CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2208 

 

 

n°2208
 
" La pianiste "

 

 

(2001)-(All,Fr,Aut)-(2h10)  -      Drame, Thriller  

 

Réal. :     Michael Haneke  

 

 

Acteurs:   I.Huppert, B.Magimel, A.Girardot,  ...

 

Synopsis

 

 

Erika Kohut, la quarantaine, est un honorable professeur de piano au Conservatoire de Vienne. Menant une vie de célibataire endurcie chez sa vieille mère possessive, cette musicienne laisse libre cours à sa sexualité débridée en épiant les autres. Fréquentant secrètement les peep-shows et les cinémas pornos, Erika Kohut plonge dans un voyeurisme morbide et s'inflige des mutilations par pur plaisir masochiste.

Jusqu'au jour où Walter, un élève d'une vingtaine d'années, tombe amoureux d'elle. De cette affection naît une relation troublante, mouvementée et perverse entre le maître et son disciple.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      Le Point       Elle     Ouest France     L'Obs   Les Echos    La Croix   

 

La Pianiste fait le même effet qu'à peu près tous les films de Haneke : celui d'une grande claque. Ceux qui en auront, sinon les joues, du moins les yeux rouges, admettront qu'ils y ont vu quelque chose d'extraordinaire : Isabelle Huppert, déjà au sommet, qui arrive à se surpasser. Inoubliable.

A travers sa pianiste il (Haneke) détruit les convenances et les barrières sociales de l'indécence pour interroger au cœur du corps la validité de l'obscénité et du désir. Avec ce film, il ajoute un opus à son exploration du regard, recherche qu'il mène sans complaisances depuis ses débuts.

Le sujet, qui frôle les extrêmes de la complaisance, provoque inéluctablement de vives réactions chez le spectateur (...). La mise en scène est frontale et incisive, à l'image du personnage de la pianiste. Le film bénéficie du jeu hallucinant d'Isabelle Huppert

Cette fois, bon gré mal gré, il (Haneke) parle tout simplement d'une passion triste et d'une souffrance abyssale. Voilà pourquoi, au lieu de choquer, sa Pianiste émeut.

 Haneke laisse s'accomplir ces opérations d'alchimie entre les acteurs, le texte et la mise en scène qui permet de laisser à ce film terrible la part de mystère nécessaire à sa vision.

Haneke adapte ici un roman de sa compatriote Elfriede Jelinek qui loin de grever sa mise en scène, la dynamise étrangement. Haneke lâche, hélas !, rapidement la bride à ses mauvaises habitudes 

On ne peut s'empêcher d'y voir davantage un exercice de style, froid, inutilement provocateur, gratuit, qu'un portrait de femme « représentative de notre société », comme le prétend le réalisateur...

Si la singularité d'écriture et le questionnement d'Haneke sont indéniables, La Pianiste n'en reste pas moins une démonstration clinique et désincarnée.

Haneke réussit le fâcheux exploit de réaliser un film sur le mystère jamais mystérieux, jamais surprenant. Et donc jamais dérangeant.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Comme toujours, la troublante Isabelle Huppert brille de tous feux peu importe le rôle choisi. Celle-ci excelle en tant que manipulatrice machiavélique portée sur le sado-masochisme. Benoît Magimel crédibilise cette relation ténue entre dominant et dominé et réciproquement. Il ne faut surtout pas se détourner de cette histoire suite à telle ou telle scène de sadisme car Michael Hanneke pousse la réflexion très loin. Absolument remarquable de justesse et passionnant jusqu'à la dernière image.

J'ai beau reconnaître au cinéma de Michael Haneke de grandes qualités, je n'avais jusque-là jamais totalement apprécié un film signé par celui-ci. C'est désormais chose faite avec « La Pianiste », œuvre dérangeante et provocante qui aurait pu aisément tomber dans l'immonde, ce qui n'est en définitive jamais le cas (même si certains me contrediront probablement). L'histoire a beau être globalement atroce et les personnages perturbés comme jamais, on ne peut s'empêcher d'éprouver une fascination morbide pour ce spectacle mortifère, presque émouvant dans sa façon de présenter cette (anti-)héroïne refoulant des pulsions inavouables, le tout dans une quasi-ambiance de fin du monde que le réalisateur retranscrit remarquablement. Vous l'aurez compris : « La Pianiste » n'est pas un film aimable, et risque d'en horrifier plus d'un, mais Haneke appuie tellement là où ça fait mal, va tellement loin dans sa démarche, explose tellement les conventions pour nous mettre mal à l'aise qu'on ne peut être que soufflé par le talent du bonhomme. Il faut dire qu'il a trouvé en Isabelle Huppert l'actrice idéale pour interpréter ce personnage hors du commun, sa prestation imposant une admiration totale. Bref, c'est du lourd, mais ça n'en est pas moins une claque, une vraie : de ce point de vue, le film est une réussite totale.

Une nouvelle fois, à travers une histoire à première vue banale mais terriblement fracassante au final et des personnages saisissant de crédibilité, Michael Haneke met en avant l’être humain, le met à nu et le confronte à son propre reflet, ses propres démons, c’est-à-dire tout ce qu’il y a de plus malsain, de plus sadique et de plus destructeur. La Pianiste est un petit bijou à la puissance désarmante, sincère, séduisant, inquiétant. Un beau moment de cinéma et de vie.

Le but du cinéma est de peindre des portraits, la diversité du monde . Le but n'est pas de s'identifier aux personnages, mais de voir ce qui les guident, que ce soient leurs obscessions, ou le contraire . Haneke fait ici la description d'une femme complexe, malade, c'est vrai qu'il va loin mais ça fait parti de cette pianiste . Sa vie, ses envies ne sont pas compréhensibles mais elles ont un sens et on ne demande en aucun cas à un spectateur d'adhérer à ce mode de vie, c'en est un parmis beaucoup d'autres . Dire que ' La Pianiste' n'a pas de sens est ne voir que par sois même, le but d'un art est d'aller vers d'autre pensées, d'avoir un autre regard et oublié ça n'est pas aimer le cinéma .Les prestations sont épatentes, et l'histoire percutente . C'est la folie de cette femme, notre incompréhension face à elle qui guide le film . Une Palm d'Or bien méritée .

Ce film est absolument bouleversant. Il est impossible de ne pas ressortir avec un sentiment d'horreur et de malaise profond à l'issue. L'atmosphère est pesante, sordide, malsaine mais le propre d'un grand film n'est-il pas de justement nous donner à voir et à ressentir des émotions fortes? Ce film est dérangeant et je le qualifierais même de très "glauque" mais il est mené avec subtilité,finesse, psychologie et les interprétations de B. Magimel et I.Huppert sont criantes de réalisme er d'émotion. Il ne faut pas passer à côté...

 

Michael Haneke montre mais n'explique pas. C'est un parti pris intéressant et qui ne peut pas laisser indifférent. Surtout qu'il ne fait rien pour rendre agréable son film au spectateur en y allant frontalement et crûment quitte à aller dans l'exagération. Mais ce que l'on retient surtout de tout ceci, c'est qu'il arrive à tirer le maximum de ses interprètes. Annie Girardot, Benoît Magimel et bien sûr Isabelle Huppert sont très impressionnants. Seule très grande réserve que j'aurais vraiment face à tout cela : la fin. Haneke préfère un final intellectuel alors que moi personnellement, de façon purement subjective et sans vraiment pouvoir le justifier, je pense que quelque chose de fort, de véritablement coup de poing aurait beaucoup mieux convenu. Voilà mon avis personnel face à cette oeuvre qui se veut (et qui d'ailleurs y arrive parfois!) dérangeante.

 

Michael Haneke signe avec "La Pianiste" un film affligeant de bout en bout, incapable de susciter le moindre trouble dans la relation entre Erika, prof de piano tyrannique, jalouse, sous le joug d'une mère possessive (et drôle malgré elle) et Walter, jeune homme amoureux qui tente de comprendre les désirs tordus d'une femme qui aime Schubert et qui prend un malin plaisir à humilier ses élèves. Mais une fois passées les nombreuses scènes d'humiliations lourdingues qui ne servent qu'à illustrer la méchanceté du personnage féminin et l'histoire Erika-Walter qui ne fait que piétiner ("frappe-moi, je t'aime" pour l'une; "t'es folle, je t'aime" pour l'autre), que reste t-il du film ? Peu de choses, si ce n'est un sens de la provocation ridicule (Erika va voir du porno, musique classique par dessus : quelle transgression !) et des personnages absolument pas ambigus, ce qui rend impossible l'installation d'un malaise et une plongée dans la folie. Le pire dans tout cela ne réside même pas dans la sidérante faiblesse de l'écriture mais dans le terrible esprit de sérieux qui règne : Haneke, perché très haut au-dessus de ses personnages, s'imagine en grand cinéaste-psychologue en train de sonder les névroses humaines mais ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes.

Que voilà un film franchement déconcertant ! Ce qui frappe tout d'abord dans "La Pianiste", c'est le stoïcisme, le manque cruel de point de vue de Michael Haneke. Cette neutralité, cette utilisation des longs plans-séquences n'avaient en rien gêné notre appréhension de son "Ruban Blanc", préférant laisser le spectateur se faire sa propre idée sur l'intrigue. Or, ici, l'absence de positionnement fait que, loin de choquer le spectateur, "La Pianiste" ne l'émeut pas non plus ! L'ensemble est froid, fade même, pareillement à l'image qu'Isabelle Huppert, remarquable, veut donner d'elle-même. C'est donc tranquillement et péniblement que le film déroule son long fil, sa longue histoire sur cette relation hors du commun, cette interminable partie de "à toi, à moi". De plus, on se questionne même sur l'utilité de toute cette bande lorsque l'on arrive au bout du long métrage et que sa remarquable durée (presque 2h10) soulève en nous un problème : tout ça pour dire si peu ? Indéniablement, Michael Haneke a son style, qu'on ne va pas lui retirer compte tenu des récompenses qu'il continue d'amasser, mais chaque style a son domaine de prédilection, et le génie de l'autrichien ne semble pas s'adapter à tout ...

Je n'ai pas adhéré. Le film ne fait pas l'effort de filmer cette femme pour ce qu'elle est une malade qui a besoin d'aide et pour laquelle on pourrait avoir de l'empathie. Haneke ne se concentre que sur la violence perverse et sexuelle de façon très crue et gratuite dans une volonté évidente de choquer (et faire de l'audience). Mais pour montrer quoi ? Nous faire réfléchir sur quoi ? Nous sommes sur un cas psychiatrique rarissime, un être hautain et glaciale avec des frustrations sexuelles et une relation délétère avec sa mère. Cette histoire n'est représentative de rien et "La pianiste" ne m'a ni diverti, ni ému, ni aidé à voir le monde ou comprendre mon prochain. Je n'en vois toujours pas l'intérêt.

Masochisme, mutilation, voyeurisme, dureté et méchanceté, c'est du n'importe quoi dans ce film de Michael Haneke. Cette pianiste est cinglée et rien de plus, que faut-il en retenir, pas grand chose à mon avis!

 

 

 

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