rythme, ces récits, morceaux de bravoure autodésignés, tombent hélas à plat, ouvrant la voie au mac-guffin final du retour à l'ordre adultérin.

Jouant, tel un Claude Sautet, sur une retenue plus poseuse que suggestive, Anne Fontaine ouvre une brèche qui aurait pu être intéressante si, moins frileuse, elle en avait franchi le seuil. Cantonné à un cadre bourgeois, la réalisatrice en épouse les convenances jusque dans la résolution du film 

Le glacis chiant du film (psychologie féminine et fausses audaces enrobées dans un paquet classieux) se laisse attirer, parfois, par le trou qu'il a creusé lui-même, tout ce vocabulaire porno chic qui lui fait peur.

Essentiellement fondée sur le pouvoir ­à la fois fantasmatique et prosaïque du langage, l'affaire semble constamment chercher un équilibre précaire entre modernité du discours, explicite et vénéneux, et empesage du style NF qui briderait toute velléité de transgression.

Le spectateur n'est jamais surpris ni déstabilisé. La mise en scène, élégante, semble à la recherche de son objet, comme si la cinéaste ne savait pas toujours quoi capter dans son cadre pour refléter les conflits intérieurs de ses personnages. Décevant pour ceux qui ont apprécie les fictions précédentes d'Anne Fontaine.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Ce film beau et intelligent, il fallait oser le faire, merci à Anne Fontaine de l'avoir fait. Ce film sur un fantasme féminin est aussi un film sur le mensonge, sur la manipulation. Interprétation exceptionnelle de Béart et d'Ardant. Depardieu reste en retrait, puisqu'il n'est pas la vedette de ce film mais son sujet. Du grand art, d'autant que le twist final est terriblement astucieux puisque rien ne nous dit que Nathalie en se disant menteuse n'est pas en train de mentir (belle mise en abyme). Quelques petites digressions sortant le film de son scénario aurait pu être néanmoins être évitées.

Cette bonne réalisation d'Anne Fontaine nous propose avec Nathalie... une comédie romantique troublante. Le scénario nous conte une histoire insolite et émouvante démontrant la détermination et le pouvoir de la Femme. Dans une ambiance très intimiste, ce drame romantique parle exclusivement d'amour, avec des dialogues parfois crus mais des images pudiques. La réussite de ce film tient aussi à son casting remarquable : comme toujours, Fanny Ardant est très classe et Gérard Depardieu très juste. Cerise sur le gâteau, Anne Fontaine et Jean-Marc Fabre nous offrent une superbe photographie d'une Emmanuelle Béart lumineuse.

Il fallait sans doute être une femme pour aller aussi loin dans l'exploration de ce fantasme érotique féminin extrêmement complexe. C'est cru et sans détours, et à contre-courant du politiquement correct en matière de "féminisme", un fantasme n'ayant nul besoin de gants pour s'exprimer. C'est intelligent, bien interprété et bien fait. Le paradoxe étant que ce film dont le sujet (l'un des sujets) est le mensonge est aussi un film sur le respect. Un petit bijou d'élégance ponctué par l'excellente musique de Philipe Sarde. Quant à Emmanuelle Béart, elle est sublime !

 

Bien plus qu’un film de mœurs intimiste, c’est une approche assez troublante de la sexualité d’un couple en pleine crise affective que l’on peut trouver dans ce très controversé Nathalie. La puissance érotique de ces relations sexuelles que fait cette femme avec son mari par procuration passe par les dialogues explicites et jeu très intense de ce triangle amoureux plus ambigu qu’à l’accoutumé que forment Fanny Ardant, Gérard Depardieu et Emmanuelle Béart, tous trois sublimés par une belle photographie. Réussir à rendre son film aussi sensuel en s’interdisant ainsi de filmer les étreintes amoureuses entre les personnages est bel et bien la preuve que la réalisation d’Anne Fontaine est, malgré ses maladresses dans la caractérisation un peu grossières de ses personnages ou la redondance assez poussive des scènes bavardes, assez réussie dans sa finalité déstabilisante.

Un film très agréable à suivre, car il mêle habillement érotisme et sensualité, mais sans jamais rien montrer, tout est dans la suggestion. La relation Béart/ Ardant est aussi ambiguë qu'intéressante, enfin même si il est en retrait, Gérard Depardieu est encore très bon.

 

Drame de mœurs sur un couple de bourgeois qui s'encanaille,tout en continuant à se mentir,"Nathalie..."(2003)a tous les atours du film fascinant et vénéneux. Anne Fontaine crée un superbe triangle amoureux(sur le papier)que n'aurait pas renié Truffaut. Une femme se sachant trompé par son homme avec une prostituée,décide de soudoyer cette dernière,afin de tous savoir de leurs relations intimes. Entre voyeurisme,trahison et manipulation,Fontaine aurait pu faire un bel objet de suspense amoureux ou un exercice de style osé. Mais par peur,elle n'embrase pas totalement ses thématiques. Le film se déroule assez platement,restant dans les convenances,ne mettant pas assez ses personnages en danger moral. Pourtant, Gérard Depardieu,Fanny Ardant et Emmanuelle Béart sont tous les 3 irréprochables.

Anne Fontaine (Coco avant Chanel - 2009) s’intéresse au couple et à ses désirs avec le drame psychologique Nathalie... (2003), dans lequel elle met en scène un triangle amoureux pour le moins étrange. Gérard Depardieu, Fanny Ardant & Emmanuelle Béart sont les interprètes principaux de ce drame pseudo érotique, jouant exclusivement sur le côté sensuel de certaines situations ou sur les dialogues parfois crus. Un scénario intéressant mais peu exploité au final, très intimiste alors que le film aurait pu aller encore plus loin. Anne Fontaine se limite et se contente de la prestation de ses comédiens. A noter qu’il existe un remake US, intitulé Chloe (2010).

Une idée de départ intéressante avec un casting 3 étoiles mais le film n'est qu'une suite de scènes répétitives entre Beart et Ardant sur les détails des parties de baises entre Depardieu le mari volage et Beart la pute de luxe.Ardant joue les je t'aime moi non plus avec Beart et même si une relation amicale finie par lier les 2 femmes ca ne suffit pas a remonter l'intérêt global.

Le genre de film à voir en automne, en buvant une camomille, avec un plaid sur les genoux. Même Gérard Depardieu a deux de tension ! Catherine (Fanny Ardant), se complet dans un scénario de vie par procuration et manipulation. Marlène (Emmanuelle Béart) s'invente une histoire avec un client. Ces gens ont vraiment des problèmes à eux ! Trop tordu pour moi. Trop lent. Trop évanescent par moment. Trop faussement impudique. À éviter à moins d'aimer l'ennui de la bourgeoisie parisienne de gauche.

Anne Fontaine a toujours su s'entourer d'une brochette de grands comédiens : Michel Bouquet pour Comment j'ai tué mon père, Poelvoorde dans Entre ses mains et le trio Depardieu-Béart-Ardant dans Nathalie. Ce film traite de la perte du désir chez un couple de bourgeois et du manque de dialogue, deux thèmes très actuels. Le duo Depardieu-Ardant est définitivement un grand couple de cinéma et leurs scènes bien qu'un peu glacées figurent parmi les plus réussies du film. Le plus gênant sont les scènes entre Fanny Ardant et Emmanuelle Béart. La première, pensant que son mari la trompe, paie la seconde pour coucher avec lui tout en lui demandant de tout lui raconter. Gênant à cause de ce côté voyeurisme auquel nous sommes spectacteurs placés (d'ailleurs le début du film nous montre derrière la fenêtre Fanny Ardant donnant une réception chez elle). Les paroles crues sur les pratiques sexuelles qu'excerce Depardieu sur elle livrées par Emmanuelle Béart à Fanny Ardant ne sont guère excitantes ni crédibles. Mieux, elles s'avèrent être vulgaires, édictées par Emmanuelle Béart de manière beaucoup trop mécanique car trop écrites. En ressort de l'ensemble de ce film une certaine misogynie. Et dire que c'est une femme derrière la caméra !

 

 

 

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