CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2214 

 

 

n°2214
 
" La vallée de la peur "

 

 

(1947)-(Am)-(1h47)  -       Western  psychanalytique  

(2019 en DVD)

Réal. :     Raoul Walsh  

 

 

Acteurs:  R.Mitchum, T.Wright, D.J.Anderson ...

 

Synopsis

 

 

Territoire du Nouveau-Mexique, au début du XXe siècle, Medora Callum recueille Jeb Rand, un jeune enfant dont le père vient d'être assassiné, et l'élève avec ses deux propres enfants, Thorley, alors âgée de trois ans, et Adam, quatre ans. Ceux-ci devenus adultes, elle veut partager ses biens en trois parts égales, ce qui provoque avec Adam, qui a toujours considéré Jeb comme un intrus, un conflit, exacerbé par la naissance de relations amoureuses entre Thorley et Jeb...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Western psychanalytique d'une part, et fresque cosmique de l'autre, le territoire et l'ambition du film sont immenses . Scénario concret, physique d'une haine plus dense encore que la pierre, celle de Grant Callum pour la famille des Rand . La trajectoire de cette destinée d'un personnage (incarné par Mitchum remarquable qui est hanté par une vision de bottes et d'éperons allant et venant sur un parquet de bois à la hauteur de son visage. ) subissant l'emprise de son passé permet à Walsh de bâtir et d'explorer un univers qui commence au plus profond du cœur d'un homme et va se perdre quelque part dans l'infini .

Car même le western est touché par la psychanalyse, « La Vallée de la peur » présente un héros hanté par ses démons et un passé dont il a beaucoup de mal à se défaire, et ce bien qu'il n'y soit pas pour grand-chose. Ce n'est pas aussi captivant ni magistral que l'on aurait pu s'attendre de la part de Raoul Walsh, mais le bonhomme s'y connaît toutefois pour nous offrir des personnages ayant de l'épaisseur et de l'intérêt, le tout porté par des enjeux dramatiques de bonne facture et une interprétation de qualité. Et s'il manque parfois un peu de densité, le scénario propose suffisamment d'éléments pour que l'on suive l'évolution de ce drame familial jusqu'à la dernière minute : du bon cinéma.

Il s'agit d'un des tout premiers westerns psychologiques sur un fond de film noir comme certains polars. Ce western sort du lot par l'intelligence de son scenario et par les mouvements sobres de caméra dans certaines scènes. Le noir et blanc renforce la puissance et la beauté du film. Robert Mitchum incarne là un de ses meilleurs rôles.

« On est habitué de voir des cow-boys se rivaliser, des bandits, des indiens et des shérifs dans des westerns, ce qui n’est pas le cas pour le film « La vallée de la peur » ... Ce fabuleux film est, pour moi un western vraiment ex-cep-ti-on-nel ! Wouah ! Vraiment original, là où s’en mêle la psychanalyse ! C’est une triste histoire d’un jeune cow-boy Jed Rand, traumatisé par les souvenirs des bottes où étaient accrochés des éperons, allant et venant sur un paquet de bois quand il était un petit garçon caché pour éviter le massacre qui a décimé sa famille ... Il est recueilli par sa mère d’adoption de deux enfants, qui est en réalité, une sœur d’un tueur. Ce traumatisme sera refoulé mais resurgit à chaque fois dans ses cauchemars ... Il se reconstruit mais il est obsédé par son passé obscure. Il voudra fouiller pour comprendre comment il en est arrivé à souffrir à cause de ses souvenirs inexplicables. L’intrigue est exaltante, passionnante ! Des secrets familiaux, des non-dits peuvent peser dans la vie de tout le monde. Ouh, le film est plein de mystères et de suspenses que j’ai parfois l’impression de vivre dans une atmosphère hitchcockienne avec des protagonistes tellement imprévisibles, là où règne la haine palpable et la vengeance ! Totalement intriguant ! Le cow-boy Jeb Rand est joué par l’acteur magistral Robert Mitchum, l’inoubliable pasteur dans « la nuit du chasseur » de Charles Laughton ! Il est époustouflant, il ne surjoue pas pour se montrer comme un héros fort ... C’est juste un simple cow-boy qui ne comprend pas pourquoi des malheurs s’acharnent contre lui ! Des personnages sont bien exploités dans le film pour comprendre chaque de leur vision. Ils nous frappent par leurs rapports qui s’affrontent ... il faut absolument voir ce film ! Le film « la vallée de la peur » est aussi une magnifique photographie en noir et blanc. J’adore voir la caméra prendre le temps de filmer sans bouger devant les personnages qui prennent le temps d’observer, de réagir et de s’exprimer ... Et, le noir et le blanc renforce la beauté du film et l’intensité des jeux d’acteur ! A absolument voir ! J’ai adoré ce film »

 

Un western atypique qui fait la part belle à la psychanalyse au détriment de l'action. C'est parfois presque du Hitchcock dans l'ambiance, la caméra et les secrets. Vraiment intrigant.

Dans ce western psychanalytique signé Raoul Walsh, ce qui pose problème est moins le western que la psychanalyse, représentée à gros traits et finalement inutile dans l'évolution des personnages. Tout ce qui se rattache aux souvenirs confus de Jeb Rand et au refoulement, mis en scène par une construction scolaire en flashbacks, ne donne jamais d'épaisseur au film mais le rend au contraire lourd, de même que les nombreux dialogues où les personnages ne sont que que dans le commentaire de leurs sentiments et de leurs doutes, constamment explicités. Cette dimension psychanalytique, qui demeure le fil rouge de l'histoire, est parfois mise à l'écart au profit d'une pure histoire de vengeance qui donne lieu à quelques très bonnes scènes, celles où le montage se fait plus concis et plus nerveux, où le cinéma de Walsh se résume à une simple affaire de composition du cadre, de suspense, d'accélérations et de ruptures. Il ne s'agit plus alors que de rivalités, d'un homme qui veut en tuer un autre, et dans un rôle de protagoniste dépassé et persécuté, Robert Mitchum est remarquable dans la mesure où il joue de son charisme pour mieux appuyer le contraste avec les limites de son personnage. Outre les scènes de pure action, les personnages sont l'autre point intéressant du film, passionnants dans leur évolution, notamment cette mère aimante au début qui s'apparente presque à une sorcière couchée au fond de son lit des années plus tard. "Pursued" est un film ambitieux, foisonnant sur le plan narratif, qui rate sa proposition tragique mais qui garde le cap en s'accrochant au point de vue de son personnage principal, assez proche d'une figure de film noir.

Après la Seconde Guerre Mondiale, la psychanalyse s'est emparée de Hollywood donnant des résultats plus ou moins heureux. Il était inévitable qu'elle s'empare du grand genre hollywoodien par excellence : le western. Et les deux forment contre toute attente un ménage harmonieux. On se concentre plus sur l'intérieur des êtres qu'aux habituelles fusillades, attaques et autres ce qui n'empêche pas du tout le souffle bien caractéristique du cinéma de Raoul Walsh d'être au rendez-vous et le western d'être intéressant et réussi de ce point de vue-là. Sans parler de l'aspect très peu conventionnel que cela donne à l'ensemble. On peut juste regretter un côté excessif à l'ensemble à travers quelques fois l'interprétation, surtout en ce qui concerne celle de Teresa Wright, et la BO de Max Steiner. Reste que l'audace indiscutable de "La Vallée de la peur" et son originalité en font un western incontournable. A noter une superbe photo en noir et blanc de James Wong Howe.

Certes la restauration de La vallée de la peur est d'une grande qualité, tout comme sa photographie et sa mise en lumière, pour autant Raoul Walsh ne propose rien de nouveau. C'est un western dont l'histoire nous a été maintes fois racontée : une revanche mûrie depuis l'enfance et devenue objectif quasi unique du héros central incarné par Robert Mitchum, dans un de ses premiers grands rôles. Un récit agrémenté de la traditionnelle idylle amoureuse qui ici cependant a des reflets psychanalytiques qui viennent densifier le propos. Ainsi, les obsessions passées rejoignent les obsessions présentes des personnages, entre revanche et amour.

 

Une histoire de vengeance au long cours et de secrets familiaux refoulés proposés sous l'aspect d'un western. Le réalisateur ne montre pas son efficacité habituelle, sa réalisation poussive ne soulève pas l'enthousiasme. Le film sort juste un peu du lot avec la présence de Mitchum qui commence à prendre une vrai dimension.

On ne s'en aperçoit évidemment pas de suite mais le film monté en flash-back contient dès le début une belle erreur de narration, puisque la scène d'intro retire tout suspense à la scène de la chambre nuptiale. Le film est long à démarrer et ne s'active qu'après que Mitchum soit revenu de la guerre, Toute la fin est absurde, le retournement de veste de Teresa, l'explication psychanalytique, et le final abracadabrantesque. Le pari affirmé des auteurs de vouloir faire un western psychanalytique ne m'a pas paru réussi, reste quelques scènes mémorables comme la scène du bal et ce qui s'en suivit, une magnifique photographie, l'interprétation habité de Robert Mitchum ou la présence de Teresa Wright dont la beauté crève l'écran.

Dès le début la narration en flash back fait craindre le pire avec la voix off. La suite n'arrange rien : lenteur de la mise en scène, mauvais jeu des acteurs. On a même droit à Mitchum qui pousse la chansonnette...Raoul Walsh ou pas, un western très mineur et oubliable.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA