CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2134 

 

 

n°2134
 
" Le juge et l'assassin "

 

 

(1978)-(Fr)-(1h50)  -      Drame   

 

Réal. :     Bertrand  Tavernier   

 

 

Acteurs:  P.Noiret, M.Galabru, J-C.Brialy ...

 

Synopsis

 

 

Fin du XIXème, Joseph Bouvier est révoqué de l'armée à cause de ses excès de violence. Suite à ce renvoi, l'homme s'attaque à sa fiancée et tente de se suicider, en vain. Après un séjour en hôpital psychiatrique, Joseph ressort de cet endroit encore plus enragé et décide de se venger sur toutes les personnes qui croiseront son chemin en Ardèche. Non loin de là, le juge Rousseau, passionné par l'affaire, prend part à l'investigation et se met sur les traces de Bouvier. Bien décidé à le mettre sous les verrous, c'est le début d'une chasse à l'homme..

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Michel Galabru est exceptionnel ! Il m'a littéralement scotché, je ne m'attendais pas à pareil surprise. Les autres noms à l'affiche répondent eux aussi présent, Philippe Noiret, Jean-Claude Brialy, Isabelle Huppert ... Le Juge et l'Assassin est un très grand film d'acteurs. Pour le reste, l'histoire est passionnante malgré quelques longueurs. La composition de Tavernier est comme à son habitude, remarquable et documenté. Toujours plusieurs intrigues ( ici le procès de Dreyfus ) à travers le récit principal, d'ailleurs cet affrontement entre le juge Rousseau ( Noiret ) et Bouvier ( Galabru ) tiens toutes ces promesses, la dualité y est permanente. Ce film prend un partit pris très audacieux, contestable, mais très courageux à tel point qu'on s'en retrouve tout chamboulé sur le " châtiment " réservé à l'assassin. La méthode plus que contestable employé par le magistrat y est pour beaucoup, la justice a un gout acide ... Jean-Paul Sartre écrit dans La Nausée “ J'admire comme on peut mentir en mettant la raison de son côté ”, je trouve cette citation en parfait " harmonie " avec le propos de ce film.

Que dire devant telle perfection ? Acteurs parfaits (Noiret, Brialy, Huppert, on le sait, sont toujours parfaits, mais voir Michel Galabru aussi grandiose dans un rôle aussi dramatique est une merveille pour cinéphile) Il est ici bien loin du personnage de l'adjudant-chef Gerber, et on se demande vraiment pourquoi il n'a pas continué dans cette voie, car il tient ici le rôle de sa vie (récompensé justement par un César). Reconstitution minutieusement parfaite de la France de la fin du XIXème siècle, tant du point de vue social que politique. Ce film est aussi une remarquable vision d'un tueur en série fou et sanguinaire, bien que dramatiquement à plaindre. Il faut à tout prix voir "Le juge et l'assassin". Le meilleur de Tavernier avec "Que la fête commence" et "L.627". Voyez donc comment ce réalisateur est éclectique et talentueux !

Le troisième long-métrage de Bertrand Tavernier est connu pour le face à face entre Philippe Noiret et Michel Galabru, celui-ci dans un rôle que lui-même considère comme le meilleur de sa carrière. Comme souvent, le réalisateur oppose des êtres diamétralement opposés, un vagabond rendu fou par un suicide raté et un juge bourgeois, tout deux rendu aussi attachants malgré leur violence ou leur arrogance respective. Ici cette opposition met en avant le problème intemporel de l’objectivité de la justice rendu plus difficile encore en période de bouleversements politiques et sociaux. La France rurale de la fin du 19ème siècle, époque où s’opposaient un clergé radical à un socialisme naissant, est parfaitement reconstituée à travers une photographie et une musique splendides. En plus d’être une intrigue juridique pleine de rebondissements, cette œuvre soulève, grâce à ses excellents interprètes, des interrogations et des émotions très intenses.

Un superbe casting, une excellente réalisation, une histoire sordide et vraie, celle de Joseph Vacher, Une Isabelle Huppert toute jeunette, mais pas seulement, le film va au-delà et est clairement engagé dans un militantisme. Une oeuvre méconnue que je découvre seulement maintenant suite à la mort de Galabru et d'un article en parlant dans Allociné, merci du conseil, c'était un grand moment de cinéma.

Un grand Tavernier si ce n'est son chef d’œuvre porté par 2 monstres sacrés du cinéma français au plus fort de leur talent. Galabru s'offre l'un de ses meilleurs rôles dans une France d'autrefois où les cheminots comme on appelait ces vagabonds étaient aussi fréquents que des auto-stoppeurs. Le duel entre les 2 hommes aux antipodes sociales, les jeux de manipulation pour atteindre la psychologie du tueur, obtenir sa confiance et ses aveux... tout est présenté avec brio et excellence en pleine tempête médiatique de l'affaire Dreyfus.

 

Ayant lu un article sur l'affaire Vacher (ici Bouvier), j'attendais avec impatience de visionner ce film. La première moitié décrit fidèlement la vie du renégat et en parallèle les investigations du juge qui se passionne pour ces meurtres. Bouvier est confondu par le juge, qui va tenter alors de gagner sa sympathie pour mieux le faire avouer ses crimes. Rapidement le film perd alors tout son rythme et se perd en palabres et autres chansons, à croire que Tavernier cherchait à combler l'heure qui lui restait à tourner. Le métrage perd alors son intensité et on s'ennuie ferme. A saluer néanmoins la fidelité de l'oeuvre par rapport à l'histoire, la finesse des dialogues et le talent des comédiens, Galabru en tête.

Superposition du portrait d’un serial killer campagnard et des références au climat politique de l’époque (affaire Dreyfus, La Commune) avec en toile de fond le climat pro-peine de mort au moment de la réalisation du film (Sardou : »Je suis pour ») et le débat sur la responsabilité de l'assassin. Film à thèse, angéliquement socialiste avec foule chantante et drapeau rouge agité. Cinéma sympathique de style engagé et comme souvent un peu caricatural dans la démonstration, courant dans les années 70’ mais qui a un peu vieillit. Beau rôle de Galabru, belles balades dans les montagnes ardéchoises, mais à trop vouloir en faire, le film devient un peu longuet et manque pas mal de rythme

Je n'ai pas forcément grand chose à dire sur ce film. Pas qu'il soit mauvais ou quelconque pourtant. Mais je n'ai juste pas d'inspiration particulière. Un film qui est de toutes façons à voir rien que pour la performance extraordinaire de Galabru (dont la carrière fut malheureusement trop cantonnée à faire de l'alimentaire). Noiret est comme toujours parfait. La toute jeune Isabelle Huppert est pleine de charme et de fraîcheur et Jean-Claude Brialy délicieux d'humour et de malice. Portrait de 2 fous, symboles de la société de la IIIè république : bourgeois antisémites et "bons chrétiens" respectables contre ouvriers anarcho-socialistes, plus qu'une opposition, les 2 faces d'une même pièce.

Galabru et Noiret trouvent dans Le Juge et L’assassin des beaux rôles qu’ils interprètent à merveille mais qui finalement font aussi tenir le film sur leurs épaules. En effet si le scénario promettait, le film ne décolle jamais vraiment et on reste sur notre fin devant cette histoire un peu brouillon. Là ou on pense qu’on va enfin voir s’approfondir la relation juge-assassin le film ne fait que l’évoquer, on passe à côté. On comprends mal le message que Tavernier a voulu nous faire passer et la fin pseudo-socialiste arrive comme un cheveu sur la soupe. Bref si il vous faut une raison pour voir ce film c’est pour la performance des deux têtes d’affiche, mais globalement on reste sur notre faim.

 

Certes Galabru est ici dans un autre registre de personnage, seulement Tavernier comme à son habitude n'arrive pas à humaniser ses personnages ils restent en surface et sont sommairement traités. Tarvenier veut faire du grand cinéma,mais il lui manque tout un tas de paramètres pour arriver à en faire,le plus gros étant son incapacité à les rendes vivant,dès lors il est impossible d'avoir la moindre empathie ni pour le juge ni pour l'assassin.

Bien sûr, il y a l'affiche Galabru-Noiret (mais ce dernier ne fait pas rire du tout ici), bien sûr il y a le réalisateur Tavernier, et on pense passer un bon moment avec eux...tout comme avec Isabelle Hubert ajoutée là on ne sait pas trop pourquoi faire, et semble-t-il, elle non plus... Mais dans ce film, la mayonnaise ne prend pas et on n'arrive pas à y croire. Ensuite c'est trop long, et entrecoupé de chansons qui n'ajoutent rien mais ralentissent plutôt son rythme. A moins qu'il n'ait pris un coup de vieux. Dommage parce que le sujet "un criminel récidiviste est-il passible d'un hôpital psychiatrique ou de la réclusion ?" était prometteur, mais le réalisateur me semble passé à côté. Bref, je me suis ennuyé.

Malgré son statut de classique, "Le Juge et l'Assassin" ne fait clairement pas partie des meilleurs films de Tavernier à mes yeux. Aucun rythme, peu de tension, personnages opaques voire agaçants... On s'ennuie presque, à l'image de Jean-Claude Brialy qui semble la plupart du temps égaré ou pour le moins peu concerné. Seuls les décors (paysages et villages) retiennent vraiment l'attention. Dommage, avec un sujet pareil il y avait certainement matière à faire mieux, beaucoup mieux.

 

 

 

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