CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2184 

 

 

n°2184
 
" Le bel Antonio "

 

 

(1960)-(It,Fr)-(1h45)  -        Drame   

 

Réal. :     Mauro  Bolognini    

 

 

Acteurs:  M.Mastroiani, C.Cardinale, P.Brasseur,..

 

Synopsis

 

 

Après avoir longtemps vécu à Rome, le séduisant Antonio Magnano revient dans sa ville natale, à Catalane. Là, sa beauté lui vaut une réputation de véritable Don Juan. Ses parents ont décidé de le marier à Barbara Puglisi, la fille d'un riche notaire. Antonio tombe aussitôt éperdûment amoureux d'elle qui est belle, douce, pure et amoureuse. Le jour de leur mariage, nombre de femmes sont inconsolables. Les jeunes époux se rendent à la campagne où ils sont heureux. Mais un an après, les parents de Barbara demandent l'annulation du mariage, car il n'est pas consommé...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Sur un scènario de Pier Paolo Pasolini, le cinèaste Mauro Bolognini dènonce le machisme mèditerranèen et le culte de la virilitè en Sicile! Le remarquable Marcello Mastroianni, le plus beau garçon de Catane, est affligè d'un mal honteux, l'impuissance, et ne peut respecter le code de l'honneur patriarcal! L'acteur n'hèsite pas à ècorner son image de "latin lover" en interprètant un impuissant! Face à lui, la sublime Claudia Cardinale joue la douce èpouse et Pierre Brasseur incarne le père vantant sans cesse les lègendaires exploits sexuels de son fils! Soulignons la très belle photographie en noir et blanc d'Armando Nannuzzi pour cette excellente peinture satirique des moeurs d'une Sicile froide qui doit beaucoup à la mise en scène esthètique de Bolognini et à l'interprètation brillante de Mastroianni.

Une pépite du cinéma italien de la grande époque, aussi singulière que déconcertante. Traiter de l’impuissance sans tomber dans la grosse farce, la gaudriole, est une performance assez rare qu’il faut mettre au crédit du sérieux du scénariste Pasolini, dans son approche de la sexualité. Bolognini met un scène une haute société sicilienne foncièrement archaïque dans ses mœurs, malgré ce qu«’elle veut en laisser paraître, régie par un machisme mythomane pathétique, l’hypocrisie, le cynisme intéressé de mariages arrangés, une absolue ignorance du désir féminin. Le Bel Antonio a quelque chose d’Hamlet dans son dégoût du monde, son idéalisme et son impuissance à aller au bout de sa révolte. Mastroïanni est magnifique de douleur et de tristesse contenues. La jeunesse lui donne une beauté et une élégance sidérantes. Le film est un dosage d’humour, de drame rentré et de mélancolie assez unique, et très bien mis en valeur par l’image en noir et blanc.

Le scénario (d'après Vitaliano Brancati) est de Pier Paolo Pasolini : c'est dire la férocité du regard porté sur cette Sicile froide, au départ du soleil brûlant, térrible, ou la moindre anormalité est ressentie comme un crime inexpiable. L'<< anormal" >>, ici est Antonio, beau, séducteur, séduisant, qui revient dans sa ville natale après un long séjour à Rome, pour épouser la fille choisie par son père. Mais on devine, peu à peu (Mastroianni est magnifique de douleur rentrée, d'humiliation contenue), que le bel Antonio est impuissant. Toujours belle, mais trop souvent esthétisante, la mise en scène de Bolognini commence par peindre uen petite ville vantarde et stupide, pour ne cadrer, sur la fin, que le visage de mastroianni, perdu dans le noir. D'un sujet tabou, Bolognini l'esthète, tire un film à la fois dur et raffiné, à la superbe photo en noir et blanc. Face à la resplendissante Claudia Cardinale, Mastroianni casse son image de séducteur. Une satire caustique du machisme sicilien servie à merveille par son scénario.

Voila exactement le type de film qui vous entraine sur des chemins inconnus.Pour un cinéphile,il reste incontournable tant par ses défauts que par ses qualités.On navigue sans cesse entre le sublime et le ridicule mais les personnages sont tous constamment respectés.Atmosphère italienne des années 60 à 100%,décors baroques et superbe noir et blanc.Coté acteur Claude Brasseur est énormément desservi par une voix qui n'est pas la sienne et malgré tout son talent il dénote un peu.Claudia Cardinale est superbe et magnifique dans un rôle absolument détestable que même un prêtre italien n'approuve pas.Marcello Mastroianni enfin a eu bien du mérite à accepter de ternir son image par ses mensonges permanents.A découvrir avant que le dvd ne s'épuise.

 

On peut dire que Bolognini et Pasolini ont eu l'audace de casser l'image du macho italien , en lui donnant la caractéristique d'être impuissant. Le bel Antonio se voit ainsi incapable de satisfaire sa fiancée, trop écrasée par sa beauté. C'est un thème rarement traité que celui de l'impuissance masculine et pourtant nous étions dans les années 1960 ! De plus, le film est une critique intéressante de toute la société aristocratique de l'époque , via notamment le personnage du curé pour souligner l'emprise que l'Eglise avait alors. Dommage que la mise en scène de Bolognini se révèle souvent plate et semble se reposer sur son scénario et ses acteurs. Pas de réelles séquence marquante, pas de choix de musique mémorable. Mastroianni tout en charisme semble prendre du plaisir a casser son image , Pierre Brasseur obtient un rôle savoureux de père anarchiste. Malgré toute l'admiration que je porte à la belle Claudia Cardinale, je n'ai pas beaucoup été touché ni par elle ni par son personnage ici ... "Le bel antonio" n'en reste pas moins un film à voir sans hésiter, pour son scénario en or et son casting inspiré.

Malgré ses tares pasoliniennes, Bolognini concocte (alors que Jean cocte tôt) à sa sauce des restes de Néo-réalisme avec l'élégance d'un Visconti et la caméra à l'épaule de la Nouvelle Vague. Marcello marche sur les eaux de la sexualité choisie en allant (ou inhalant pas) vers l'hymen. Ce qui l'amène à ne pas la franchir (est-il timbré cet affranchi?). Le cinéaste peint l'hypocrisie de l'Eglise avant, pendant et après la sexualité. il introduit habilement dans ses images léchées des symboles féminins que la censure ignore ou jésuite (verbe)...

Ce film présente aujourd'hui un intérêt documentaire sur la Sicile des années 50, le machisme ordinaire, les mariages arrangés de la bourgeoisie, et le jeu des acteurs-stars de cette époque. On a un peu de mal à s'intéresser aujourd'hui aux malheurs d'un couple superbe qui ne parvient pas à "consommer" son mariage et doit passer par le curé pour que la dame - la superbe Claudia Cardinale - finisse par épouser le plus beau parti de l'île, après l'annulation de son union. Ce cinéma à beaucoup vieilli et Bolognini n'est pas à la hauteur des grands maîtres de la belle époque du cinéma italien.

 

Un gachis malheureux est à déplorer pour "Il bell'Antonio" car d'un sujet de départ vraiment attirant Mauro Bolognini n'en a tiré qu'un drame simplet, académique et sans aucune saveur. Scénarisée par le célèbre cinéaste Pier Paolo Pasolini, l'oeuvre on le sait, traite de l'impuissance masculine en mettant en scène un Dom Juan rongé par le doute. Pour illustrer ce sujet attirant donc, puisque courageux et dénonciateur, le cinéaste s'est même armé de comédiens de renoms. Mais en partant de là, ça coince déjà tant l'interprétation est inégale. En effet, Marcello Mastroianni malgré sa sobriété reste vraiment trop froid et inexpressif à mon goût pour que l'on puisse réellement s'attacher à son personnage. Pareil pour Claudia Cardinale (actrice magnifique soit-elle !), trop discrète pour être mémorable. Seul Pierre Brasseur s'en tire plutôt bien. En fait l'interprétation est à l'image du film lui même c'est à dire fade, lent, sans la moindre tentative d'audace de la part du cinéaste pour alimenter son brulôt. L'intrigue alors perd progressivement de son interêt et Brasseur a beau élever la voix, nous, on ne suit plus.

Le film s'avère assez frileux, ne s'engageant jamais dans une satire explicite, trouvant toujours le moyen de détourner les sujets gênants et restant la très grande majorité du temps dans le politiquement correct, le convenu. Les personnages ne sont qu'une triste accumulation de clichés et malgré un humour qui a tendance à faire mouche, on s'ennuie devant tant de platitude et de déjà-dits. Si encore la réalisation avait tenté quelque chose mais non ! Certes surnagent quelques beaux plans mais bien trop peu pour sembler s'éloigner un minimum des conventions en vogue à l'époque. Si l'interprétation du grand Marcello est conforme à son talent, on peut en revanche être déçus de la prestation en demi-teinte d'une timide Claudia Cardinale. Evidemment, sa beauté demeure intacte mais c'est bien le seul atout dont elle dispose ici, faisant preuve d'une inexpressivité relativement agaçante. "Il Bell'Antonio" n'affronte jamais réellement son sujet et ne s'attaque pas à ce qu'il devrait. Pas mauvais mais faisant fausse route la plupart du temps.

 

 

 

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