Fiche 2206
n°2206 | |
" Stavisky "
(1974)-(Fr)-(1h55) - Drame, Judiciaire
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Synopsis
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Serge Alexandre Stavisky est un puissant conseiller financier, propriétaire de nombreux établissements. Ses relations étroites avec notables et hommes politiques lui confèrent de nombreux privilèges et lui évitent beaucoup d'ennuis judiciaires. Pourtant, une enquête est menée dans l'ombre par l'inspecteur Bonny qui l'accuse de détourner des millions de francs: c'est le début du scandale des faux bons de caisse de la banque de Bayonne.
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Stavisky, (la deuxième collaboration d'Alain Resnais avec Jorge Semprun après La guerre est finie ), est un autre film sur un traumatisme dans la carrière du réalisateur, celui même qui contribua à la chute du gouvernement français en 1934 après que des affaires de corruption soient apparues au plus haut niveau de l’Etat. Décrié lors de sa sortie, voir maudit encore aujourd’hui pour des raisons incompréhensibles, le film n’en est pas moins un modèle d’équilibre et de perfection tout à fait éblouissant qui l’apparente à une œuvre de Mankiewicz. J’ai souvent dit tout le bien que j’en pensais, mais il semble que sa vision à travers le temps se heurte toujours à des murs, dans un silence oppressant qui ne renvoie décidément aucune réponse. Il faudra réhabiliter un jour « Stavisky », l’un des plus grands films du cinéma français. Une fois de plus, Resnais nous livre, le sourire en coin, un film magistralement expérimental sous les allures clinquantes d’une fable historique et se livre à une brillante réflexion sur le pouvoir de l’imagination. Car de quoi finalement parle le film ? De la capacité qu’à l’homme de se construire, envers et contre tout, sa réalité propre (Stavisky est pure représentation), de la capacité de certain à manipuler les autres en colonisant leur imaginaire (Stavisky est une boule à facettes qui fait miroiter toutes les illusions de son époque : l’argent facile, l’enracinement du matérialisme, le droit au bonheur), et, enfin, de la capacité qu’à le cinéma à transfigurer le réel (Stavisky-le film prend toutes les libertés par rapport à l’historicité, mais son imaginaire saisit finalement mieux qu’un film dossier l’esprit d’une époque). La mise en scène de Resnais, qui a pu en dérouter plus d’un avec son faux classicisme, est une re-création féérique dont les motifs volontairement conventionnels empruntent à l’imagerie d’une époque. Tout le film est baigné dans un climat onirique où la face sordide ne sourde que dans les jointures, à peine visible. Dans cet univers de fortunes prodigieuses, de femmes toujours élégantes, de complots feutrés, Stavisky passe, superbe, impérial et conquérant. Loin de toute reconstitution réaliste de « l’affaire Stavisky », nous sommes dans l’espace irrationnel du songe et du conte de fée ; quelque part dans les zones d’ombre où la conscience s’assoupit et endort ses velléités critiques. Or c’est dans cette forme qu’il faut aller chercher la clé du discours de Resnais : le parti-pris anti-réaliste apparent est en fait au service de la description d’un monde de la mort. Stavisky porte en lui la blessure originelle du suicide paternel : « déjà mort », et si le personnage n’a pas de signification politique en soi, il est révélateur d’un monde qui se sert de lui et qu’il sert (le capitalisme financier) et annonciateur des ténèbres à venir : la guerre d’Espagne, la montée du fascisme, l’arrivée d’Hitler… Et ce film si léger (voir innofensif) en apparence de plonger en fait ses racines profondément dans une époque et en révèler les structures idéologiques - celles qui façonnent tout le 20ème siècle. Mais « Stavisky » échappe évidemment au didactisme et demeure une grande œuvre poétique. Tout comme l’héroïne de « Marienbad », Arlette, la compagne de Stavisky, erre dans les méandre d’un rêve ébloui, celui d’Alexandre. D’ailleurs, les épisodes de l’existence de ce dernier montrés à l’écran n’obéissent pas au point de vue externe et objectif d’un narrateur omniscient, mais à celui mental et donc subjectif des protagonistes du film. Dissipant dès lors l’illusion documentaire souvent attachée au genre du film historique, Resnais indique ainsi au public le caractère fondamentalement imaginaire de ce qui lui est donné à voir à pr
Accueil glacial au festival de Cannes 1974 pour "Stavisky", qui
rassemblera néanmoins plus d'un million de spectateurs en salle. Prèsentè au festival de Cannes en 1974 dont l'accueil fût glacial sur la Croisette, Jean-Paul Belmondo exprime à merveille la complexitè au bord de la folie de"Stavisky" dans un contre-emploi de ses triomphes populaires d'alors comme "Le magnifique". Bèbel est un escroc charmeur convaincant où Alain Resnais retrace la vie de ce personnage èvoquèe par l'ècrivain et scènariste Jorge Semprun, avec dans les seconds plans l'excellent Charles Boyer, François Pèrier, Anny Duperey, Michael Lonsdale, Claude Rich, Jacques Spiesser, ainsi que Gèrard Depardieu dans un petit rôle de dèbut de carrière! Quarante ans après sa mort, Resnais revient sur cette histoire en privilègiant la psychologie du personnage à l'arrière plan politique! La reconstitution est pleine de maitrise dans l'un des plus grands scandales financiers français! Un film èlègant
Voici le film qui a en quelque sorte flingué la carrière de Jean-Paul Belmondo. L'acteur qui, depuis ses débuts avait pour règle d'alterner et films sérieux et films populaires, basculera quasi définitivement dans la seconde catégorie. Suite au lynchage critique et au succès public mitigé de ce film. Bébel prendra alors le dessus sur Belmondo. Excepté le temps d'une nouvelle rencontre avec Labro et Verneuil, les deux en 1976. Sans oublier la deuxième rencontre avec Claude Lelouch, mais qui se fera dans des circonstances différentes. Ici, c'est à un sujet fascinant mais paradoxalement très peu connu auquel s'attaque Alain Resnais: l'affaire Stavisky, qui fit couler beaucoup d'encre en son temps (années 30). Le problème, c'est que Resnais semble n'avoir pas mesuré entièrement l'importance de l'affaire. Son film est donc parfois intéressant, parfois ennuyeux. Et s'éparpille en diverses intrigues. Le morceau n'était certainement pas trop gros pour le cinéaste, chevronné depuis longtemps déjà, mais il n'a pas su le prendre par le bon bout. Dommage, avec un tel sujet et surtout un tel casting, il y avait beaucoup mieux à faire.
Globalement le scénario est confus pour ne pas dire bordélique :
trop de monde, trop de situations, on passe d'une magouille
financière à l'autre sans y comprendre grand-chose et en plus le
récit n'est pas linéaire, abusant de flash-forward. Le parallèle
avec l'exil de Trotsky fait très cheveu sur la soupe. Ça nous fait
déjà pas mal de casseroles, voyons maintenant l'interprétation,
Belmondo s'en sort bien, Charles Boyer est impérial, les seconds
rôles sont assez corrects sauf Annie Duperey étonnamment mauvaise
dans son rôle, en ce qui concerne les petits rôles c'est la
catastrophe, on se demande où certains ont appris à jouer. Les
dialogues sont inégaux mais l'emphase n'est jamais évitée. La prise
de vue est brillante, mais parait parfois maniérée et on se demande
l'utilité de certains plans, de plus certaines scènes sont ridicules
( spoiler:
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