CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2091 

 

 

n°2091
 
" Pépé le Moko "

 

 

(1937)-(Fr)-(1h33)  -      Drame, Policier   

 

Réal. :     Julien  Duvivier   

 

 

Acteurs:  J.Gabin, M.Balin, L.Noro, S.Fabre ...

 

Synopsis

 

 

Guidé par l'inspecteur Slimane, la police tente désespérément de mettre la main sur Pépé le Moko, un célèbre et dangereux malfaiteur caché quelque part dans la casbah d'Alger. Fuyant une nouvelle fois la police, Pépé rencontre une magnifique jeune femme du nom de Gaby, et en tombe amoureux.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Pépé le Moko est un des premiers films noirs plusieurs décennies avant que les Français eux-mêmes n'inventent ce terme pour expliquer les films policiers américains atmosphériques. Et c'est l'un des meilleurs un film qui se classe au même rang que les œuvres de Melville, Becker et d'autres grands réalisateurs de l'après-guerre. Duvivier porte à l'écran une histoire captivante d'amour, de passion, d'amitié et de loyauté alors que Pépé le Moko (Jean Gabin) se cache dans le sous-sol miteux des quartiers de la Casbah à Alger insaisissable et dangereux car Pépé est considéré comme l'un des criminels en liberté les plus recherchés de France. Cependant, en rencontrant une belle parisienne Gaby Gould (Mireille Balin) Pépé découvre que son cœur est à Paris. Prêt à risquer sa vie et sa liberté pour poursuivre son nouvel amour Pépé part à la recherche de Gaby dans les rues d'Alger. S'ensuit une scène déchirante entre le gangster inconsolable qui poursuit sa bien-aimée Gaby tout en étant poursuivi par son ami inspecteur et la police franco-algérienne. C'est l'une des meilleures fins de l'histoire du cinéma Duvivier expose la souveraineté du cœur même celui d'un criminel effronté. C'est le meilleur effort de Duvivier et l'un des plus grand film de gangsters de tous les temps et il fait partie de mes dix meilleurs films de tous les temps.

Chef-d’œuvre impérissable, ce film tragique est d’une extraordinaire simplicité, dans l’histoire du jeu entre le truand et le policier, dans l’histoire d’amour, épurée, dans la peinture du “milieu�, dans les excellents dialogues d’Henri Jeanson et enfin dans le montage. Et tout cela concourt à une film intemporel, admirable dans son classicisme et la performance de la mise en scène, – jamais la casbah a été aussi bien filmée, inoubliable par l’interprétation des acteurs, Jean Gabin tenant ici un de ses plus grands rôles. Un des très grands films de Duvivier, un des plus beaux films d’avant-guerre.

Si le pitch est relativement simple, un caïd planqué dans la casbah d'Alger qui se fait piéger par la police suite à un coup de foudre et ses complications... mais la réalisation est bluffante avec la reconstitution de la casbah en studio, l'ambiance est très bien rendue et certaines scènes sont de véritables morceaux d'anthologie (l'exécution du premier indic). Gabin est impérial, personnage complexe, macho, autoritaire fort en gueule mais sachant faire preuve de tendresse et même de fantaisie. Bref on est loin de tout manichéisme ! Luca Gridoux nous joue un personnage aussi complexe que retors et visqueux, quant à Charpin en traitre minable, on le prendrait presque en pitié tellement il est dans son rôle. Les femmes jouent un rôle important dans ce film puisque c'est le belle Mireille Balin qui sans le vouloir conduira Gabin à sa perte, et son rôle de demi-mondaine qui ne s'en laisse pas conter est bien rendue tout comme celui d'Inès (la trop rare Line Noro), très belle dans son rôle de femme amoureuse et soumise. Quant à Frehel qui vient nous pousser la chansonnette, elle réussit à nous émouvoir en jouant quasiment son propre rôle ! Evidemment on pourra s'étonner que Gabin spoiler: mais on pardonne. Une interprétation efficace, de bonnes répliques (les textes sont de Jeanson), des personnages haut en couleur, un grand film !

Il a beau avoir plus de 80 ans, le film de Duvivier est toujours aussi bon. On ne peut pas dire qu'il n'a pas vieilli, mais il conserve un vrai charme. Notamment dans la reconstitution, dans l'ambiance et bien sur dans les dialogues, finement écris et souvent drôles.

Un classique indémodable où l'on retrouve toute une époque colonialiste, avec ses tics de langage détestables ("les nègres"), sa caricature du milieu autochtone (l'inspecteur Slimane est rusé mais lâche) et du milieu mondain parisien en voyage, mais aussi une casbah de carton-pâte plus vraie que nature, des truands magnifiques, des grandes gueules, une femme fatale digne du meilleur cinéma américain, bref un univers envoutant où Gabin, Charpin, Gabrio, Saturnin Fabre sont inoubliables tout comme les superbes Mireille Balin et Line Noro. Et, cerise sur le gâteau, Fréhel pousse la chansonnette, comme toujours, étonnante de vérité.

Un super film policier et surtout un drame avec un grand Jean Gabin. Côté mise en scène et la technique c’est superbe alors que le film a 80 ans. Ce qui est problématique c’est l’utilisation d’acteurs aux intonations franchouillardes pour jouer les habitants de la casbah d’Alger. C’est surtout choquant pour l’inspecteur Slimane ou le rôle de la gitane ou ce qu’on pourrait qualifier de « Blackface »est grossier. En dehors de cela c’est excellent et le final est magnifique

 

 

 

Alors qu’il débute comme un film de gangsters dont le contexte semble augurer de magnifiques scènes de courses-poursuites entre malfaiteurs et policiers dans cette casbah algérienne superbement reconstituée entre Paris et Marseille, le scénario de Pépé le Moko dévie rapidement vers celui d’un drame romantique assez simpliste que l’on devine voué à une conclusion tragique. Avec une mise en scène s’approchant du réalisme poétique, Julien Duvivier nous livre des images exotiques resplendissantes de l’Algérie et de l’atmosphère sordide de ses bas-fonds peuplés de personnages hauts en couleurs, mais que l’idéologie colonialiste encore d’actualité dans les années trente rendent aujourd’hui assez dérangeantes à redécouvrir. Si l’on accepte de ne pas y porter de jugement, on profite alors pleinement de ce film d’ambiance où Jean Gabin déblatère de succulents dialogues d’époque.

Une belle ambiance poisseuse de la kasbah d'Alger, et c'est même surprenant d'apprendre par la suite que tout a été filmé en studio... Belle reconstitution donc. Après, l'enquête autour de ce Pépé le Moko est un peu légère.

Si je devais parler des points positifs de ce classique du cinéma français, je dirais d'abord qu'il dispose d'une réalisation efficace, d'interprètes convaincants (en particulier Gabin) et d'une fin magnifique. Le problème, c'est qu'à cause de pas mal de longueurs je n'ai pas vraiment adhéré à l'histoire.

 

Bien sûr, on peut trouver un certain charme à voir évoluer et cabotiner toutes ces stars des années trente/quarante. Néanmoins ce film est non seulement terriblement daté, mais il passe difficilement la rampe aujourd'hui. D'autres films de la même période sont beaucoup moins caricaturaux. Celui-ci représente vraiment un concentré de l'idéologie colonialiste et raciste qui sévissait alors. Au générique, on apprend d'ailleurs que Dalio joue "l'Arbi", sic. Et on pense à la chanson "Pan pan l'Arbi" du chansonnier Montheus et à l'hymne des Zouaves. Le film nous parle aussi des "Nègres". Ca remonte à soixante-quinze ans, mais ça en dit tout de même long sur les mentalités de l'époque. Pépé le Moko apparait donc comme une sorte de document sur ce passé, peu glorieux et heureusement révolu, mais difficile d'y voir un chef d'oeuvre impérissable...

Film resté dans les mémoires, il a un intérêt plus historique que réellement lié à son scénario. Un témoin fascinant ce ce que devait être Alger à cette époque, mais sans réel caractère et où les acteurs jouent finalement assez mal. Un film qui hérite du succès de l'histoire qu'il a choisie, indéniablement exotique pour les spectateurs parisiens d'avant la Seconde Guerre mondiale.

 

 

 

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