CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2063 

 

 

n°2063
 
" La dernière fanfare "

 

 

(1958)-(Am)-(2h01)  -      Drame   

 

Réal. :     John  Ford   

 

 

Acteurs:  STracy, P.O'Brien, D.Crisp ...

 

Synopsis

 

 

Frank Skeffington brigue un sixième mandat de maire. Mais ses vielles méthodes sont moins efficaces que les nouveaux moyens employés par son adversaire. Il perd ainsi le soutient des puissants industriels. Il se lance alors seul dans la bataille, n'hésitant pas à ruser pour remporter les suffrages...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

On est loin ici des thématiques fordiennes et des westerns tournés quelques années auparavant. John Ford réalise tout simplement l'un des meilleurs films jamais faits sur la politique, et vu sous un autre angle ce film pourrait être (aurait pu être) un polar crépusculaire avec ce héros seul et délaissé sachant sa fin proche. Or ici c'est "juste" un film sur la politique et c'est Spencer Tracy qui y tient brillament la vedette dans l'un de ses meilleurs rôles et 28 ans après son dernier film avec Ford. Décortiquant les rouages d'une élection municipale de province, Ford décortique le système tout en livrant une belle critique sur la vieillesse et la solitude.

Le risque, en tant que spectateur de "La dernière fanfare", est de totalement succomber à la tendresse pour son personnage principal, le dénommé Frank Skeffington. Car l'empathie de Ford pour ce dernier ne doit pas nous aveugler sur les stratégies politiques mise en place. En même temps qu'un portrait émouvant sur un homme âgé qui peine à s'entendre avec son fils, le film est aussi un formidable document sur la réalisation d'un campagne politique (d'un côté, la rencontre directe avec les habitants; de l'autre, l'utilisation des médias pour véhiculer un message) et sur l'amitié au sein d'un parti : sur ce point, "La dernière fanfare" montre comment un collectif soudé peut faire tenir un homme qui, dans sa vie privée, s'enfonce dans une terrible solitude. La beauté et l'intelligence du film est de combiner puissance des sentiments et hauteur de vue politique; en somme, mêler la simplicité à l’ambiguïté dans une mise en scène épurée qui ne surplombe jamais ses personnages mais sait autant les accompagner que s'en distancier. Un moment de cinéma poignant d'une maturité exemplaire.

Comme le dit le politicien au début du film: la politique est un divertissement. Nous sommes vraiment au cœur du sujet, tout y est espiègle et ingénieux. Du coup les pièges plus ou moins grossiers sont délectables pour le spectateur. Rajoutez en plus la verve ironique de Tracy et voilà un film qui réconcilie avec une campagne politique parfois ennuyeuse. L’idée est bonne de mettre le neveu à notre niveau. Il découvre aussi les rouages de la manipulation et en vérité le résultat importé moins que la forme. Excellent

 

Un film réalisé en 1958 par le cinéaste John Ford mais je pense qu'il ne doit pas être dans les hauteurs en terme de qualités dans sa longue filmographie !! Un long métrage qui me parait trop bavard a point de m'ennuyer un certain temps sur ce récit politique ou un maire d'une grande ville prépare, avec l'aide de son neveu, sa dernière campagne municipale. Il fait des arrangements pour avoir des voix à droite et à gauche croyant en une nouvelle victoire. Je dois avouer que j'ai commencé a m'intéresser à ce film au moment du jour de votes. Il y a quelques séquences qui sont marrantes comme le chien qui n'arrète pas d'aboyer sur le tournage du spot publicitaire du rival de notre candidat en question mais il y a aussi des moments tristes, je n'en dis pas plus. Une semi déception pour ma part, je trouve John Fordr plus inspiré à Monument Valley pour tourner des Westerns qu'ici. Ls acteurs jouent bien leurs personnages avec en tète le vétéran Spencer Tracy et le jeune Jeffrey Hunter. L'ensemble est assez moyen.

Un bon film de studio, intéressant et qui décortique bien le processus de ce qu'est une campagne électorale. Cela n'a pas beaucoup changé, et le film reste d'une grande actualité et d'une acuité réaliste. Les bons sentiments , le populisme , les bénis oui-oui , les flatteurs, tout y est . Spencer Tracy est bien sûr excellent , et le film garde un bon rythme. la dernière partie sur la déchéance et la descente aux abimes est aussi très touchante , Un film très solide de John Ford , même si ce n'est pas un de ses chef d'oeuvre.

Un thème fordien par excellence : la fin d’une époque. Ici, en l’occurrence : la fin d’une certaine façon de faire campagne en politique et de faire de la politique en général, proche des gens, pour servir leurs intérêts. Un portrait masculin fordien par excellence : celui d’une tête de mule au grand cœur, de sang irlandais. John Ford oppose de manière assez manichéenne un vieux filou de la politique, un peu « voyou », un peu séducteur, mais simple et juste, à un « parfait idiot » incarnant les valeurs policées de l’American way of life. Il oppose un candidat « historique », issu et soutien des couches populaires, au candidat d’une nouvelle ère, propulsé par les riches et les puissants. Malgré la caricature, il est assez facile de se laisser séduire par le savoir-faire narratif du cinéaste et surtout par la composition trapue, puissante et sympathique de Spencer Tracy. Énergie, humour. Petites touches mélancoliques. Dommage que le final cède à une mélodramatisation facile, excessive et longuette.

John Ford filme ici le dernier combat d'un vieux lion de la politique, magistralement incarné par Spencer Tracy. D'abord plutôt amusant, le film prend peu à peu une connotation dramatique, dans une progression habilement orchestrée. Un peu dommage que les seconds rôles (notamment les antagonistes) ne bénéficient pas d'autant de profondeur, mais il demeure toutefois un film politique malin et encore assez pertinent dans son propos.

 

C'est clairement Spencer Tracy, acteur capable d'exprimer énormément d'émotions en très peu de gestes, qui tient la barre de ce film et donne la force qui en ressort. Autrement John Ford montre certes ici encore une fois son amour pour les gens simples mais aurait gagné à être plus subtil en étant moins manichéen. Spencer Tracy est forcément un type roublard mais au final bon et droit dans ses bottes alors que son adversaire est forcément un abruti de première soutenu par une bande de crapules. Je sais qu'on est dans le pays qui a mis à sa tête des types comme Bush ou Reagan mais tout de même. Donc il est inévitable que je sois un poil déçu par ce Ford qui aurait vraiment pu être très puissant sans cela.

Les élections américaines sont certes caricaturales mais la caricature humaine et politique est poussée trop loin dans ce film. A vous dégoûter non seulement de la politique mais des hommes en général. Spencer Tracy ne peut relever le niveau.

 

 

 

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