CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2218 

 

 

n°2218
 
" Le consentement "

 

 

(2023)-(Fr)-(1h58)  -      Drame, Biopic  

 

Réal. :     Vanessa  Filho  

 

 

Acteurs:  J-P.Rouve, K.Higelin, L.Casta ...

 

Synopsis

 

 

Paris, 1985. Vanessa a treize ans lorsqu'elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l'amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel et politique. Se perdant dans la relation, elle subit de plus en plus violemment l’emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Vanessa Filho réussit le pari d’une adaptation fidèle, grâce à la performance incroyable de Jean Paul Rouve, terrifiant en manipulateur pervers. Un film fort et glaçant qui devrait replacer encore un peu plus le principe du consentement au centre des discussions.

Jean-Paul Rouve est Matzneff : un monstre terrible. Il est fascinant, redoutable, vertigineux. Kim Higelin est Vanessa Springora : une jeune fille ravagée. Elle est exaltante, poignante, bouleversante.

Le crescendo de la séduction, les techniques de manipulation, le rejet visant à humilier, rien n’est laissé au hasard dans cette scénographie tirée au cordeau, nichée dans la finesse des cadrages et les scènes de viol subtilement montées.

Toujours est-il que ce film, d’utilité publique selon les producteurs, est difficile à regarder. Seuls les spectateurs jugeront.

Un film éprouvant, qui a le mérite de prolonger la prise de conscience sur la réalité de ces abus

Le spectateur frise parfois le malaise dans les scènes intimes tant le film est glaçant, mais s’achève sur une note d’espoir à travers la voix d’Élodie Bouchez en Vanessa adulte.

Ce que Vanessa Filho transpose à l’écran, c’est un enfermement, un piège irrespirable, au point que la projection est éprouvante. Une charge glaçante, contre un prédateur et ses soutiens.

Si Jean-Paul Rouve est impressionnant en prédateur, l'ensemble, trop démonstratif, notamment dans ses scènes « osées », aurait mérité un peu plus de subtilité.

Solidement mis en scène, Le Consentement se révèle irrespirable, sachez-le. Un film important dans ce qu’il dénonce, mais scabreux dans ce qu’il montre.

Filmer le sexe entre le prédateur et sa victime vise à dénoncer l'horreur dans toute sa vérité, mais les scènes, répétitives, oscillent entre pudeur et voyeurisme, et on s'interroge alors sur la nécessité de se confronter à de pareilles images.

Si le film mise beaucoup sur la figure de cet écrivain qui exerce sur son entourage une forte séduction, sa mise en scène bancale s’éloigne trop de la hauteur de vue du livre et ne retrouve pas la lueur libératrice du texte de Vanessa Springora.

L’importance de l’écrit dans la séduction comme dans ses suites ne trouve pas ici d’équivalent cinématographique. Symptôme d’échec, deux émissions télé s’invitent dans le film, comme pour en trouer la linéarité illustrative.

Le film rate cette occasion de peindre cette société dans ses nuances les plus séduisantes comme les plus sombres.

Truffée d’outrances et d’archétypes pénibles, délestée de la finesse du texte original, l’adaptation, réalisée par Vanessa Filho, de l’ouvrage de Vanessa Springora inspire le malaise. Malgré l’abnégation de Jean-Paul Rouve en Gabriel Matzneff.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

On a un peu peur au départ d'être sur un schéma cru et une prestation difficile à regarder mais en fait le film prend un autre virage. La manipulation d'un individu sans aucune empathie. Magnifiquement joué par Jean Paul Rouve qu'on a pas l'habitude de voir sur un rôle " sérieux". La jeune actrice est également excellente. On arrive à vivre cette période des années 80 ou un homme pouvait sans trop de soucis faire accepter une relation pour le moins inavouable de nos jours que ce soit dans la vie ou dans ses immondes écrits...Belle description d'un monstre

Ce film essentiel ne laisse pas indemne. Un choc, après le livre. La mise en scène de Vanessa Filho est d’une précision et d’une finesse qui respecte à la fois l’histoire de Vanessa Springora et nous fait ressentir le mécanisme de l’emprise à chaque seconde de son évolution. Les acteurs sont exceptionnels.. Vraiment à couper le souffle.

 

Glaçant ! Le portrait de Gabriel Maztneff est glaçant. Il faudra se souvenir longtemps de la performance de Jean Paul Rouve et le classer très haut dans les meilleurs rôles de l’année 2023. Dans une interview, l’acteur expliquait qu’il n’était pas bien quand il rentrait chez lui le soir après avoir passé la journée à jouer ce personnage. Et je peux le comprendre ! On se sent manipuler comme l’a été V. Springora. Je défie quiconque de ne pas ressentir l’empreinte et l’étreinte de l’acteur durant le film. Le choix de la réalisatrice de ne se concentrer que sur des gros plans renforce davantage l’idée qu’on ne peut pas s’échapper. Tétanisant.

L'autrice et victime Vanessa Springora a été particulièrement judicieuse et d'une maturité tout à son honneur en choisissant ce titre, en effet, il semble que le film délaisse justement le sujet du roman, à savoir la place du consentement dans une relation "contre nature" ou immorale dans notre société, en effet le réalisateur se focalise sur la dimension de psychopathe calculateur de Matzeff plaçant par là même la jeune ado comme simple victime bloquant d'autant le débat et l'idée même de consentement qui est pourtant au centre de la réflexion introspective de Vanessa Springora. Cette sensation est d'autant plus dommageable qu'elle est appuyé par le surjeu, certes impressionnant et imposant, de Jean-Paul Rouve qui pastiche un personnage digne d'un serial killer, logique puisque l'acteur avoue s'être inspiré de Hannibal Lecter dans "Le Silence des Agneaux" (1991). Certains passages comme quand il arrive à la sortie du collège, fixant comme un robot sa proie et qu'il retire ses lunettes noires sont aussi ridicules que caricaturaux. Par contre quelle performance de Kim Higelin, sublime révélation qui offre toute sa fragilité et toute sa douceur à cette adolescente intelligente mais sous emprise, mais une emprise dont elle est complice car lucide sur sa situation et c'est sur ce point que le film et son sujet reste passionnant.

 

La partition jouée par Jean Paul Rouve n'offre aucune modulation. Elle est sur le même ton vénéneux du début jusqu'à la fin et à aucun moment le personnage n'est réellement séduisant, comme si la réalisatrice ne voulait surtout pas lui donner de circonstances atténuantes. Or de ce fait c'est la jeune fille, (Kim Higelin) qu'elle prive de circonstances atténuantes, ainsi que sa mère (Laetitia Casta) car on a l'impression qu'elles tombent dans un piège plus grossier qu'il a du l'être en réalité. On passe le film à lui crier intérieurement : barre toi! Cours! Fuis-le!. Alors OK, ça crée une tension, un malaise, une émotion négative, qui tiennent en haleine pendant tout le film, mais ce manque de nuance rend l'ensemble finalement un peu caricatural.

En 2020, Vanessa Springora livre un témoignage accablant de son histoire avec Maztneff. Elle y décortique avec brio toute la mécanique du consentement. Mais si l'image de Matzneff est écornée, le livre contribue paradoxalement à le faire connaitre et à le mettre dans la lumière. Le vieil homme ne s'en tire pas si mal. Suite à cet événement littéraire important Vanessa Springora accepte les propositions qui lui sont faites d'adapter le livre au cinéma et cosigne le scenario. Avec le film, Vanessa Springora tape plus fort. Pour cette femme, victime très jeune d'une personne toxique et dont elle fut si longtemps la proie, le retour au réel par l'image pourrait avoir un doux goût de vengeance. La virtuosité littéraire cède la place à une incarnation froide et crue.Jean Paul Rouve a également sa part dans cette entreprise, mais peut-être malgré-lui. S'il ne parvient pas à incarner un Matzneff nuancé (une trop grande pureté d'âme sans doute), il lui substitue une figure d'ogre monstrueuse. L'outrance de son jeu, attendu par la réalisatrice, rends le personnage si antipathique qu'il donne la nausée. On ne peut que le haïr, le détester, sans limite. Dernière pierre à l'édifice, clé de voute évidente, le jeu sensible de Kim Higelin permet au spectateur de s'identifier parfaitement à Vanessa Springora, d'être en empathie avec elle et donc faire naitre colère et dégout. Le but est atteint, largement. Le persécuteur est défait. Que le film soit bon est une autre affaire. Je veux dire à Vanessa Springora toute mon admiration pour le courage et la ténacité dont elle fait preuve dans le combat qui l'oppose à Matzneff. Il me semble qu'avec ce film, dans ce dernier round, elle en sort vainqueur et par KO.

Difficile de noter un film comme le consentement, qui parle d'une relation pédophile entre une adolescente et un écrivain. Car évidemment ce n'est pas le genre de film qu'on peut apprécier tellement le sujet est Taboo et qu'on a pas envie de voir ça. Et je suis totalement partisan de cette volonté de ne se fixer aucune limite artistique mais ici je dois bien avouer : à quoi sert ce film ? Déjà je trouve que Gabriel a une écriture beaucoup trop grossière. Parler dans un français pompeux ne fait pas de lui un homme distingué, et la manière dont il transpire la malveillance et la manipulation rende difficilement crédible le fait qu'une jeune ado puisse lui accorder sa confiance même si évidemment, je ne suis pas une ado de 14 ans donc je ne sais pas ce qui peut se passer dans leur tête. En plus de ça (les dialogues pompeux n'aident pas) mais je trouve les acteurs franchement très médiocres, au même titre que la mise en scène même s'il y a un peu plus d'idée à la fin du film je trouve, même si cette fin tire très en longueur je trouve. Bref, peut être que c'est juste le sujet qui m'a tellement rebuté que j'ai n'ai pas pu apprécier le consentement à sa juste valeur mais j'avoue n'être pas du tout convaincu.

 

 

 

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