CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2209

 

 

n°2209
 
" La conspiration du Caire "

 

 

(2022)-(Sue,Fr,Fin,Dan)-(2h00)  -      Thriller, Drame   

 

Réal. :     Tarik Saleh   

 

 

Acteurs:  T.Barhom, F.Fares ...

 

Synopsis

 

 

Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première     Critikat.com     Elle     Ouest France     L'Obs  Transfuge   La Croix 

 

Écrit au cordeau, débordant d’images somptueuses et spectaculaires, étouffant et enivrant, formidablement interprété, le film de Tarik Saleh, déjà réalisateur de l’incroyable « Le Caire confidentiel » scotche le spectateur à son fauteuil…

Dans un magistral thriller qui fera immanquablement penser à la trouble et pesante atmosphère du « Nom de la rose », de Umberto Eco, le cinéaste suédois d’origine égyptienne Tarik Saleh met en scène de dangereux jeux de pouvoir au sein de la très secrète université religieuse al-Azhar.

Avec la virtuosité contenue de sa mise en scène et l'impressionnante précision de son écriture, Tarik Saleh signe avec La Conspiration du Caire un thriller d'espionnage surpuissant, aussi riche que stimulant.

Persona non grata en Egypte, Tarik Saleh a dû tourner en Turquie ce film haletant qui se déroule au Caire et réussit la prouesse de dénoncer à la fois des politiques corrompus et des religieux trompeurs, des sicaires et des tartufes.

Ce thriller politique raconte la perte de l’innocence et des illusions d’un jeune garçon dans une institution qui broie les plus faibles, sublimé par une mise en scène très ambitieuse au service d’un sujet passionnant et méconnu.

C’est terriblement exotique (on a l’impression de visiter les coulisses d’Al-Azhar), et captivant dans l’art de combiner récit d’apprentissage et intrigue policière.

Quand un réalisateur a le courage de dresser le portrait implacable d’un État corrompu qui se mêle de religion et d’une université musulmane qui flirte avec le terrorisme, cela donne un film immense et courageux avec une mention particulière pour le jeune comédien Tawfeek Barhom.

Le spectateur, lui, compose avec des méandres complexes et pas toujours utiles qui empêchent parfois le thriller de déployer tout son potentiel et toute son envergure. Haletant néanmoins.

Le film, à mesure qu’il déroule son programme, ressemble de moins en moins à un récit d’infiltration et de plus en plus à un apprentissage patient et ordonné de ses véritables enjeux, qui s’adresse autant au protagoniste qu’à son spectateur.

Dommage que Tarik Saleh se repose sur des formules narratives bien connues au lieu de tirer réellement partie de la singularité de son décor.

Hélas, la déception fut à la hauteur des ambitions affichées. Film extrêmement bavard et mou, La Conspiration du Caire ressasse tous les codes des films policiers sur l’infiltration (filatures, prises de contact dans des endroits improbables, coups fourrés…) sans rien lui apporter de neuf, et devient très vite rasoir à force de compiler les clichés.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Attention, chef d'œuvre, un des scénarios les plus intelligents que j'ai vu au cinéma.....Un jeune homme devient pensionnaire de la plus fameuse université sunnite de la planète, El Azhar au Caire......Il est naïf, mais rudement malin, et rusé, d'une intelligence rare, on pourra le juger jusqu'à la fin du film....Le film dresse des ponts entre la religion et la politique, puisque pour l'Islam, les deux doivent s'imbriquer étroitement....Le film, je dois dire est surtout fait de dialogues, peu d'action, mais avec beaucoup de subtiles allusions aux offices de l'Islam, aux appels des muzlinn , de magnifiques vues de minaret, et un suspens à la Hitchcock, qu'on a plus vu depuis le maitre des années 50....C'est filmé avec une certaine sobriété, du rythme, et un scénario d'une intelligence; Oouahhhh bluffant.....Accrochez-vous à la situation de ce jeune homme, qui va connaitre la gloire, la reconnaissance et la terreur due aux pouvoirs politiques et religieux...Ahurissant...Mon conseil ne mettez jamais la main dans un tel engrenage, il y va de votre vie.....Je conseille ce film évidemment, sans hésitation.....

Le jeune Adam/Barhom se retrouve au centre d'un conflit qui le dépasse, pris entre deux feux, un "ange" qui ne se sait pas encore déchu et condamné pour raison d'état. Le scénario est implacable, reprenant tous les codes de l'espionnage qui sont pourtant quasi toujours mis en place dans un contexte de guerres ou de géo-politiques alors que cette fois il s'agit d'un même pays, une même nation, sans guerre civil qui repose sur une influence nécessaire et crucial sur la religion d'état et même internationale. Tarik Saleh signe donc une variation du film "Le Nom de la Rose" sous le signe du Croissant islamique. Dans les coulisses de Al-Azhar on se retrouve dans des relations aussi tendues et secrètes que dans les couloirs de la Maison Blanche ou du Kremlin avec une multitude de pions sur l'échiquier qui ne comprennent pas tous les enjeux et ou les conséquences à venir. Tarik Saleh signe un thriller politico-théologique prenant qui fait froid dans le dos d'autant plus qu'aucun des deux camps ne semblent franchement pour la Liberté du peuple.

Le Caire confidentiel, film précédent de Saleh était déjà excellent et une belle découverte, j'espérais bien que celui-ci serait à la hauteur.
Et c'est le cas. Le film mêle habilement une lutte où chaque camp essaie d'avoir une longueur d'avance sur les autres, ne recule devant rien et met à nu les discours religieux comme ceux d'une machine d'état. Pas étonnant que Saleh soit interdit de séjour en Égypte, il en révèle le fonctionnement totalitaire et sans pitié de ses composantes à chaque film. On en ressort pas totalement indemne non plus. La palme cannoise aurait dû être pour ce film.

Très bon thriller politique dans l'univers d'une université islamique. Inspiré par le nom de la rose, le film oscille entre la critique du pouvoir politique et celle du pouvoir religieux. Le scénario et la mise en scène m'ont fait penser à Infernal affairs, qui exprimait une dualité très forte.
Les motivations des personnages apparaissent obscures, mais les enjeux de pouvoirs sont évidents.
Mise en scène impeccable, acteurs au cordeau : un film magistral !

 

 Le polar est respecté, avec ses portes secrètes, ses complots, ses double-jeu, ses retournements et le cynisme de ses personnages. Tout cela joue au sein d’une sphère politico-religieuse caricaturée sans que nous puissions par contre saisir les arcanes de la lourde répression de la liberté d’expression en Egypte qu’illustre la récente libération sous la pression d’Amnesty international de Ramy Shaath après 900 jours de détention sans procès. Les décors et costumes, l’apparat des rituels de l’enseignement dans la cour qui mobilisent nombre de figurants, les discussions théologiques autant que le concours de psalmodie peuvent fasciner mais renforcent la distance que l’on peut éprouver, laquelle est aussi et surtout creusée par la volonté de répondre aux exigences du thriller (tension narrative qui tient en haleine) sans vraiment les adopter. L’appel au genre est donc ici, autant que l’accumulation des thèmes, facteur de superficialité autant que d’égarement.

Un thriller efficace mêlant militaire, religion, politique. Le jeune acteur Tawfeek Barhom sobre et profond contribue à nous captiver malgré quelques longueurs en son début qui laissent progressivement place à la progression de l’intrigue et à des rebondissements efficaces sinon spectaculaire.

 

Les magnifiques images de la mosquée -figurant l'université Al-Azhar du Caire- et des étudiants en théologie ne suffisent pas à maintenir l'intérêt du spectateur dans cette conspiration digne d'un album de Tintin. On ne croit pas une seconde à ces histoires d'agents infiltrés, d'espion à la petite semaine ou à ces méchants à qui ne manque qu'un bandeau noir sur l'œil.Le précédent film de Tarik Saleh (Le Caire Confidentiel), sans être un chef d'œuvre, avait le mérite de nous introduire dans les dessous politico-policiers du Caire mais avec davantage de crédibilité. Rien de tel ici et on s'interroge sur les dithyrambes de critiques qui y ont vu un "magnifique thriller" "qui ferait penser au Nom de la Rose !

Un jeune pêcheur obtient une bourse pour aller étudier dans la prestigieuse école islamique du Caire et devient le témoin d'un meurtre auquel il va être lui même lié bien malgré lui. Lutte contre le fanatisme religieux , la corruption d'état, tout était réuni pour un grand film et pourtant...L'intrigue sur de nombreux points est bâclée, les dialogues sont usant avec tant de bavardages. Peu de suspense aussi et un manque de frayeur dans l'ensemble. Le tout s'étire en longueur pour une chute attendue mais décevante.

Thriller, ça ? Ah bon ? Je m'attendais à quelque chose de la trempe du formidable La Loi de Téhéran, mais ce film est d'une lenteur inouïe... La première heure, c'est des prières, des prières... du silence et des hommes en turban. Quel ennui...La dernière demi-heure s'agite un peu, mais pas assez pour ne pas me laisser regretter d'avoir boudé le soleil pour voir ce film.

 

 

 

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