Fiche 2130
n°2130 | |
" Le
mouton enragé "
(1974)-(Fr,It)-(1h45) - Drame
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Synopsis
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Nicolas Mallet est un timide employé de banque. En osant aborder une jeune femme dans la rue, il reprend confiance en lui. Aiguillonné par son ami Claude, il débute alors une ascension sociale fulgurante..
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles L'Express
Télérama Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première France Soir Elle Ouest France Le Nouvel Obs La Croix
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Très gros succès à sa sortie en 1974, Le Mouton enragé peut être considéré comme l’un des meilleurs films de Michel Deville des années 70. Cynique à souhait, le long-métrage cultive l’humour à froid avec un savant mélange d’ambiguïté et de critique sociale. Il représente magnifiquement cette société française pompidolienne gagnée par l’affairisme et la soif de l’argent facile généré par un capitalisme dérégulé. Toutefois, le long-métrage ne se borne pas à critiquer un état de fait comme certains gauchistes de l’époque auraient pu le faire. Il sonde aussi la psyché de cet individu lambda qui possède en lui tous les attributs pour devenir un loup, lui qui n’était jusqu'alors qu’un mouton. C’est ainsi que l’on repère les ferments du fascisme chez celui que l’on appelle Monsieur Tout le monde. Le tout est filmé avec talent et surtout interprété de main de maître par un casting royal comme on n’en fait plus. La crème de la crème. Un grand bravo ! Troublant comme jamais, Michel Deville nous entraîne sur les pas d’un Rastignac mélancolique qui, sous l’influence d’un mentor omniscient, atteint une reconnaissance sociale bien de notre époque, à base de fric et de réseaux d’influences. Mais rien n’est aussi simple dans ce film réjouissant (et bondissant) qui s’amuse à brouiller en permanence ses enjeux : C’est ainsi que Trintignant n’est pas tant manipulé par Cassel qu’il ne profite de son influence pour se libérer à lui-même (d’ailleurs il ne manque pas de transgresser les règles de son mentor, ce qui perdra le personnage tragiquement bouleversant de Romy Schneider). Quant à Cassel, loin du manipulateur cynique, c’est avant tout un écorché vif qui vit par procuration à travers son disciple, jusqu’à s’y brûler les ailes. Le film pourrait presque être vu comme un double suicidaire : réel pour l’un, symbolique pour l’autre (Trintignant peut enfin renaitre de ses cendres à la fin). Bref, c’est comme d’habitude chez Deville, un film d’une incroyable richesse, ludique et tragique à la fois, au rythme haletant et d’une ambiguïté obsédante. Ce n’est certes pas un des meilleurs films de Michel Deville mais c’est tout de même un très bon Deville, et d’abord par un casting d’exception. Romy Schneider est lumineuse et vit là sa meilleure période d’actrice sans aucun doute. Trintignant est très bon, fin et subtil, Jean-Pierre Cassel est émouvant bien qu’un peu guindé dans un rôle immobile. Jane Birkin est surprenante, à ses tout débuts. C’est aussi une bonne histoire, très bien filmée évidemment, avec un propos intéressant, peut-être pas exploité aussi bien qu’il aurait pu l’être, tournant autour de la fascination du pouvoir et de la vie par substitution… l’impuissant vengé par son ami qu’il pousse à commettre l’acte qui va le désespérer. C’est un film noir, marqué par la mort et le suicide… Romy Schneider avait reproché à Deville d’avoir escamoté la scène de sa mort… Quelques années après, Romy va se suicider… Quoi qu’il en soit, c’est un film fascinant de plus dans l’œuvre magistrale de cet auteur unique qu’est Michel Deville. Une comédie de moeurs particulièrement réjouissante. Michel Deville n'est peut être pas un grand metteur en scène, mais j'ai en tout cas rarement vu un réalisateur avoir des scénarios aussi riches et intelligents que les siens. Le mouton enragé en est la meilleure preuve, avec des dialogues savoureux, des situations cocasses et originales ainsi que des personnages tout à fait surprenants. Jean Louis Trintignant est impeccable et Romy Schneider crève l'écran comme rarement. En somme, une très belle réussite du cinéma francais, d'une rare insolence et surtout, d'une rare intelligence. Excellent.
Un employé de banque timide se prend soudain d’audace. Son ami, écrivain sans éditeurs, le prend en charge et guide son ascension sociale. Deville réalise une comédie douce-amère autour d’une galerie de portraits. Son héros est cynique à souhait, utilisant argent et femmes pour avoir toujours plus ; les drames successifs qu’il vit finissent par lui faire se poser les bonnes questions. Le rôle titre convient à merveille à un Trintignant au mieux de sa forme. Dialogues souvent percutants, mise en scène dynamique, satires réussies, moments d’émotion, le spectacle se laisse voir sans déplaisir. On finit pourtant par se lasser de cet étalage caricatural d’une société où seule la réussite sociale compte. Une comédie légère qui n’avait pas de raison de faire date. L'intrigue – très riche – part un peu dans tous les sens et Michel Deville peine parfois à se concentrer sur son propos, affaiblissant par la même occasion son discours. Il n'empêche, plusieurs séquences sont irrésistibles dans ce portrait d'un homme introverti qui va vouloir conquérir le monde et les femmes – et surtout devenir très riche. Beaucoup de travers de la société des années 70 y sont dénoncés, notamment les relations incestueuses entre pouvoir politique, médias et hommes d'argent. Et surtout, quel plaisir de retrouver Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Cassel, Romy Schneider et Jane Birkin.
Des quelques films de Michel Deville que j'ai vu seul Le Mouton
enragé m'a réellement plu et bien que l'ensemble aurait pu être plus
incisif c'est tout à fait ce type de cinéma des années 70 qui me
plaît et dans j'ai du mal à retrouver le style actuellement. Bon petit film, assez spécial dans son scénario, ultra cynique, il fallait oser ! Ce qui m'a de suite frappée c'est la fraîcheur et l'intelligence des dialogues, certaines répliques sont croustillantes et font mouche encore aujourd'hui, des décennies après sa sortie. Le casting est délicieux. Dommage que dans la deuxième partie des longueurs se fassent ressentir, et on perd un peu le fil.
Malgré un bonne distribution et le jeu de J.L Trintignan le film n' arrive jamais à "décoller". L'action est laborieuse, désordonnée et bien souvent invraisemblable; il ne se passe pas grand chose dans ce film cahotique, très ennuyeux et décevant. L'intrigue – très riche – part un peu dans tous les sens et Michel Deville peine parfois à se concentrer sur son propos, affaiblissant par la même occasion son discours. Il n'empêche, plusieurs séquences sont irrésistibles dans ce portrait d'un homme introverti qui va vouloir conquérir le monde et les femmes – et surtout devenir très riche. Beaucoup de travers de la société des années 70 y sont dénoncés, notamment les relations incestueuses entre pouvoir politique, médias et hommes d'argent. Et surtout, quel plaisir de retrouver Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Cassel, Romy Schneider et Jane Birkin.
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