CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2082 

 

 

n°2082
 
" Les Sans-Dents "

 

 

(2022-(Fr)-(1h25)  -      Comédie   

 

Réal. :     Pascal Rabaté   

 

 

Acteurs:  Y.Moreau, G.Kervern, F.Morel ...

 

Synopsis

 

 

Un clan vit à rebours de la civilisation, dans l'inframonde d'une décharge. Cette mini-tribu recycle en toute illégalité notre rebut pour s'aménager de manière étonnante un hameau de bric et de broc. La vie pourrait ainsi couler si une équipe policière ne se mettait sur leurs traces…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Malgré une intrigue superficielle, cette comédie à rebours de l’époque séduit par son impertinence bienveillante et son originalité.

Les Sans-dents parvient à relever le défi d’un film sans dialogue : pour s’exprimer, la bande grogne, glousse, rit, s’agite en tous sens et fait montre d’une créativité sans bornes. Le commentaire politique tient dans cette poésie foutraque qui émane de la peinture de ces parias s’ébattant comme des enfants dans cette sorte de ZAD surréaliste.

Qui a vu les précédents films de l'auteur de BD sait que Rabaté aime la radicalité crade et poétique.

On a beaucoup de mal à comprendre ce que Pascal Rabaté a voulu dire à travers le portrait de cette communauté vivant coupée du monde. Les acteurs, en roue libre, finissent par nous épuiser, et aucun ne réussit à nous intéresser au sort de son personnage.

Rabaté se réclame de Scola et de Tati, mais ce qui compte au cinéma, ce sont moins les modèles que le point de vue. Ici, il est effroyablement flou, contre-productif et dérangeant.

Le spectateur passe tout le film les yeux dans la boue, sans une seule réplique poétique à se mettre sous la dent…

À force d’en rajouter dans l’outré, ces sans-dents mordent la poussière dans ce délire faussement subversif, presque malaisant, si loin du propos qu’il voulait défendre. Pénible

Réduits à une pantomime grognante, les « sans-dents », référence à l’affreuse expression attribuée à François Hollande, enchaînent des saynètes entre provoc gênante et bons sentiments convenus. Ça grince bien un peu mais, pour l’essentiel, ça coince.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Après un temps "d'observation" de cette tribu atypique, on se rend vite compte que l'humanité est de leur coté ! Ils ont certes des coutumes déroutantes et (très) drôles mais ils sont remplis de joie, de bienveillance et de solidarité. On s'attache très vite à ces personnages finalement pas si éloignés de nous, juste avec des codes différents. Ces sans-dents ont su garder leur part d'enfance et s'émerveiller d'un rien !

Film frais et poétique qui fait du bien.

Original, satyrique et grinçant! Ajoutez une pincée de poésie et vous aurez le dernier film de Pascal Rabaté qui entre bandes-dessinées et films ne rate pas une sortie. Agréablement surpris!

Les sans-dents, ça passe ou ça se casse les dents. Moi j'ai été totalement séduit ! Vu en avant-première au Festival Grolandais Fifigrot en septembre 2021, la salle a bien ri ! Mais le film divise c'est certain, comme tout film concept. Moreau, Kervern et les autres sont d'une grande poésie, d'aucuns trouveront les personnages caricaturaux voire rabaissants, moi, après un temps d'adaptation, je me suis peu à peu laisser emporter par ce film d'une grande originalité, où chaque plan est surprenant ! Des idées en pagailles, de la poésie. Merci !

 

Y a-t-il actuellement un autre pays qui compte autant d’ « allumés » que la France parmi ses réalisateurs de cinéma ? Chacun dans son genre, Bruno Dumont, Gustave Kerven et Bruno Delépine, Gaspard Noé, Antonin Peretjatko, Jean-Christophe Meurisse et … Pascal Rabaté, le réalisateur de "Les sans-dents", proposent des films qui vont plus loin que le burlesque en puisant abondamment dans l’absurdité, que ce soit au niveau du fond ou de la forme. C’est ainsi que les personnages de Les sans-dents ne s’expriment que par des gloussements, des rires, des cris, du grommelot, des onomatopées, des grognements, des borborygmes, la seule véritable phrase qu’on entend dans le film, « Je vous aime tous » étant proférée par … un mort ! D’un côté, une douzaine de personnes ayant investi une décharge, passant le plus clair de leur temps à s’amuser comme de véritables enfants, utilisant les objets de la décharge à d’autres fins que celles prévues lors de leur fabrication. Ces personnes sont pacifiques, elles ne font de mal à personne, il n’empêche, une petite équipe de policiers cherche quand même, sans grand succès, à les alpaguer. "Les sans-dents" est un film qui ne laissera personne indifférent : un rejet total pour certains spectateurs, une adhésion totale pour d’autres, et un nombre important de spectateurs passant d’un sentiment à l’autre selon les scènes.

Bienvenue dans le Quart-monde ! Il n'est guère étonnant que Pascal Rabaté ait eu du mal à trouver des financements pour son dernier film, eu égard à son sujet et à son traitement radical, sans paroles et sans musique (hormis pour une scène). L'on retrouve l'auteur de BD dans Les sans-dents, avec un humour très visuel, basé sur des situations davantage que sur un scénario réellement écrit. Bien que les Grolandais aient qualifié le film de mélange de Mad Max et de Jacques Tati (sic), c'est bien entendu du côté corrosif d'un certain cinéma italien qu'il faut chercher ses références, en particulier avec Affreux, sales et méchants. Les partis-pris de mise en scène de Rabaté fonctionnent par à-coups pour la communauté des marginaux, même si les personnages n'ont guère de profondeur et se réduisent à quelques notations comportementales et physiques, mais c'est pire pour le contrechamp de l'action avec des policiers caricaturés et anonymes, à l'exception de François Morel. Du côté des sans-dents, Gustave Kervern et Yolande Moreau font leur travail avec abnégation dans ce phalanstère ramené au rang de tribu préhistorique. Disons que la charge sociale, que l'on pouvait attendre d'un tel thème, n'est pas vraiment au rendez-vous et que le film n'a pas la puissance de Themroc, si l'on cherche à comparer ce qui n'est qu'en partie comparable.

 

Voilà un film qui devrait s'exporter facilement : 0 dialogue à doubler (ou même sous-titrer). Les "héros" s'expriment par mimiques, grognent, gloussent, etc. On se croirait dans la "Guerre du feu"... Sauf que le "feu" est un "Feu" (ou pas), alias Gustave Kervern (évidemment très à l'aise dans cet univers loufoque), et qu'il y a guéguerre plutôt, avec une petite équipe policière menée par François Morel (laquelle, représentant pourtant la civilisation, est tout aussi rudimentaire dans l'expression !). La forme, soignée techniquement, n'étant jamais au service d'un scénario qui tienne debout, ce nouveau Rabaté, tout en poussant encore d'un cran l'aspect "conceptuel", y piétine. Les quelques trouvailles de mise en scène (comme la scène de l'"enterrement") ne compensent pas le finalement grand vide... de l'histoire. 1 h 25 bien longue, sans paroles, ni même musique...

Je suis totalement pour les films concept ... mais là ça l'est un peu trop. Et trop de scènes avec de la cruauté animale m'ont fait sortir du film (surtout quand on entend des gens rire sur les dites scènes) ... En gros c'est un peu Rrrrrrrr! qui aurait rencontré Mr Bean (ni paroles, ni musique) ... c'est sans doute génial pour certains, qui vont y voir une sorte de lutte des classes blabla. Pour ma part, j'ai perdu 1h30 de ma vie. On sera beaucoup dans ce cas. J'ai prévenu, à vous de faire votre choix, on est maitres de notre destin, après tout.

Cette comédie raconte le quotidien d’un groupe de marginaux qui vivent dans un monde hors-sol, à la marge de la civilisation. Le réalisateur nous décrit ce groupe déjanté, analphabète et asocial qui vit de récupération et de rapine dans une décharge. C’est du 6ème degré et la police veille, enfin essaye de veiller dans une totale inaptitude. Tout cela est drôle mais au final, çà devient vite lassant et pas très génial.

Pascal Rabaté signe un film presque muet avec un casting qui pourrait sembler prometteur : Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel. On pourrait se dire que le cocktail est explosif pour un bon film social qui dénonce le mépris de certains hommes politiques pour les classes populaires. Mais il n’en est rien. Ce film sans intérêt caricature et se moque des faibles, des marginaux. Gênant du début à la fin.

 

 

 

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