CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2142 

 

 

n°2142
 
" Hardcore "

 

 

(1979)-(Am)-(1h49)  -      Drame   

 

Réal. :     Paul  Schrader  

 

 

Acteurs:  J.Allison, T.Walter, H.Williams ...

 

Synopsis

 

 

La fille de l'homme d'affaires, Jake VanDorn, disparaît mystérieusement lors d'un voyage organisé par son église. Désespéré, il engage alors un détective privé pour la retrouver et apprend alors que sa fille tourne actuellement dans des films pornographiques. Prêt à tout pour la sortir de cette situation, Jake doit infiltrer le monde de l'industrie du sexe, au péril de sa vie.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Auréolé du succès de "Taxi driver" qu'il a écrit, Paul Schrader continue d'écorner l'image virginale du rêve américain en plongeant un père de famille conservateur magnifiquement campé par George C. Scott dans les bas-fonds d'une Amérique tentaculaire aussi séduisante qu'effrayante, où il est facile de s'y perdre corps et âme. Si le cinéaste joue à fond la carte du cradingue, il signe toute fois un film passionnant et fascinant, à l'atmosphère lourde et inconfortable, jusqu'à un final paroxystique permettant à Schrader d'expérimenter avec le son et l'image.

Surtout connu pour son travail de scénariste, Schrader est aussi un réalisateur intéressant. Catho tourmenté, la plupart de ses films tourne autour cette amour/haine qu'il entretient avec la religion et Hardcore en est l'exemple type. Sur un pitch similaire, Schumacher fera 8mm mais heureusement Schrader est à un niveaux supérieur. Il nous plonge dans un univers tragi/comique ou un père infiltre le monde du porno pour retrouver sa fille. Bien que certaines scènes soient comiques, il n'empêche que le film est glauque et équivaut à une descente aux enfers dans un monde malsain ou le héros ne pourra pas en sortir indemne. Mais avant d'être une réflexion, Hardcore est un thriller d'excellente facture qui sait prendre le spectateur à la gorge. Et si le film fonctionne pleinement c'est aussi grâce au brillant et trop rare Georges C Scott dont l'identification au personnage est prodigieuse.

Hardcore est le genre de cinéma que j'adore provenant tout droit des seventies, une époque tellement riche pour le cinéma américain ; des films à la fois intelligents et efficaces comme Hardcore je suis très preneur. Ici un père doit faire face à la disparition de sa fille qui après recherche est tombée dans le milieu du porno, ce père est remarquablement interprété par George C. Scott un entrepreneur très dévot et veuf d'une sage petite ville américaine, il devra aller à L.A. et recourir à un détective privé louche pour retrouver sa fille et il sera même aider par une prostituée. Il fera face à un milieu totalement différent de ce à quoi il était habitué, Hardcore réalisé par Paul Schrader nous livre un film dans la mouvance de Taxi driver (dont il est le scénariste), un film glauque et plein de désillusion et déboussolant. Apparemment les producteurs l'ont forcé à changer la fin.

 L'immense George G Scott, trop heureux d'enfin retrouver un rôle à sa mesure depuis la période de vaches maigres qui avait bizarrement suivi son imposante prestation dans "Patton" (Franklin J. Schaffner en 1970), joue ce père un peu raide qui va devoir faire l'apprentissage accéléré de la violence urbaine pour accomplir son devoir et récupérer sa progéniture. C'est alors la place de la jeune Kristen Van Dorn (Ilah Davis) que prend Paul Schrader qui avait connu les pires tourments sensoriels durant l'écriture du scénario de "Taxi Driver" (il visionnait en boucle en cachette de sa femme des films pornographiques et avait développé une fascination morbide pour les armes à feu). "Hardcore" porté par les larges épaules de Georges G Scott et fort bien rythmé par la musique de Jack Nitzsche (déjà présent sur "Blue Collar") est le film qui reflète le mieux la personnalité ambigüe et souvent controversée de Paul Schrader. Moins abouti que "Blue Collar", il n'en demeure pas moins un film coup de poing et sans fioritures (le tape à l'œil étant parfois le péché mignon de Schrader) qui vous prend aux tripes.

Paul Schrader, scénariste de «Taxi Driver» et d' «Obsession» a toujours eu un penchant pour les univers glauques et malsains. Dans «Hardcore», qu'il scénarise et réalise, il récidive. Cette fois ci Schrader nous emmène dans l'univers (très) sulfureux et marginal de la pornographie. Un père recherche sa fille disparue depuis deux mois et il découvre qu'elle est devenue actrice de films pornographiques. Le père, très puritain et extrêmement croyant va donc se retrouver dans le milieu du cinéma X et va en voir de toutes les couleurs. Réalisé en 1979, «Hardcore» permet de constater à quel point la pornographie a été un commerce florissant et rentable pour ceux qui investissaient dedans. Georges C. Scott est encore une fois très bon et trouvait ici l'un de ses meilleurs rôles.

 

Réalisé par le scénariste de «Taxi Driver», le film a quelques aspects similaires (milieu underground sulfureux,spirale infernale touchant le perso principal) même si moins abouti .L'antagonisme entre le père, WASP d'un milieu aisé (inspiré de l'univers familial d'enfance du réalisateur) et l'univers du film X a été critiqué, étant assimilé à une dénonciation censé plaire aux sympathisants Reaganiens de l'époque (film datant de 1979). Je suis plutôt reservé sur cette perception du film. Schrader a autant de de fascination que de répulsion pour ce milieu .La fin d'ailleurs est plus à interpréter pour moi comme un "rejet" de chaque milieu, ou tout du moins une perception teintée de pitié qu' une stigmatisation à sens unique.

Paul Schrader se fait affronter le puritanisme et l'industrie du sexe sans que l'un des deux en ressort grandi. En tous les cas, le sujet du film permet au réalisateur-scénariste de développer deux de ses thèmes de prédilection : le sexe et le sordide qui peut aller facilement avec (voir "Taxi Driver" par exemple dont il est le scénariste !!!). Il abuse parfois pour cela de grosses ficelles mais quelques séquences, comme le dialogue entre le protagoniste et une prostituée qui prouve de manière très probante et bien argumentée que leurs modes de vie a-priori très diamétralement opposés ont plus de points communs qu'on ne pourrait le penser, et la force de l'interprétation subtile de George C. Scott emportent finalement le morceau.

Jake Van Dorn est un entrepreneur prospère et bigot, dont la vie coule tranquillement, jusqu'au jour où sa fille disparait. Devant l'inefficacité de la police, il se met en tête de la retrouver, et va atterrir dans le milieu californien de la prostitution et des films pornographiques... Le descente aux enfers du protagoniste et la représentation glauque de l'univers des travailleurs du sexe font penser à "Taxi Driver", et pour cause, Paul Schrader était le scénariste du film de Scorcese ! "Hardcore" se centre quant à lui sur ce père protestant et solitaire, qui découvre un univers qui le dégoute, mais avec lequel il va devoir composer pour effectuer sa quête. Un personnage campé par un excellent George C. Scott, très loin de la caricature du religieux effarouché que l'on aurait pu craindre. L'occasion de critiquer à la fois les extrémismes religieux et l'univers de la prostitution, avec quelques réflexions étonnantes sur le sexe. On y relève également quelques touches d'humour noir amusantes, et une peinture assez crue pour l'époque du monde du travail du sexe. Un drame intéressant.

 

C'est une leçon de l'Histoire : ceux qui se sont toujours proclamés contestataires voire révolutionnaires et dénonçant l'ordre établi sont en général les plus moralisateurs et conservateurs, voire même parfois réactionnaires. Paul Schrader fait partie de ceux-là. Elevé dans une famille de peigne-culs coincés et cathos traditionalistes, notre homme est sorti traumatisé d'une éducation d'un autre temps. Du coup, lorsqu'il a grandi et obtenu son indépendance, il s'est mis à traîner dans des coins mal famés et à regarder des pornos. De cette existence, il a tiré quelques bons scénarios, dont l'inoubliable "Taxi Driver". Puis, se sentant pousser des ailes, il est passé à la réalisation. Toujours les mêmes thèmes... Culpabilité chrétienne, sexe et violence. Une obsession... Mais une obsession malsaine, névrosée et perverse qui ne le mènera non pas à une passionnante introspection, plutôt à une énième compilation d'éléments racoleurs sur lesquels il se masturbera volontiers (physiquement ?) tout en possédant l'étiquette artistique qui justifiera les bouts de nichons et les paires de fesses montrées. Pornographe refoulé, Schrader est également (mine de rien) très attaché aux fameuses valeurs de l'Amérique, celles qui ont guidé des Nixon, Reagan et Bush dans l'exercice de leur pouvoir. Puritain mais dégueulasse, faisant penser aux (rares) curés pédophiles dans son raisonnement intellectuel, Schrader a troqué ses talents d'observateur de situations glauques pour une fascination admirative à peine voilée vis-à-vis de comportements nauséabonds. Puant, "Hardcore" n'est pas difficile à regarder, bien au contraire ; il est lisse et bien-pensant. A tel point qu'il vous refile la gerbe. 

Réalisé par Paul Schrader, Hardcore est un film étonnamment plat, profondément lourd et hypocrite dans ce qu'il véhicule... Drapé dans sa bonne conscience, orientant notre puritanisme en soulignant sa volonté d'un spectateur suffisamment manipulable pour s'identifier à son protagoniste ( l'équivalent d'une sainte-nitouche qui s'offusque à la vue du premier gros plan un peu osé ), le scénariste de Taxi Driver ne lésine pas sur les principes moraux : plus proche du maréchal Pétain que de Gandhi dans sa mentalité, notre monsieur croit bon d'aborder un sujet fort - une adolescente qui tourne des films pornographiques, au grand dam de son papa - mais adopte pratiquement la même attitude que son personnage principal, n'osant pas explorer franchement ce qui existe bel et bien ( la scène où Georges C. Scott détourne le regard à la vue des images de sa fille en pleine action est - en plus d'être insistante et ridicule - symptomatique de cet état d'esprit )... Sinon c'est mal filmé, sans audaces, ronflant, mou et caricatural. Bon allez, histoire de satisfaire mes penchants " branloute " je m'en vais revoir Le Pornographe de Bertrand Bonello ( film peut-être un peu plus prétentieux mais beauc

 

 

 

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