CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  213 

 

 

 

 

n°213
 
" L'homme de Rio "

 

 

(1964)-(Fr,It)-(1h52)  -     Aventure, Comédie 

 

Réal. :     Philippe de Broca  

 

Acteurs  :  J-P.Belmondo, F.Dorléac, J.Servais. ... 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles    L'Express     Télérama      Cahiers du Cinéma     Positif          

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Revoir cette sublime chasse au trésor de Philippe De Broca rappelle tout ce que doit au cinéaste la saga Indiana Jones qui a elle-même servi de guide au genre d'aventure jusqu’à nos jours et l’arrivée des effets spéciaux. En 1964 De Broca est encore un tout jeune réalisateur qui après quelques comédies de mœurs avec Jean-Pierre Cassel vient de goûter au film populaire d’aventure avec « Cartouche » qui l’installe immédiatement dans le statut de metteur en scène à succès mais lui retire aussi tout crédit auprès de la critique intellectuelle de l’époque. Pourtant presque cinquante ans après les exploits de d’Antoine de Fourquet (Belmondo) et d’Agnès Villemosa (Françoise Dorléac), on ne peut qu’être admiratif devant tant d’ingéniosité, de modernité et de sens du rythme.

L'homme de rio est l'incarnation des 60ies ! Une destination paradisiaque, des méchants en imper', borsalino et gants en cuir, une fille un peu cruche en robe courte qui fait la moue, et un Belmondo belmondiesque qui fait des cascades. Difficile aussi de ne pas faire le lien avec Tintin, tant les références (volontaire ou non) y sont nombreuses. Le scénario est un mélange de "l'oreille cassé" et du "temple du soleil", et on retrouve des scènes curieusement similaires (l'escalade sur le rebord de l’immeuble de "tintin en Amérique", le vol d'avion dans "les cigares du pharaon" et surtout les trois parchemins avec la fameuse phrase "de la lumière viendra la lumière" du "secret de la licorne").

Le film est un bon cocktail d'aventure et d'humour. On passe un bon moment malgré quelques passages un peu plus longuets en milieu de parcours . Le casting est parfait avec notamment Jean Paul Belmondo qui est parfait dans le rôle d' Adrien ce type qui va se démener comme un dingue pour tenter de ramener sa fiancée Agnès incarnée par la charmante Françoise Dorléac . On prend plaisir à suivre cette comédie d'aventure dans de beau décors et paysages brésiliens où le dépaysement est assuré . Une comédie d'aventure toujours agréable à voir même si elle à plus de 50 ans et contient un charme désuet pas désagréable .

J'aime ce film parce que le peu de Paris qu'on y voit est beau, la musique est enlevée, Belmondo et Dorléac sont (très) attachants, l'humour, décalé et parfois grotesque, est omniprésent, l'aventure est sympathique, et les plans de Rio sont magnifiques. En clair, ce film me fait voyager, m'emporte très très loin, au Brésil. Ce pays est si bien montré dans ce film entre Rio, la jungle et Brasilia en cours de construction (plans magnifiques, et c'est peu dire, de cette ville), que j'ai envie de sauter dans l'avion et l'explorer comme un aventurier, comme Adrien le fait. Savoir si Broca a fait ce film de la façon pour laquelle je l'aime est impossible.

On a rarement vu dans le cinéma français un film aussi dépaysant, amusant, bourré de charme et jubilatoire. Le couple Jean-Paul Belmondo / Françoise Dorléac est resplendissant de jeunesse, d'énergie et de fougue. Le scénario co-écrit par Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine, Daniel Boulanger et Philippe de Broca est tour à tour surprenant, hilarant, inquiétant...une véritable adaptation de Tintin au cinéma. Le cinéaste Philippe de Broca ne s'en est d'ailleurs jamais caché, le scénario est largement inspiré de celui de L'Oreille Cassée d'Hergé.

Philippe de Broca trouvait en Belmondo son interprète idéal, qui ne se prenait pas au sérieux, casse-cou et véritable clown. Leur collaboration allait déboucher sur les plus grandes comédies populaires des années 60-70 en déclinant vers un non-sens, un pastiche, un surréalisme (dont l'apogée sera Le Magnifique) dont la comédie made-in-France de nos jours ferait bien de s'inspirer. L'Homme de Rio est devenu un Classique, un chef d'oeuvre du genre.

 

Si l'idée de base est tellement bonne qu'elle a été reprise des dizaines de fois (à commencer par Spielberg dans Inidana Jones ou par Hazanavicius dans OSS 117), L'Homme de Rio manque clairement de rythme... Référence dans les 60's, force est de constater que ce film a mal vieilli: les longueurs succèdent aux lenteurs. On retient toutefois un Belmondo survolté et une certaine touche d'humour décalé bien sentie !

A l'instar des courses poursuites et scènes de combats, je retiens quelques longueurs. A certains moments, l'intrigue n'avance pas assez vite (on regarde l'heure pour voir l'avancement du film). Les dialogues sont sympas. Mais il y a n'a un trop grand nombre. Dommage... Belmondo est très bon. J'adore son côté blasé et hyperactif. Dorléac livre une bonne prestation avec sa tchatche fabuleuse. On en rigole quelques fois. Ainsi, une bonne comédie qui joue avec son côté comique mais aussi son côté aventurier.

 

Philippe de Broca signe un film brouillon, de piètre qualité, et ce malgré la prestance d'une trogne encore irremplacée du cinéma français. Un style de film virtuose donc, mais en grande perte de vitesse. Pour les aficionados de Bébel exclusivement. PS : c'est grâce à "L'homme de Rio" si le héros imaginé par Spielberg a pris vie dans le non moins connu "Les aventuriers de l'arche perdue" !

Le temps du cinéma d'aventures... gentil, populaire et facile. Rien de palpitant. C'est démodé.

 

 

 

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