CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2133 

 

 

n°2133
 
" Le lendemain "

 

 

(2016)-(Pol,Sue,Fr)-(1h41)  -      Drame    

 

Réal. :     Magnus von Horn    

 

 

Acteurs:  U.Munther, M.Blomgren, A.Nordgren ...

 

Synopsis

 

 

John, encore adolescent, rentre chez son père après avoir purgé sa peine de prison et aspire à un nouveau départ. Mais la communauté locale n’a ni oublié, ni pardonné son crime. Sa présence attise les pires pulsions chez chacun, l’atmosphère devient menaçante, proche du lynchage. Rejeté par ses anciens amis et abandonné par ses proches, John perd espoir et la violence qui l’a conduit en prison refait peu à peu surface. Dans l’impossibilité d’effacer le passé, il décide d’y faire face.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif   

 Paris Match    Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première   France Soir    Elle    Critikat.com   Studio Cine Live   L'Obs  La Croix 

 

Restituant la complexité du réel, Horn signe un premier long métrage qui prend son temps, mais où la tension reste palpable de bout en bout. Un drame âpre, intelligent, dépouillé sans être dénué d’émotions, dont on ne sort pas complètement indemne.

Le diable n’est pas dans le crime, mais, selon la formule consacrée, dans les détails. Et le hors-champ est au cinéaste ce que le cri est au meurtrier : la seule réponse possible à la question des mères en deuil.

La maîtrise de ce premier long offre une certitude : la naissance d'un cinéaste. Un film remarquablement éclairé par le directeur de la photo d'"Ida".

le film l’emporte par sa rigueur et par sa force : il bouleverse, indigne, émeut. Et certaines séquences sont d’une justesse et d’une beauté inouïe.

Sur un sujet lourd, dans une atmosphère pesante, un film sans concession sur la culpabilité, la vengeance, le pardon.

La mise en scène pleine de non-dits et de hors champ de Magnus von Horn cultive d’abord un élégant mystère pour mieux sombrer ensuite dans la dénonciation acharnée et peu subtile de la violence sociale.

Ce film est un lent crescendo, tellement lent que l’on risque de décrocher avant que l’orage tant attendu éclate enfin. Mais le problème principal est ailleurs : dans la rétention permanente d’information.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Thématique déjà abordée dans l'excellent "Boy A", elle est ici traitée à la "scandinave". Le rythme est plus lent, les lieux sont moins habités, les personnages sont plus distants. Mais la force du propos reste identique. La réinsertion des adolescents après avoir commis un meurtre est une étape difficile pour tout le monde et le film exploite très bien cette situation sans aller dans l'impensable ou l'irréalisable. Le film est bien filmé et met bien en avant les états psychologiques des personnages. Les acteurs sont impressionnants. Entre l'adolescent tout en retenu, le père qui essaie de se contenir et le petit frère en pleine rébellion, le casting est parfait. Il n'est pas étonnant que ce film fût très récompensé en Suède vu sa qualité.

Un premier film qui ne souffre guère des scories habituellement posées dans un premier essai. Du genre voyez tout ce que je sais faire. Bien au contraire. Le réalisateur suédois œuvre avec sensibilité et même délicatesse pour révéler l’histoire d’un gamin coupable d’un passé que son entourage ne lui pardonne pas. Un sujet difficile, habilement posé sur les sentiments et les états d’âme sans jamais en tirer de conclusions fiévreuses et partisanes. Un premier film, un premier choc.

Si le sujet de la réinsertion après un crime a déjà maintes fois été traité, Le lendemain parvient à renouveler le thème grâce à une montée progressive des tensions qui rend le film parfois difficilement supportable. Il dresse en tout cas un portrait peu flatteur de la société suédoise que l’on nous montre pourtant tout le temps en modèle dans les médias français. Les gamins sont violents, laissés sans aucune autorité car les adultes se laissent piétiner et les gens sont intolérants et prompts à faire justice eux-mêmes. On retrouve ici le même constat que dans le superbe La Chasse de Vinterberg avec Mads Mikkelsen. On ressent bien sûr tout le poids de la faute qui pèse sur les épaules du jeune homme, mais aussi toutes les tensions non dites qui entourent sa réinsertion. Le réalisateur prend son temps pour mieux étrangler le spectateur lors d’explosions de violence qui surprennent d’autant plus qu’elles ne préviennent pas vraiment. Un bien beau film.

Voilà un film suédois fort et poignant. Le jeune John revient son père (rigide et autoritaire) après avoir purgé une peine de prison. On retrouve ici le thème de la deuxième chance mais aussi celui du pardon. On est durant tout le film en empathie avec ce jeune homme persécuté par son entourage. Un gros coup de coeur pour ce drame.

 

Le lendemain est le premier film d'un cinéaste suédois, formé en Pologne, manifestement très doué : Magnus von Horn, un nom à retenir. Son premier film peut se comparer au danois La chasse, par son thème, et au cinéma de Haneke, par son ton et sa tension sous-jacente qui éclate en de brusques décharges violentes. Le sujet a sans aucun doute des airs de déjà vu
mais le traitement que lui inflige le réalisateur est d'une extrême puissance, dans un faux rythme qui parvient à accrocher assez vite. Joué par un jeune garçon au visage d'ange, dont on a peur dès le début du film, le héros de Le lendemain est difficile à appréhender aussi bien pour le spectateur que pour la communauté dans laquelle il revient après avoir purgé une peine de prison. Un film à l'atmosphère pesante, d'une sécheresse cisaillante, qui fait forte impression malgré son thème qui n'est pas inédit.

Filmée sans concession et avec une certaine froideur (nordique ?), cette histoire d'un jeune criminel revenant dans sa famille, son quartier, son lycée, après avoir purgé sa peine, nous prend aux tripes. La mise en scène ne nous met jamais à l'aise et, lorsqu'on commence à se détendre, on est saisi par une nouvelle séquence de violence physique ou psychologique qui perturbe sérieusement les convictions du spectateur. Interprétation brillante et qui ne la ramène jamais. Beau sujet magistralement traité malgré l'absence totale d'empathie possible avec le héros de l'histoire.

Difficile d'être pour ou contre ce film : il est vrai que le scénario est improbable (pourquoi un lycéen coupable du meurtre de sa copine voudrait revenir dans le lycée d'où il vient ?) et que la fin est une non-fin, très frustrante et montre une certaine absence de maturité dudit scénario. Le pour est plutôt d'ordre cinématographique : en plan large, des scènes longues laissant venir la psychologie des personnages, un gros travail sur le son pour matérialiser à la fois les scènes de vie quotidienne et le hors champ. Beaucoup de références cinématographiques : on pense à Éléphant, La chasse, We need to talk about Kevin, entre autre. Difficile d'adhérer complètement au film, le truc génial c'est la tension extrême et permanente, surtout dans les plans larges, mais la catharsis finale
n'est pas complète.

 

Le film ne peut pas fonctionner car l'histoire est grotesque. Ici aucune psychologie, aucune empathie pour les personnages, tous les protagonistes ont des réactions disproportionnées. L'assassin n'a pas plus de remords que ça, se réfugie dans un mutisme peu compréhensible et paraît très instable, mais n'est suivi par personne et réinséré dans son ancienne classe. Synopsis improbable. Ensuite c'est père dépassé ou père complètement crétin, lycéens idiots, violents, portés sur la boisson ... La palme revient à la directrice d'établissement qui veut régler une tentative de meurtre par une poignée de main. L'apparition du grand-père ne sert qu'à introduire le fusil de chasse et la réalisation qui abuse des scènes hors-champs ne m'a pas emballé.

C'est vrai que les idées sont libres et tant qu'elles ne sont pas réalisées elles ne sont que des idées. C'est vrai aussi que ce je craignais est arrivé. Ces critiques sont de cinéma donc il faut parler de la partie réalisation et l'une d'elles est le scénario et ce qu'il essaie de dire. Je vais juste demander si vous penseriez la même chose si on le faisait ce que l'on voit dans ce film à votre fille votre mère ou votre petite amie. Il est extrêmement lent et c'est une chose de raconter des choses avec un rythme lent et une autre est de compter le remplir. Il a des performances d'acteurs sobres et bonnes. Une autre chose est que vous pouvez voir avec plaisir comme chaque personnage du film qui répond mais la vérité est que je ne peux pas voir beaucoup d'entre eux avec plaisir...

 

 

 

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