CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2177 

n°2177
 
" La nuit du 12 "

 

 

(2022)-(Fr,Bel)-(1h54)  -      Thriller,  Policier  

 

Réal. :     Dominik  Moll   

 

 

Acteurs:  B.Bouillon, B.Lanners, A.Grinberg ...

 

Synopsis

 

 

À la PJ chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     L'Obs  Le Point    La Croix 

 

Le dernier-né de Dominik Moll, La Nuit du 12, revisite adroitement le polar en étant un plaidoyer vif contre la violence faite aux femmes. À voir absolument.

La mise en scène, réaliste et d’une précision chirurgicale, détaille les différentes étapes de la procédure dans un climat plombé par les fausses pistes. Tout en esquissant le portrait de flics hantés, joués par Bastien Bouillon et Bouli Lanners, exceptionnels

Dominik Moll ose reconstituer une enquête criminelle inachevée pour signer un polar féministe, sans coupable et pourtant saisissant.

Dominik Moll signe un film d’enquête discret, tenu et économe dans sa méditation politique sur le féminicide, l’inverse d’une démonstration par l’outrance.

La précision du tableau inscrit le film dans la lignée de L.627 de Bertrand Tavernier, modèle de ces films criminels réalistes qui montrent le travail quotidien de la police, très éloigné de la mythologie longtemps véhiculée par le cinéma. Le souci de vérité n’exclut pas l’ampleur et le réalisateur inscrit son récit dans ces paysages montagneux au climat changeant, dans cette vallée industrielle grise dont la beauté ne se donne pas facilement.

Une femme meurt. Des hommes inspirent. Et Dominik Moll, accompagné de son co-scénariste Gilles Marchand, de dérouler une enquête aux airs de fable funèbre, où éclatent l'absurdité d'un monde de prédation et de bêtise. Grand polar, sublime désespoir, pour une obsession de cinéma qui hante longtemps le spectateur.

Gendarme dans Seules les bêtes, Bastien Bouillon baladait une candeur tendre sur les lieux de l’enquête. Plus rude, taiseux et déterminé en Yohan, il lui donne néanmoins sa douceur quasi lunaire. Elle tranche avec l’affaire qui le hante. Avec le tourmenté Marceau (Bouli Lanners), il forme un duo aussi attachant qu’impuissant face à la banalité du mal.

C’est la réussite de ce film de flics ouvert sur un départ à la retraite que de doser savamment entre les interrogatoires des témoins et suspects, le quotidien de ces officiers à qui on paiera les heures sup’ « quand le monde sera devenu normal », et ce qui, dans l’interstice, fait jointure, le crime s’immisçant moins dans les vies privées que dans les conscinces individuelles.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Le générique d’entrée précise qu’un grand nombre d’enquêtes ne sont pas résolues et le film nous fera réfléchir sur le système judiciaire en France notamment. Sans doute faut-il mettre en cause la complexité des affaires, mais surtout la vraie question qui est posée est celle des moyens dévolus à la police. L’équipe de Grenoble se voit confier une enquête tragique de la mort d’une jeune fille qui comme beaucoup d affaire, même si on le mentionne pas. Créer de véritables traumatismes chez les officiers chargés des affaires. On se retrouve face à un récit policier / thriller brillamment mené par un duo qui n a sans doute pas été choisi au hasard.

Ça faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas donner autant de suspens et de tension. Bref un long métrage puissant et émouvant que je n'oublierai pas de si tôt. Le casting est incroyable. À voir sans hésitation.

Depuis quelques années, les scénarios des films de Dominik Moll devenaient de plus en plus complexes, largement tributaires de hasards et de coïncidences, dans une virtuosité un peu gratuite. Point de cela avec La nuit du 12, qui marque un retour à une (apparente) simplicité autour d'une enquête policière, inspirée de faits réels, autour d'un féminicide. Pourquoi cette enquête ne progresse plus à partir d'un certain point, en quoi hante-t'elle en particulier l'un des flics, peut-elle même influer sur la bonne entente d'un groupe amené à travailler ensemble sur la résolution de l'affaire ? Autant de questions évoquées dans La nuit du 12, perçant l'humanité de cœurs endurcis par la répétition des crimes à élucider, pointant du doigt le manque de moyens, s'interrogeant sur ce monde très masculin (souvent ce sont des hommes qui tuent et presque toujours ce sont des hommes qui sont chargés de faire la police). Il y a de vrais points de vue dans le film, pas assénés comme des vérités mais dites de manière cohérente, sur ce que la violence signifie des rapports entre hommes et femmes (on n'est pas obligé d'approuver mais on peut y réfléchir). Bastien Bouillon est exceptionnel dans le rôle principal, en policier taiseux et tourmenté, formant un duo très efficace avec un Bouli Lanners qui, derrière un sempiternel côté bourru, parvient à se renouveler à chacun des personnages qu'il incarne.

Le film débute sur un vélodrome où un flic se défonce sur un vélo comme pour se vider la tête, évacuer le stress. Un lieu épuré de toute beauté, terne, impersonnel qui annonce d'emblée un film clinique, précis, immersif. Les grands films s'affirment dans les détails, et c'est justement dans ces détails policiers qui indiquent un réel travail de documentation, un réel soucis du détail justement, un réel respect du travail et du monde policier. Ca change des clichés et des raccourcis de 99% des films. Mais ce qu'on aime aussi c'est cette immersion à la fois simple et primaire au sein d'une enquête qui tourne en rond (vélodrome !), qui mène nulle part et qui par conséquent crée des tensions et des crises. L'enquête montre aussi la routine, les heures de rédactions puis en parallèle du monde policier le propos de fond repose pourtant et surtout sur les rapports hommes-femmes sans jamais jouer la morale même si le capitaine semble évoluer à ne pas juger les moeurs de la défunte. Puis arrive la fin, le vélodrome laisse place aux grands espaces, ça ne tourne toujours pas rond on tente de boucler la boucle autrement, on pousse, on avance, on évolue... A voir et à conseiller.

La Nuit du 12" présenté cette année au festival de Cannes, acclamé par la critique est un drame policier prenant de bout en bout. En effet cette histoire inspirée de fait réels décrit l'enquête minutieuse et passionnante d'une PJ dans une histoire de meurtre (une jeune femme est brulée vive) , le réalisateur dresse le bilan sans détour d'une société dominé par les hommes , la violence subit au quotidien par les femmes avec une justice surpassé et des acteurs parfait dans leur rôle mention spéciale à : Bastien Bouillon et Bouli Lanners

 

Bof ! Dominik Moll enfonce toutes les portes ouvertes dans l'air du temps. Le féminicide, les moyens réduits de la police et de la justice, les états d'âme des policiers, un petit coup de vie privée. Le féminicide, je le pense, motive les réactions dithyrambiques des critiques presse qui sont pour la plupart du côté de la bien pensance. De là à en faire son meilleur film depuis Harry un ami qui vous veut du bien, les bras m'en tombent. Harry avait une vraie originalité. Il y avait matière à émouvoir, mais c'est raté de ce point vue par manque de subtilité dans la mise en scène comme dans la direction d'acteur. On peut être taiseux et émouvant, on peut aussi être taiseux et chiant. Même le génial Bouli Lanners est moyen, c'est dire. Seule Anouk Grinberg est, comme toujours, parfaite. Je ne vois pas qui pourrait un jour réduire son talent. Les seconds rôle sont plutôt bons dans l'ensemble, mais pas tous.

En points positifs : il y a du suspense et l'histoire est terrifiante. L'enquête dépeint aussi les relations amoureuses sans amour, décomplexées mais aussi déshumanisées entre une fille "pas compliquée" et des garçons "pas très romantiques". Cette triste réalité, le réalisateur s'en saisit pour faire passer son message : si l'on ne trouve pas le coupable dans cette affaire, c'est parce que tous les hommes se comportent mal et qu'ils sont tous, à cause de leur comportement, de potentiels suspects. En points négatifs : Est-ce qu'on adhère à ce message plutôt féministe ? Des scènes redondantes, toujours le même profil de suspect, rien d'original dans l'enquête et personnellement je ne suis pas fan du jeu de Bastien Bouillon qui manque un peu de charisme, à mon goût, pour jouer un capitaine plein de mystère.

 

C'est toujours gênant d'avoir une opinion différente... J'ai vu plusieurs films de Dominik Moll, "Harry" bien sûr, mais aussi le méconnu "Intimité" et, récemment, "Seules les bêtes". C'est un excellent réalisateur dont j'appréciais la finesse et qui savait tenir le spectateur en haleine. Là, quelle déception ! Pour faire court, on a droit à un défilé de suspects pendant 2 heures, tous plus clichés les uns que les autres : le "rapper " sorti d'un reportage du Parisien, le "marginal" qui vit dans sa cabane, le "fou" mystérieux-et-inquiétant, etc. L'inspecteur tourne en vélo sur un circuit pour se détendre de tous ces mauvais moments, mais, à la fin du film, il se libère de ses démons pour faire un tour dans la montagne. On est contens pour lui.

Voilà le genre de répliques à la con que vous pourrez entendre dans cette série B écrite et réalisée avec les pieds, jouée par des acteurs qui sonnent faux, le tout sur un fond de morale téléphonée, que vous auriez pu (du!) voir en somnolent un dimanche soir d'errance à la télé. La question est pourquoi ce film a-t-il été encensé par la critique et s'est même retrouvé à Cannes ? Ou pourquoi regarde-t-on les critiques ?

Dès le générique, nous sommes prévenus ; il s’agit d’une enquête policière non résolue ! Donc, nous sommes invités depuis la première seconde à se désintéresser totalement de l’enquête. Alors, nous sommes conviés par une mise en scène « laser » à nous intéresser aux protagonistes du commissariat. C’est aussi intéressant que les sempiternels documentaires réalistes sur les policiers municipaux de Perpignan, les gendarmes de la Grande de Motte en été, etc. … etc. … qui envahissent la TNT ! Alors, reste le message féministe asséné à grand coup d’apophtegmes approximatifs et aussi fins que « elle est morte parce que c’est une femme ! ». Mais il y a aussi « le mariage c’est l’enfer, mais pour un policier, c’est un suicide » ou encore « les ¾ des policiers sont des bourrins » élégamment énoncé par la caution « minorité visible » du commissariat incarnée par Mouna Soualem. Bref, c’est lourd … très lourd ! Et terriblement ennuyeux !

 

 

 

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