CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2160 

 

 

n°2160
 
" Les gardiennes "

 

 

(2017)-(Fr)-(2h14)  -      Drame    

 

Réal. :     Xavier  Beauvois   

 

 

Acteurs:  N.Baye, L.Smet, I.Bry ...

 

Synopsis

 

 

1915. A la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l'assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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"Les Gardiennes" fait du beau son souci formel, dans une esthétique picturale inspirée à la fois par le clair-obscur de Georges de La Tour et la peinture paysanne de Jean-François Millet.

Dès qu'il pose sa caméra sur le personnage de Francine, incarnée par Iris Bry, orpheline embauchée comme renfort à la ferme et qui s'éprend d'un des fils de la patronne, Beauvois trouve son sujet, et son film, sous le double parrainage de Pialat et de Truffaut.

Une fois de plus magnifié par la photographie de Caroline Champetier, le film est aussi l’écrin d’une découverte : la jeune Iris Bry, qui joue Francine, le genre de personnalité qui suffit à redéfinir complètement la complexe nature d’un film par la seule intensité de leur surgissement.

La tragédie de la Grande Guerre, sans champs de bataille à l'écran, imprègne chaque séquence où l'esthétique des plans est un écrin pour l'émotion silencieuse servie par de magnifiques comédiennes

Film délibérément austère, où tout le projet semble porté sur le soin des cadres, sur une parole distillée avec parcimonie, des silences lourds de sens.

Malgré un manque d’émotion, on est captivé par l’intrigue et la première réunion au cinéma de Nathalie Baye et de sa fille, Laura Smet.

Beauvois s'inscrit avec talent une tradition très claire du cinéma français : le réalisme [...]. Dans sa forme, "Les Gardiennes" est donc un film très classique. Dans son récit aussi, qui de descriptif glisse vers le mélodrame. Rien à redire, sinon qu'il lui manque parfois un petit quelque chose.

Alors qu’il s’achève par un chant, le film rend un curieux son mat. Derrière l’élégance d’une mise en scène épousant toutes les circonstances, son cœur, ses nerfs demeurent insaisissables.

Un feuilleton rural ennuyeux et démodé.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Très beau film dur et délicat en même temps qui magnifie avec une grande émotion le travail de la terre qui continue à prodiguer ses richesses tandis que les hommes meurent. Les gardiennes sont aussi celles d’un ordre à conserver coûte que coûte: l’ordre moral. Et la guerre change aussi les femmes qui en perdant leurs maris, ne perdent pas leur jeunesse et leur envie de vivre.
Des tableaux parfois muets et d’une grande richesse contemplative. Très beau.

Que c'est franchement pénible les gens qui disent que le film est lent et se traîne et donc mettent une mauvaise note !
Ici la lenteur se prête totalement l'histoire dramatique ! Nous ne sommes pas devant un blockbuster furax et qui bouge sans cesse.
Ce qui fait justement le sel de cette histoire c'est sa lenteur, sa délicatesse, nous sommes là pour contempler ce drame. Je rajoute que c'est justement tout l'intérêt du film et cela fait vraiment du bien en plus en cette époque moderne agitée. Quand on vient voir une histoire qui parle de femmes qui s'occupent d'une ferme pendant la première guerre mondiale et qu'en plus on visionne au préalable la bande annonce, on sait que l'histoire ne va pas être très rythmée ni agitée.

Un hommage aux femmes de 14-18. avec une mise en scène et des dialogues minimalistes, Xavier Bauvois nous offre une ode a la campagne des années d'horreur, avec un jeu tout en finesse,, un scénario,simple et lumineux, une musique tendre derrière des images superbes un vrai régal.

Iris Bry irradie dans ce film...une vraie révélation.... Un très beau film ....qui dépeint au plus juste l'ambiance durant la Grande Guerre , un bel hommage rendu aux femmes qui ont permis au pays de continuer de fonctionner ......et prémices de l'émancipation des femmes..... de belles images .....qui nous plongent dans notre passé, dans notre histoire personnelle.Une première partie un peu longue ....plutôt contemplative ..... Nathalie Baye parfaite dans son rôle de gardienne de la famille

Il faut être inconscient ou courageux pour offrir un film pareil de nos jours. Xavier Beauvais, qui n'est jamais là où on l'attend, est assurément les deux à la fois. La sublime picturalité du film (une fois de plus travail de haut vol de la directrice de la photo, Caroline Champetier), le strict respect de la saisonnalité et donc de la temporalité évoquent tout à la fois des peintres comme Millet, Hammershoï ou des cinéastes comme Bergmann, Tarkovski ou Truffaut. Un portrait émouvant, touchant, sensible car taiseux mais traversé d'un véritable regard d'un cinéaste sur ces femmes courageuses et d'un peuple ravagé. Enfin, s'il convient de citer l'ensemble des interprètes, quel bonheur de découvrir Iris Bry dont le visage d'opale irradie l'écran.

Un chef d'œuvre : chaque image est un tableau. Tous les moindres détails (costumes, décors, ustensiles, etc) et les mots et les rôles, sont des trésors d'authenticité. C'est un film d'athmosphère, où les silences ont une place remarquable. Je tire mon chapeau au réalisateur et à la perfection de son œuvre.

 

Film très attendu pour ma part. Après l'accident industriel qu'a été “La rançon de la gloire“ Xavier Beauvois revient au naturalisme historique et c'est tant mieux. Faut dire que la satire, ce n'était sans doute pas son domaine. Et que le réalisateur “Des hommes et des Dieux“ avait besoin de quelque chose qui lui convient mieux. La mise en scène de Xavier Beauvois peut à nouveau ici exprimer toute sa puissance. La justesse de l'écriture aussi. Ces hommes broyés par l'absurdité de la guerre et qui reviennent épisodiquement comme des fantômes... Ces femmes qui doivent travailler deux fois plus dans une solitude et une rudesse d'une autre époque... Il y a beaucoup de moments forts, de moments secs, qui rendent parfaitement avec la dureté du récit. Néanmoins, quelques longueurs rendent la fin du récit erratique. Le film aurait dû être amputé de 15 minutes selon moi, trop de pauses, qui font retomber l'émotion ou la tension dès qu'elle surgit... A voir malgré tout.

Xavier Beauvois prend son temps pour filmer la nature et les êtres. Un peu trop par moment, mais ça reste très beau. L'histoire reste prenante et poignante par moment (l'angoisse permanente de la mauvaise nouvelle venue du front) , la servante est attachante, la famille le devient un peu moins au fil du film. La reconstitution est pas mal, mais nous suivons ici une famille de paysans propriétaires, aisée financièrement, instruite, où toutes les pièces sont parfaitement rangées, c'est assez dérangeant par moment. La jeune Iris Bry joue bien, j'ai toujours un peu de mal avec le jeu de Laura Smet mais ça passe.

 

Pas trop ma tasse de thé, celle que je bois en ce moment de retour du cinéma....Le film est très doux grâce à sa musique, mais est beaucoup trop calme, que ce soit le jeu d'acteur ou le scénario;....On ne retient pas grand chose de l'histoire, et il y a un manque flagrant d'anecdotes.....cela manque de caractère assurément, d'énergie et ce n'est pas la beauté de la lumière et des extérieurs qui atténuera ma déception....A vous de voir, pour moi, l'un des moins bons du réalisateur....

Un film qui se traîne en longueur ! Certes, de belles images de cette époque reconstituée : quelque chose de très rural comme il se doit. Une période à partir de laquelle les circonstances ont fait que les femmes ont commencé à s'émanciper en prenant le travail quotidien en main du fait de l'absence des hommes. Et que, pour à peu-près les mêmes raisons (les bras d'hommes manquants), le machinisme agricole allait commencer à poindre. Le scénario montre un peu de ça. Enfin, on discerne ça (puisqu'on sait). Mais le traitement des aspects sociologiques et historiques reste très superficiel. Les hommes parlent un peu de la guerre. Les femmes, elles, n'en disent rien. En pensent-elle quelque chose au-delà la souffrance de la chair de leur chair ? Laissé de côté... Il en ressort donc énormément d'ennui. Grosse déception car il y avait de la matière pour ce film entrant dans les initiatives célébrant le centième anniversaire de la fin de la Première guerre mondiale.

Film très beau visuellement mais d'un rare ennui. Beauvois se regarde filmer les saisons de manière complaisante. L'histoire désuète est déjà vue et a peu de résonance avec aujourd'hui, d'où une impression d'académisme. Nathalie Baye (en perruque) et sa fille tranchent dans le casting fait d'inconnus plutôt bons, c'est dommage pour le réalisme du film, qui ne nous épargne rien du travail dans les champs...

 

 

 

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