CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2097 

 

 

n°2097
 
" Une vraie jeune fille "

 

 

(1976)-(Fr)-(1h33)  -      Comédie dramatique  

 

Réal. :     Catherine  Breillat   

 

 

Acteurs:  H.Keller, C.Alexandra, B.Baly ...

 

Synopsis

 

 

Alice Bonnard vient passer ses vacances chez ses parents dans les Landes. Ils possèdent une scierie ou ils emploient un jeune garcon, Jim. Alice se sent très attirée par le jeune homme.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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(tourné en 1976 / sorti en 2000)

Une vraie jeune fille, son premier film, dans lequel elle (Catherine Breillat) fait preuve d'un aplomb redoutable, contient déjà tout son cinéma à venir.

La rhétorique savante sur le sexe ou l'incapacité des hommes à cerner le désir féminin, qui a accompagné la promotion de Romance (...), n'apparaît pas ici. Le film se défend tout seul. Dans son étrangeté insolite. Dans sa beauté parfois.

Sorti des tréfonds humides du milieu des années 1970, ce premier long métrage de Catherine Breillat est un petit bijou de malice sulfureuse.

Un film qui utilise des symboles de manière frontale, volontairement déplaisants et provocateurs. On peut, néanmoins, ne pas partager les partis pris métaphoriques de la cinéaste, qui pourront paraître choquants, voire insupportables à regarder.

Un peu trop bricolé, Une vraie jeune fille ne dépasse pas toujours l'anecdote. Mais c'est une vraie curiosité qui permet de mesurer le chemin parcouru depuis par la réalisatrice.

Le film véhicule l'idée que Breillat se faisait du désir masculin. Filmé de façon naturaliste, il a été tourné en muet puis doublé par d'autres acteurs deux ans après. D'où la suprématie d'un visuel choquant, parfois répugnant, sur le texte, secondaire

l'objet, tintant de diverses casseroles (censure, amateurisme, post-synchro ringarde...), et à prendre pour une stricte curiosité,

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

"Une vraie jeune fille" est une vraie surprise! Premier long-mètrage de Catherine Breillat rèalisè dans la vague des films porno, cette vision dèrangeante et obsessionnelle à l'ètiquette underground joue admirablement de l'insatisfaction et de l'exacerbation des sens de l'hèroïne jouèe par la talentueuse et très belle Charlotte Alexandra! Le film montre plusieurs images de fantasmes sexuels assez bizzares en introduisant des sèquences hard à la limite de l'extrême (le ver de terre sur le vagin), à des moments ou l'on ne s'y attend pas! Malgrè quelques passages difficiles, le film de Breillat existe et en devient une oeuvre forte et poètique! A noter dans les seconds rôles la prèsence du regrettè Hiram Keller, le fantasme français de toutes les midinettes de 1976 ! Une première rèussite avec la magnifique musique de Mort Shuman...

Bouleversant d'érotisme et de sensualité. La scène du ver, avec son visage blanc ébloui, est sublime.

Un film intéressant et très original de Catherine Breillat qui se situe dans une certaine lignée d’un cinéma surréaliste et fantasmagorique. Le scénario assez basique sert de prétexte à l’évocation de fantasmes, et de rêveries sexuelles. Une jeune fille rentre chez elle pour les vacances dans les Landes,elle est habituellement en pensionnat, c’est l’été et la jeune fille va vivre des émois successifs, sa sexualité est en train d’exploser et elle est assez libre sur le sujet. Elle essaye de séduire quelques hommes et tout particulièrement un jeune ouvrier très beau qui travaille à la scierie locale. Elle confie ses secrets et ses rêves à un journal intime écrit à l’encre rouge. Elle joue beaucoup avec son sexe et cela donne lieu à des scènes parfois un peu fortes qui expliquent l’interdiction à l’époque de sa première sortie en 1976 . de manière explicite sur une plage de sable, une autre scène ou le jeune homme lui découpe un ver de terre sur le mont de venus , quelques scènes de sexes masculins, dont celui de son père en train de se masturber devant sa télévision ( le formidable acteur de second rôle Bruno Baly, à la bonne tête débonnaire, complètement à contre emploi.)

Ce n’est pas du tout un film porno, ni même un film érotique, il n’y a aucune scène de rapports sexuels. Le film est aussi déjà très féministe, la JF veut des rapports protégés et ne veut pas tomber enceinte ( elle demande à son fiancé de lui ramener des pilules de Suisse),la mère a des revendications d’ indépendance, les femmes sont fortes , affirment leur sexualité et dominent les hommes . Certaines scènes peuvent rappeler « le Chien andalou » de Bunuel ou certains textes de Pieyre de Mandiargues, comme celle de la tête de poulet tranchée dont le sang s’égoutte dans un verre, ou la tentative de séduction dans une mini voiture rose, ou la scène où la JF s’offre cuisses grandes ouvertes à la vague de la marée montante, en bord de mer. C’est un film au ton très libre, très « révolutionnaire », dans la lignée d’un certain cinéma post soixanthuitard, mais avec une élégance toute particulière dans le style, qui montre déjà ce que sera par la suite le cinéma de Breillat.

Faut voir ce film pour la prestation vraiment exceptionnelle du bel Hiram keller, disparu trop tôt. Il était un des deux héros du Satyricon de Fellini (1969) et de son auteur présumé : Pétrone. Dans ce premier film de Catherine Breillat, les symboles défilent presque à chaque plan, et pour mieux comprendre, il est facile de replacer le film dans son contexte, grâce notamment à des cadrages sur une info télévisée de la France de Georges Pompidou. Univers fantasmatique d'une jeune fille aux parents assez "beauf" dont le père frise l'inceste, et renforcé par la présence faunesque et sexy d'Hiram keller ; sans lui, à mon avis, il n'y aurait pas eu ce film, il lui était presque destiné. Des scènes peuvent paraître choquantes, et je regrette le massacre d'un lombric ! Mais la censure imbécile avait encore frappé, et était tombé à pieds joints sur ce film ! C'est un film étrange, unique, un autre univers, film presque expérimental. C. Breillat est peut-être une sorte de Gus van San féminin ? Mais en tous cas : bravo Mme Breillat.

 Le sexe dans ses films ne laisse pas de place au doute et il faut les regarder avec un esprit ouvert. Ce film n'offre aucun suspense et l'intrigue se déroule à petits pas mais il est bien rythmé et même si l'on sait que la fin n'apportera pas beaucoup d'intrigue cela n'a pas d'importance car ceux qui recherchent un film à caractère sexuel seront probablement satisfaits. En plus tous les films de Breillat ont une valeur artistique et doivent être vus ne fut-ce que pour cela...

 

Dommage, avec un scénario plus conséquent cela pouvait faire un film très intéressant. Le casting était bon la forêt landaise, Charlotte Alexandra, Bruno Baly excellents tout les deux, Hiram Keller en gravure de mode (homme objet) et j'aurai bien vu Stéphane Audran dans le rôle de la mère.

Plus le film avance et plus la tension entre l’homme et la femme, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes, perd de sa puissance et tombe dans un voyeurisme complaisant. Si le cinéma est un art de l’image, nul besoin néanmoins de l’appréhender armé d’un burin. Pourtant, dans ses égarements initiaux qui ponctuent son initiation, la jeune Alice Bonnard incarne cette violence sourde à l’égard d’un milieu qu’elle exècre et auquel elle oppose son sexe, violence qui oscille entre cynisme, provocation ironique et angoisse. C’est dans cette incertitude que Breillat capte un trouble, un je-ne-sais-quoi de sensible qui légitime le visionnage d’Une Vraie jeune fille, ne serait-ce que les trente premières minutes.

 

Catherine Breillat ne filme pas le sexe : elle filme l'entrejambe. Cette nuance faite, on pourrait presque dire que son cinéma se rapproche plus du voyeurisme que de la pornographie de base... et dans Une Vraie Jeune Fille, tout le cinéma de Breillat est déjà là : des scènes déviantes destinées à titiller les censeurs, des personnages inconsistants qui récitent leur texte avec la conviction d'une courgette, une prose bien pâlichonne prétendue poésie... Si vous voulez vous soulager, inutile de visionner ce film : les films de Breillat montrent la sexualité dans sa forme la plus pathétique, la plus sale et la plus dérangeante. Et ce premier long métrage ne déroge pas à la règle : on s'enfonce des plumes et des asticots dans les parties interdites, on s'attarde sur une mare de pisse et on s'extasie devant un gland rabougri. La belle affaire ! Breillat a visiblement beaucoup aimé Salo de Pasolini : son film en emprunte la crasse mais pas l'humanité. Peut-être que sa filmographie réserve de jolies surprises... Je reste sceptique.

 Très film amateur par la faute d’une budget à deux balles et une post synchro qui fausse la véracité de dialogues plutôt plats, n’aident pas une réalisation inutilement grossière (l’urine, la vomissure). Mais la réalisatrice tient à choquer avant tout. Long, malgré un métrage raisonnable et l’exposition mélangée de tout un tas de symboles : les parents (évidemment le père adultère qui tripote sa fille) , la TV, les pulsions et fantasmes sexuels (la cuillère et le ver de terre sont plutôt réussis), etc… Hiram Keller en homme-objet et surtout Charlotte Alexandra sont les seuls points forts de ce film peu agréable, et peu intéressant, passé la mise en place où tout est dit en trente minutes à peine.

 

 

 

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