CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  219 

 

 

 

 

n°219
 
" La peau douce "

 

 

(1964)-(Port,Fr)-(1h55)  -     Drame romantique 

 

Réal. :     François Truffaut  

 

Acteurs  :  F.Dorléac, J.Desailly,...  

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'intrigue est très simple mais c'est par sa science du découpage que Truffaut donne à sont film toute sont intensité, et parvient a rendre à des situations quotidiennes un suspense haletant. Rare sont les film si bien raconté par le seul fait des images. Le résulta est unique et magistral sans parlé de la présence de Françoise Dorléac qui illumine ce film sec et douloureux.

Cette histoire est à l'opposé du traditionnel adultère français: ici, point de vaudeville et une géniale inversion des caractères de l 'épouse et de la maitresse: la première est sauvage, sensuelle voire fatale, la seconde est enjouée ,tendre et raisonnable. Elle est flattée d'une liaison qui la divertit de stewards blasés et indélicats, touchée par un homme-enfant qui ferait ses premières armes. Ce film, tout en demi-teintes, s'apparente à un drame métaphysique où un homme ,trop typé physiquement et sexuellement, rate sa reconversion.

Grâce à un montage nerveux, une mise en scène saccadée, Francois Truffaut est parvenu à donner un sentiment de fièvre, d'urgence dans la relation du couple illégitime, représentée par une Françoise Dorléac à la beauté éthérée et un Jean Desailly soucieux des conventions mais pris par ses sentiments. Histoire que Truffaut ne comprend que trop bien tant l'histoire revêt un caractère autobiographique et que sa fascination pour les femmes transparaît. Si tous les films de Truffaut n'ont hélas, pas très bien vieilli, ce n'est pas le cas de La peau Douce et son absence de concession.

Un film d'un réalisme fort et pourtant dont la poétique traverse l'univers. Cette relation vouée à l'échec des convenances est rendue par de merveilleux acteurs. Desailly est époustouflant de vérité. Il a dit de ce film qu'il l'avait privé de tout meilleur rôle après qu'il l'ait eu joué. Il en est des rôles parfois comme de la vie : les personnages sont parfois tellement pleins de vérité que le public ne peut plus oublier qu'un acteur a "été" ce rôle. Peut être tout simplement était-ce le moment pour Desailly d'abandonner le cinéma et de s'adonner au théâtre: Truffaut a tellement représenté une "nouvelle vague" cinématographique. On parle d'ailleurs dans la peau douce d'un cinéaste de l'ancienne vague : Marc Allégret. J'aime beaucoup les commentaires fait autour des films dans les versions collectors. Car finalement, on trouve encore à dire sur un film même quand tous ceux qui l'on fait ont tout dit : un film parle à chacun d'entre nous : c'est cela le génie d'un cinéaste :parler à tous ceux qui ont connu des situations identiques. La fin est surprenante mais elle traduit bien l'inconscient collectif : qui n'a pas eu envie de prendre un fusil un jour, pour tuer celui ou celle qui l'a trompée ? On dit que Truffaut s'est inspiré pour cette fin d'un fait divers réel. La réalité dépasse toujours la fiction. Truffaut savait faire de ses fictions une réalité et de la réalité une fiction. C'était un vrai grand cinéaste.

Mal accueilli à sa sortie, "La Peau douce" se définit aujourd'hui comme un Truffaut majeur. Notamment grâce à une somptueuse mise en scène qui éclaire toute la lâcheté de l'homme au travers du personnage joué par Jean Desailly. Et a contrario, la légèreté d'une passion interdite, vécue par une fille fragile durant ses plus belles années. Françoise Dorléac est éblouissante.

Ce n'est pas le plaisir et le bonheur qui permet d'émanciper nos protagonistes mais plutôt une obsession déprimante et désolante que l'un transmet à l'autre. Ce n'est pas étonnant que ce film soit désormais réhabilité depuis quelques années et considéré à juste titre comme l’un de ses meilleurs films, sans doute le film le plus hitchcockien de François Truffaut.

 

Je trouve le tout assez surfait, les dialogues et la mise en scène snob etc ... La première moitié me laisse de marbre, la seconde est bien plus intéressante notamment grâce à la femme de Pierre qui rend les dernières minutes passionnante et intense. La référence à Hitchcock y est singulière, très belle. En parlant de beauté, comment ne pas évoqué Francoise Dorléac aux traits merveilleux et au talent indéniable.

 

Réalisé en 1964, l'oeuvre met en scène un énième histoire d'adultère banale avec en son sein Jean Desailly, tiraillé entre sa femme et sa maîtresse. Hormis les nombreuses références à la littérature si chères au cinéaste, aucune personnalité n'y est présente. Film plat par excellence, le film ne brille que par sa lenteur et l'ennui qu'il suscite. Peut être s'agit-il d'un Truffaut mineur ; on l'espère tant le metteur en scène ne fait pas la moindre preuve d'originalité. Si ce dernier aime les femmes et la littérature, il nous le montrera peut être de meilleure façon par la suite. Cette peau douce est malheureusement bien fade.

Truffaut exprime sur écran son incompréhension, sa frustration. Est-il dupe ? Les références au "pére Gide", à Allégret, à Cocteau sont pour moi éclairantes quand on sait le peu d'attirance qu'ils avaient pour les femmes. Truffaut montre dans ce film qu'il est un excellent critique qui a compris que pour parler de cinéma il faut faire du cinéma. Mais je trouve que sous des dehors de "nouveauté" son langage manque de profondeur. Bref : pour moi "La peau douce" est ridée et elle a vraiment pris la poussière.

Rien à à jouter sur ce qui a été dit, sauf sur la bande son, plus exactement la prise de son, catastrophique. Mauvais son sur les dialogues, mauvais mixage. Du coup on a l'impression que sur pas mal de plans, les voix ne collent pas du tout à l'image. Ensuite, si la photo de Coutard est toujours très belle, le cinéma de Truffaut vieillit fort mal, c'est particulièrement visible dans ce film-ci. N'est pas Godard qui veut. 

 

 

 

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