CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2053 

 

 

n°2053
 
" Vivre sa vie "

(En 12 tableaux)

 

(1962)-(Fr)-(1h24)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Jean-Luc Godard   

 

 

Acteurs:  A.Karina, S.Rebbot, A.Labarthe ...

 

Synopsis

 

 

Pour boucler ses fins de mois et lutter contre l'ennui, Nana, vendeuse dans un magasin de disques, décide de se prostituer.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Lorsque Jean Luc Godard filme Anna Karina c'est quelque chose, si le film est moins fou, plus posé, plus austère que Pierrot le fou, à bout de souffle et consort il n'en reste pas moins un film troublant, intéressant, avec une mise en scène qui montre sans arrête sa raison d'être, jouant avec les angles de vues, les partis pris. On a aussi une magnifique discussion sur la philosophie, et une lecture de Poe totalement déroutante.

Dans les années 60, Jean-Luc Godard s'est très vite imposé comme l'une des personnalités les plus originales de cette nouvelle génération de cinéastes. "Vivre sa vie" révèle une fois de plus un créateur extraordinairement fécond, une oeuvre en douze tableaux pouvant difficilement être classée dans un genre cinématographique plutôt que dans un autre! En jeune vendeuse qui n'arrive plus à joindre les deux bouts en se livrant à la prostitution, Anna Karina trouve en Nana le plus beau rôle de sa carrière! Drôle et triste, sensible et magnifique, il faut voir ce petit animal plein de grâce pleurer devant "La passion de Jeanne d'Arc" ou danser dans une salle de billard pour apprécier sa prestation à sa juste valeur! D'une étonnante originalité et de surcroît admirablement interprétée, le film se termine par la plus sèche des manières! Mais pouvait-il en être autrement! A noter la très belle partition de Michel Legrand où Godard utilise remarquablement le temps d'une scène une chanson de Jean Ferrat: "Ma môme"...

 Vivre sa vie est un film remarquable, un des plus discrets de sa filmographie mais qui mérite qu'on s'y penche dessus. Douze scénettes du quotidien morose d'Anna, une femme touchante dont on ne sait pas grand-chose à part qu'elle n'a pas l'air heureuse et qu'elle cherche à donner un sens à sa vie insipide ; et histoire aussi de gagner plus d'argent elle va alors se prostituer. Douze scénettes de la vie quotidienne filmées comme seul Godard savait filmer, avec des prises de vues de toute beauté, de dos, ou de face sur le doux visage d'une Anna Karina charmante et adorable, un noir blanc qui capte admirablement la lumière, et une belle musique de Michel Legrand.

Difficile de décrire avec les mots justes ce que cette oeuvre très riche de Jean-Luc Godard peut provoquer comme sentiments, et c'est d'ailleurs un dilemne qui est abordé dans un des meilleurs passages du film. Avec la prostitution comme thème majeur, le réalisateur dépeint le quotidien d'une jeune femme livrée à elle-même. Les nombreuses digressions sur le vaste thème de la vie, inénarrables, semblent parfois touchées par la grâce, bien aidé par la beauté et le charisme de Anna Karina, filmée avec amour par son conjoint. Du cinéma très cérébral, parfois bancal, mais dont s'échappe par moments une puissance irrésistible.

Magnifique portrait de femme, hommage de Godard à sa muse, Anna Karina, superbe, c'est aussi un témoignage sur le début des années 60. Un des films les plus narratifs de son auteur et un hommage réussi à Falconetti. Cependant, même si ce n'a pas beaucoup d'importance ici, la fin est un peu expédiée...

 

"Vivre sa vie : film en douze tableaux", portait d'une femme qui se prostitue pour remédier à l'ennui et surtout parce qu'elle manque d'argent, peine à émouvoir, malgré une modernité formelle incontestable (refus du champ-contrechamp; travelling fracturé qui mime le bruit des mitraillettes; filmer les visages dans les miroirs, etc.), à cause d'un ensemble qui cherche à créer du drame en s'appuyant sur un sentiment d'indifférence (les longues explications sur les réglementations de la prostitution; le final abrupte). Le film m'intéresse surtout par ses digressions sur la pensée, l'amour et la responsabilité, qui donnent une profondeur à un personnage au fond peu aimable mais finalement assez attachant, magnifiquement incarné par la sublime Anna Karina. Rarement un cinéaste n'aura autant crié son désir de filmer une actrice tout en étant incapable de faire surgir une véritable émotion autour du personnage qu'elle incarne : un véritable paradoxe pour ce film intéressant par sa mise en scène mais distant et inégal dans son contenu.

Pour moi le moins pire et le film le plus abordable de Godard. Reste une image de la femme paumée qui se pose des questions sur l'amour. Vision machiste et paternaliste de la jeune fille mièvre. On sait bien qu'il n'y a aucun plaisir à trouver avec ces types d'hommes et ça ne fait pas part de la violence, des maladies, des déceptions, de la saleté, des vieux bonhomme qui bavent. C'est très survolé et très années 60 dans toute la légèreté !

Chronique intimiste et pleine de mélancolie d’une femme en mal de vivre,au rythme un peu languissant, mais servie par une mise en scène sublime où irradie la lumineuse Anna Karina, et bercée par la musique entêtante de Michel Legrand.

 

Mis à part la beauté de la femme principale Vivre Sa Vie est terne ennuyeux et même extrêmement ennuyeux. La scène de la danse avec le Jukebox est pathétique. La diatribe sur le fonctionnement de la prostitution était ridicule la scène finale est la scène la plus amateur et la plus fausse que j'ai jamais vu dans un film. Mais bon c'est de l'art je suppose qu'avec l'art on peut tout se permettre. Un peu comme ces peintures d'un grand triangle ou d'un grand cercle qui se vendent 25 millions de dollars c'est la même chose. Je dois répéter que le personnage principal Anna Karina était belle et qu'elle avait des yeux complètement stupéfiants. Mais c'est probablement la seule raison pour laquelle j'ai regardé le film en entier...

"Vivre sa vie" ne m'a pas convaincu : trop décousu, il finit par ne plus bien cerner son sujet et partir vers des chemins aventuriers absolument pas maîtrisés. S'ensuivent alors de nombreuses scènes bavardes, longues dont on ne saisit guère le sens (que vient faire par exemple un véritable débat philosophique argumenté au beau milieu du film ?) si ce n'est encore une fois de provoquer le spectateur. Encore faut-il que cette dernière ait un sens, même s'il n'est pas toujours clair... Inconsistant, ce film n'en possède finalement pas, chose d'autant plus décevante que les audaces ne manquent pas et que certaines séquences démontrent une nouvelle fois toute l'étendue de l'univers si poétique de Godard. 

 

 

 

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