CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2077 

 

 

n°2077
 
" Les amants passionnés "

 

 

(1949)-(An)-(1h31)  -      Drame romantique  

 

Réal. :     David  Lean   

 

 

Acteurs:  A.Todd, T.Howard, C.Rains ...

 

Synopsis

 

 

1939. Lors du bal du Nouvel An, Marie retrouve Steven Stratton. Ils s'aimaient, cependant elle avait prefere epouser Howard Justin, un home riche et considéré. Mary et Steven se revoient, mais Howard met fin a leur rencontre. Neuf ans plus tard, dans un hotel sur les bords du lac d'Annecy, le hasard les reunit de nouveau.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Lean n’est plus le bon artisan au service d’un texte adapté, mais un auteur à part entière, capable de transcender son récit. D’ailleurs, la réussite du film ne se justifie pas uniquement par le talent de son réalisateur, mais aussi par la subtilité déployée par le scénario. Nous ne sommes jamais dans la caricature, le trait apparaissant au contraire toujours fin, nuancé, si bien que c’est toujours une réelle sympathie que nous ressentons vis-à-vis des trois personnages principaux. En effet, point d’odieux et violent mari qui pourrait justifier l’adultère, encore moins de destins contrariés par les évènements, juste deux hommes aimant la même personne et une femme qui ne sait pas véritablement ce qu’elle veut.

Aucun film de David Lean n'est ratè mais certains sont exceptionnels! Dans "The Passionate Friends", Lean grave à tout jamais l'amour impossible entre Ann Todd et Trevor Howard! Une sorte de remake du mythique "Brief Encounter" (le film qui lui avait valu un succès international à la fin de la guerre) ayant pour principal dècor le superbe lac d'Annecy en Haute Savoie où une femme (Todd) èpouse un homme plus âgè (Claude Rains) et retrouve un amant plus jeune (Howard). Evitant un scènario dègoulinant de pathos et de mièvrerie, la camèra suit admirablement le propos: les gros plans traquent le personnage de Mary, la dètaille, la suit dans ses pensèes! Trevor Howard, une fois de plus très à l'aise dans un personnage en quête d'une part de bonheur qu'il n'aura jamais, donne une rèplique exacte à l'interprètation lumineuse et èmouvante de la magnifique Ann Todd! Cette très belle blonde aux yeux bleus, symbole parfait de l'anglaise bon chic bon genre, trouve là son plus beau rôle au cinèma! Moments superbes: une rencontre à travers une voix-off et des flash-back, le pique-nique baignè d'un climat rêveur ou encore la tentative de suicide sur un quai de mètro! Autant de beaux moments dans ce grand film lyrique de David Lean qui mèritent d’être mis en valeur et sauvegardès à jamais dans les mèmoires...

Marie, l’héroïne, a beau être profondément amoureuse de son amant, elle ne semble jamais vraiment décidé à quitter son époux, mettant bien en évidence ce confort que lui apporte son mariage et la difficulté à quitter une situation aisée pour un homme qu’elle aime, mais avec qui l’avenir semble nettement plus incertain... Les actes de chacun sont ainsi toujours justifiés et permettent à l’ensemble de garder une profonde cohérence et crédibilité, sans que le récit oublie pour autant de développer plusieurs thèmes en parallèle, notamment celui du temps qui passe et sa manière de transformer même les sentiments les plus forts. Et si le film peut paraître très légèrement daté dans certains aspects, c’est en définitive bien peu pour ne pas apprécier cet émouvant mélodrame, fort bien joué par le trio Ann Todd (qui ne se contentait donc pas d’être la femme de Lean lors du tournage) - Claude Rains - Trevor Howard, et brillamment mis en scène par un artiste qui ne cessera durant encore trente ans de nous ravir. Passionnant.

Un film peu connu de l'oeuvre du réalisateur de "Lawrence d'Arabie" qui lorgne beaucoup ici sur son chef d'oeuvre antérieur "Brève rencontre" et pas seulement par la présence de Trevor Howard dans un rôle quasi-similaire. Ce film, dont le titre français est très trompeur sur les relations entre les deux personnages, est incontestablement inférieur par quelques petites mais présentes lourdeurs dans la structure et par la présence d'Ann Todd qui est très loin de valoir Celia Johnson. Mais l'ensemble vaut largement qu'on s'y arrête pour une histoire malgré tout très intéressante, une mise en scène magistrale (le réalisateur montrait déjà sa maestria unique pour le tournage en extérieurs!) et le jeu très subtil et émouvant du toujours brillant Claude Rains, qui se taille ici carrément la part du lion. Une réussite certes pas pleine mais une réussite tout de même.

 

Septième film de David Lean, auteur intéressant, qui a su tout au long de sa carrière allier la qualité au succès populaire, Les Amants passionnés a souvent été comparé à Brève rencontre, en raison de la présence de Trevor Howard au générique et du thème de l’adultère. Signalons tout de suite là une imposture, entretenue de surcroît par la mauvaise traduction du titre en français. The Passionate Friends, les amis passionnés, deviennent (par la grâce d’un tour de passe-passe effectué pour des raisons commerciales) des amants passionnés… Le sujet est ainsi déplacé de la relation entre un mari et sa femme vers celle entre la femme et son amant. La première heure du film, qui développe d’ailleurs cette dernière relation, s’étire interminablement dans des scènes répétitives où l’on se console en admirant de très beaux paysages… La dernière demi-heure apporte enfin une épaisseur psychologique au récit en recentrant sans ambiguïté le propos. L’interprétation est inégale entre Ann Todd, fade et sans saveur, Trevor Howard solide mais peu charismatique et Claude Rains, magistral dans le rôle du mari, dont il montre peu à peu toutes les facettes et qui se révèle finalement surprenant d’humanité. C’est bien lui le véritable héros de cette petite fable moraliste qui ne laissera cependant pas un souvenir impérissable dans la filmographie de David Lean.

 On pense aussi aux Enchaînés (1946) du même avec Alfred Hitchcock avec la présence de l'acteur Claude Rains, toujours dans le rôle du mari de l'héroïne, mais si dans Notorious c'est un scélérat, dans Les amants passionnés ils refusent que son épouse est le même sort tragique qu'Anna Karénine. Alors oui, l'épouse torturée par ses pulsions, sauvait par son mari, tout comme les liens du mariage sauvegardés, cela apparaît un peu conformiste aujourd'hui, et cela empêche au film d'être un chef-d'oeuvre. On peut regretter aussi que David Lean n'est pas plutôt choisi une actrice mythique comme Vivien Leigh pour interpréter le personnage tourmentée de Mary Justin. Cela aurait permis au film d'avoir une autre dimension, et ne pas être enfermé dans les codes de son époque. Que d'actes manqués pour un film certes brillant.

 

On retrouve ici la thématique de l'amour impossible abordée dans "Brève rencontre", sauf que le traitement y est très différent. Seulement, on y retrouve la même incapacité à rendre les personnages attachants.

Passé et désuet. Une époque et une vision de la femme où l'homme est le sauveur. C'était peut-être romantique à l'époque mais côté mœurs, ce film a trop vieilli pour moi

 

 

 

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