CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2167 

 

 

n°2167
 
" Etreintes brisées "

 

 

(2009)-(Esp)-(2h09)  -      Drame   

 

Réal. :     Pedro  Almodovar   

 

 

Acteurs:  P.Cruz, LHomar, B.Portillo ...

 

Synopsis

 

 

Dans l'obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture, dans lequel il n'a pas seulement perdu la vue mais où est morte Lena, la femme de sa vie. Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu'il dirige. Après l'accident, Mateo Blanco devient son pseudonyme, Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus diriger de films, il préfère survivre avec l'idée que Mateo Blanco est mort avec Lena, la femme qu'il aimait, dans l'accident.
Désormais, Harry Caine vit grâce aux scénarios qu'il écrit et à l'aide de son ancienne et fidèle directrice de production, Judit García, et du fils de celle-ci, Diego. Depuis qu'il a décidé de vivre et de raconter des histoires, Harry est un aveugle très actif et attractif qui a développé tous ses autres sens pour jouir de la vie, sur fond d'ironie et dans une amnésie qu'il a volontairement choisie ou, plus exactement, qu'il s'est imposé. Il a effacé de sa biographie tout ce qui est arrivé quatorze ans auparavant. Il n'en parle plus, il ne pose plus de questions ; le monde a eu vite fait d'oublier Mateo Blanco et il est lui-même le premier à ne pas désirer le ressusciter...
Une histoire d'amour fou, dominée par la fatalité, la jalousie et la trahison. Une histoire dont l'image la plus éloquente est la photo de Mateo et Lena, déchirée en mille morceaux

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro   Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle  Ouest France    L'Obs  Charlie Hebdo  La Croix  

 

Impossible de résumer le nouveau film d'Almodóvar. Il faudrait raconter dix, vingt, trente histoires. Plusieurs visions de ce film seront nécessaires pour en apprécier la richesse, sans pourtant en atténuer la magie.

Du grand cinéma tout court, à tel point que le réalisateur fait de nombreuses références à ses classiques préférés, lorsqu'il n'en diffuse pas des extraits à des instants clés du récit. Une somptueuse leçon.

On ressort de la projection avec un étrange sentiment de douleur contenue et d'apaisement mêlés.

Conteur virtuose, génial brasseur de genres, le cinéaste espagnol signe, sous la forme d'un puzzle palpitant, son nouveau plus beau film. Heureuse qui comme Pénélope a fait (encore) un beau voyage.

En s'exposant au reproche de la redite, Almodovar ne fait que préciser, de film en film, une sécheresse grandissante, une mélancolie suffoquée, sinon une morbidité qu'il aiguise depuis le milieu des années 1990. 

Ce recyclage témoigne d'une crise d'inspiration. Mais l'avantage d'un grand créateur sur le commun des mortels est qu'il peut être inspiré même par l'absence d'inspiration, et que le style ne lui a pas échappé en même temps que les idées nouvelles.

Un film beau et grave dont on admire la construction brillante, la mise en scène sophistiquée et les images somptueuses. (...) Petite pointe de déception : le rythme un peu languissant. On aurait aimé en sortir plus remué.

Hormis Pénélope Cruz, aussi juste et bouleversante qu'une héroïne d'un mélo de Douglas Sirk, Etreintes brisées se résume à peu près à son scénario  Du cinéma mesuré et désuet.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Une magnifique histoire d’amour, celle que Pedro Almodovar vit avec le Cinéma, art incarné par une actrice fétiche, la merveilleuse Pénelope Cruz. Même s’il n’atteint pas les sommets d’émotions de ces précédents chefs d’œuvre «Tout sur ma mère» et «Parle avec elle», le talentueux réalisateur espagnol nous offre un beau film à voir plusieurs fois afin de capter toutes les subtilités et les richesses du scénario.

Dans "Étreintes brisées", Pedro Almodóvar parvient à donner une ampleur romanesque considérable à une histoire somme toute improbable. Avec un amour des personnages sans limites, un équilibre prodigieux entre drôlerie et émotion et une mise en abyme vertigineuse et aboutie, le film se révèle absolument passionnant. Tous ces éléments sont liés et forment une chaîne dont la fragilité est liée à la noirceur de l'intrigue. Ainsi, Penélope Cruz (Lena) et Lluis Homar (Mateo Blanco/Harry Caine), époustouflants dans une relation forte mais secrète, sont sans cesse espionnés par l'amant jaloux et son fils complexé (le voyeurisme à la manière d'un de Palma), ces derniers tentant de détruire le film de Harry Caine par pur désespoir. Le film dans le film est ici un moyen de réfléchir sur les obstacles qui peuvent surgir durant un tournage et la fierté d'avoir surmonté ces difficultés et d'avoir su donner forme à un scénario. On regrettera toutefois une dernière demi-heure un peu trop explicative qui se sent obligée de "boucler la boucle". Il n'empêche que "Étreintes brisées" reste follement ambitieux et fort de scènes mémorables.

On peut critiquer le scénario trop complexe d'Almodovar, le foisonnement de personnages qui, au final, ne servent qu'à distraire l'attention du cœur sombre du film, sans parler de l'indiscutable lenteur avec laquelle l'intrigue - secrète - des "Etreintes Brisées" se noue… Oui, et admettre que le dernier Almodovar ne sera pas son meilleur… N'empêche que le film est régulièrement transcendé de véritables coups de génie, autant formels que conceptuels (je pense par exemple à l'éblouissante scène "doublée" de la déclaration de rupture), et que sa deuxième heure, mélodrame noir et torturé, touche au sublime : on se dit alors que, décidément, il y a peu de réalisateurs vivants qui peuvent ainsi se poser sans forfanterie aucune en digne successeur de Hitchcock (la scène de l'escalier, terrible !) et de Sirk… tout en citant Rossellini ! Et, à la fin, quand tout est joué, Almodovar a la générosité de nous offrir dix minutes parfaites de "movida", clin d'œil chaleureux, irrésistible, à un passé partagé. Nous nous sommes tant aimés…

Dans ce film très personnel, Pedro Almodóvar met en scène un cinéaste devenu aveugle pour de mystérieuses raisons. Le passé de cet homme semble lié à un richissime homme d'affaires récemment décédé ainsi qu'à la maîtresse de celui-ci, Lena. Le film va donc se diviser entre deux époques avec une fluidité et un sens du romanesque remarquables, osant la mise en abyme pour mieux déconcerter le spectateur. La vie peut paraître plus irréelle encore que le cinéma, semble nous dire le réalisateur. Certaines scènes paraissent ainsi trop artificielles tout en s'inscrivant de manière cohérente dans le récit. Cette sophistication ludique est contrebalancée par la vérité des sentiments qui anime les héros, déchirés ou unis par des sentiments passionnés. Les acteurs, impeccables de vitalité et de retenue, sont au diapason de cette intensité émotionnelle, en particulier Lluís Homar et Penélope Cruz dans les rôles principaux. Almodóvar célèbre donc avec brio le pouvoir de l'art dans un film sensuel, riche et émouvant.

Décevant. Pedro Almodòvar m'a déçu. C'est la première fois qu'un de ses films m'ennuie. Je ne suis pas rentré dans l'histoire, que j'ai trouvée déjà vue, et il n'est pas très intéressant. Ce côté moderne m'a rebuté, rien qu'au début. J'avais l'habitude de voir un univers plutôt coloré, avec des rôles féminins excellents et quand ils étaient masculins ils savaient remplacer, d'une certaine façon. Mais ce film est froid, l'accent de Madrid est moins présent, et surtout un film dans le film, combien de fois a-t-on vu ceci Almodòvar? Non je n'ai pas aimé et même la façon de filmer m'a dérangé. Mais tout n'es pas à jeter. Il y a une certaine sensibilité dans le film qui est touchante. Mais ce n'est pas du tout un coup de coeur.... Dommage.

 

Un film honorable et intéressant sans être pour autant vraiment passionnant sur la passion amoureuse et le cinéma de Pedro Almodovar qui met toujours aussi bien en valeur la beauté et le talent d'actrice de Penélope Cruz.

Pedro Almodovar recommence pour un film avec sa muse: Pénélope Cruz. Un récit fait de va et vient entre passé et présent pour narrer la vie tumultueuse d'un réalisateur devenu scénariste en braille en raison de sa cécité. L'ensemble du film est bien mené avec des rebondissements qu'on n'aurait pas pu imaginé. Une histoire d'adultère très destructeur comme il en existe souvent. Un film agréable bien que Almodovar a fait beaucoup mieux auparavant.

Film sur la création d'un film, mise en abîme réjouissante, avec la belle Penelope Cruz... Oui mais malgré tout, ça ne prend pas vraiment. Les beaux moments succèdent aux longueurs, l'histoire est finalement banale. Reste le plaisir de voir un opus du maître espagnol, de retrouver des couleurs, des tronches, et même des scènes antérieures déjà cultes.

J'accorde deux étoiles à "Etreintes Brisées", pour la mise en scène d'Almodovar (qui n'est pas sans rappeler celle de Volver bien sur), les acteurs et en premier plan la sublime Penelope Cruz et enfin, pour certaines scènes qui sont à couper le souffle tant elles sont belles. Malheureusement, je n'ai pas pu apprécié pleinement ce drame à cause de son rythme très lent, entrainant dans sa chute le suspens pourtant assez présent. A regarder une fois.

 

Je n'ai pas du tout accroché à ce film. L'Histoire ? Je l'ai déjà oubliée. Ce film est ce qu'on appelle un film dramatique, et je fais partie de ceux qui ont horreur de la mise en scène presque systématique des films dramatiques pour adultes. Si mes souvenirs sont bons, c'est un film "touchant" à la mise en scène "vulgaire". N'en déplaise à ceux qui adorent le style d'Almodovar.

Décidément, Almodovar est dans une mauvaise passe ! Après la demi déception de Volver, film lourd et au propos confus, il nous donne ici une œuvre totalement à contresens de ce qui a fait sa force : froide, exagérément sobre et sans relief. Voilà pour la forme. Quant au fond, disons que le scénario se perd dans des méandres totalement inutiles pour raconter une histoire somme toute très simple et ne présentant pas beaucoup d’intérêt. Les comédiens font ce qu’ils peuvent pour sauver ce désastre mais n’y arrivent pas (Penélope Cruz est très en dessous de ses possibilités et Lluis Homar crispant). A oublier au plus vite…

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA