CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2189 

 

 

n°2189
 
" Tous les autres s'appellent Ali "

 

 

(1974)-(All)-(1h33)  -      Drame, Biopic  

 

Réal. :     Rainer Werner Fassbinder   

 

 

Acteurs:  B.Mira, E.H.Ben Salem, B.Valentin ...

 

Synopsis

 

 

Dans un café fréquenté par des travailleurs immigrés, Emmi, veuve d'une soixantaine d'années, fait la connaissance d'Ali, un Marocain plus jeune qu'elle. Ali s'installe chez elle dès le lendemain, puis ils se marient. Les enfants d'Emmi, ses voisins, ses collègues, tous sont scandalisés par cette union. Le couple est mis à l'écart, mais va vite se révéler indispensable à la communauté..
 

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Amour et racisme sont les maîtres-mots de "Tous les autres s'appellent Ali" de Reiner Werner Fassbinder, qui montre deux êtres solitaires et dèsavantagès (elle par son âge, son physique ingrat et sa condition de femme de mènage, lui par sa condition de travailleur immigrè arabe en Allemagne) rèunis tant par l'amour que par la solitude, mais peu à peu sèparès par le racisme ambiant, et surtout par leurs propres diffèrences! il faut savoir que le thème de toutes les rèalisations de Fassbinder, fanatique de l'oeuvre de Douglas Sirk, est celui de l'exploration! Le cinèaste allemand signe ici le remake de "Tout ce que le ciel permet" en transformant la bourgeoise en femme de mènage de soixante ans et le jardinier en arabe ouvrier baraquè! Brigitte Mira et El Hedi Ben Salem qui campent les deux protagonistes sont fantastiques de bout en bout! Du grand Fassbinder pour une oeuvre bouleversante et brutale, sincère et tendre.

Un excellent film sur la tolérance, le racisme, mais surtout l'amour. L'amour au delà de tout, du regard des autres et de ses convictions. La première partie est magnifique, assez clichée aujourd'hui, mais celle ci est contrebalancée par une seconde partie plus nuancée dans les

éactions des personnages, qui apporte au film une sorte d'ambivalence et l'empêche de rentrer dans un système manichéen. Personne n'est tout blanc (sans mauvais jeu de mot) et le film le souligne à travers une mise en scène sobre mais inspirée, composée de nombreux surcadrages, de travellings maîtrisées et d'une ambiance sonore continue, chose que je n'avais jamais encore entendu dans un film, qui procure l'impression que celui ci ne s'arrête jamais et ne possède aucun temps mort. Les deux acteurs principaux sont très bons et l'on s'attache à eux des les premières minutes tant leur personnage, dans le contraste que compose leur couple, sont forts.

"Tous les autres s'appellent Ali" est un véritable hymne à la tolérance, qui traite de la relation difficile entre une sexagénaire allemande et un immigré marocain, mais aussi de leur grande différence d'âge. Les acteurs sont comme très souvent chez Fassbinder, très bons et crédibles. Une histoire touchante et qui fait réfléchir. Formidable

Aussi beau dans l’humanisme qui s’en dégage qu’implacable dans la mécanique de son scénario, ce film est le meilleur Fassbinder que j’aie vu à ce jour: parfaitement écrit, très bien réalisé et d’une vérité qui le maintient à égale distance de l’optimisme et du pessimisme sur la question du racisme inhérent à la société allemande des années 70. Une histoire à la Douglas Sirk, mise en scène avec la sobriété statique d’un Kaurismaki, entre la tragédie amoureuse et le cinéma social.

Un remake avoué du mélo de Sirk, "Tout ce que le ciel permet" (relation entre une femme âgée et un homme beaucoup plus jeune, et la façon dont réagit leur entourage), mais transposé en Allemagne dans un milieu social modeste, et auquel Fassbinder ajoute la problématique du racisme puisque le jeune homme est Marocain. Un film d'une immense pudeur et d'une grande intelligence, histoire d'amour dramatique autant que chronique sociale acérée. Très émouvant.

Jolie surprise cette histoire d'amour impossible et pourtant passionnelle entre deux êtres qui a la base tout oppose. Fassbinder filme avec pudeur et cruauté en même temps la difficulté de s'aimer malgré ce qu'en pense la société, la famille, les amis, les collègues. Peut être parfois un chouille stéréotypé, le film reste un beau plaidoyer de l'amour et du droit à la différence. À voir

 

Fassbinder est ici plus que jamais subversif. La provocation a certes perdue un peu de sa force avec le recul, mais le thème abordé, l'incongruité de cet amour incorrect socialement restent un témoignage incisif de la remise en cause d'une Allemagne bien pensante, située à dessein en Bavière. La mise en scène est théâtrale, les personnages sont figés dans leurs certitudes et le quant dira-t-on. Le rouge estampille l'image et les couleurs vives n'offrent pas de nuances, les acteurs sont souvent filmés entre deux portes verticales, coincés dans des cases. "Le bonheur n'est pas gai" dit le préambule du film. Ali (Mohamed etc…) parle par onomatopées mais lit les âmes comme un devin. Y compris celle de sa nouvelle femme, dont il verra à son tour les limites. Il n'y a pas de place pour des nuances chez Fassbinder, écorché vif du nouveau cinéma allemand.

Tous les autres s'appellent Ali est un film plutôt sympathique. Ce n'est pas le film le plus marquant abordant la question du racisme ; mais peut-être parmi les premiers (le film date de 1974). Il l'aborde simplement, sans trop de surprise (surtout aux yeux des spectateurs d'aujourd'hui, plus familier avec le traitement de ces questions au cinéma) mais sans en faire des tonnes. Les deux acteurs principaux (El Hedi Ben Salem et Brigitte Mira) jouent très correctement. Ce n'est pas le film de l'année, mais il est plutôt bon.

La réalisation est bien mais on ne peut pas oublier que dans un film il y a un scénario. Or celui de ce film est une histoire grossière à force d'accumuler les stéréotypes. On a compris au bout d'un quart d'heure qu'il s'agit pour le réalisateur de montrer que les méchants (ici à peu près tous les Allemands) sont moins bien que les gentils (ici un Marocain et des gens comme lui). S'il s'agit de regarder ça comme un pur exercice de style, c'est réussi ; cependant qu'en tant qu'oeuvre c'est peu intéressant.

 

Alors là j'ai pas compris ce que faisait ce film dans le top 1000. C'est limite grotesque. On voudrait faire moins subtil ce serait difficile. C'est aberrant quoi, enfin c'est pas possible, c'est trop grossier, on y croit pas une seule seconde. C'est dommage car leur histoire d'amour pouvait être sympa mais la réaction des autres est tellement si peu subtile qu'au lieu de dénoncer le racisme ça en devient assez ridicule. Il aurait fallu des personnages plus nuancés pour venir rendre le tout un peu plus crédible.

Evidemment le propos est inattaquable et, à l'époque, indispensable car très rare. N'empêche que la démonstration est très souvent caricaturale (comme peuvent l'être, il est vrai, les idées dénoncées ici). Du point de vue cinématographique, je n'y ai pas vu grand chose de phénoménal. Ensuite, il est certain que ce film dépasse le cadre de la simple oeuvre cinématographique et qu'il ne faut donc pas le voir uniquement en cinéphile.

 

 

 

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