(1986)-(Fr)-(1h52)  -        Mélodrame    

 

Réal. :     Alain  Resnais  

 

 

Acteurs:  S.Azéma, A.Dussolier, F.Ardant, P.Arditi ...

Synopsis

Pierre, violoniste, invite un de ses amis virtuose, Marcel, à dîner et lui présente sa jeune femme, Romaine. Marcel et Romaine vont s'éprendre passionnément l'un de l'autre.

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

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  bonnes            moyennes           mauvaises 

 C'est délicieux (interprétation) et délectable (dialogues finement écrits - voire monologue, au premier tableau, par Marcel), filmé, cadré, monté avec excellence, dans des décors raffinés. Où théâtre et cinéma se conjuguent avec opportunité - beaucoup mieux que du "théâtre filmé" (en dépit du rideau rouge qui introduit, ponctue les actes et conclut, en se refermant).... 

Alain Resnais surprend encore, cette fois ci avec cette pièce de théatre filmée, car c'est bien une pièce de théatre que l'on voit : le rideau, les longs plans séquence (seuls de légers travelling, dont un circulaire assez génial lors d'une réplique de dussolier). Je n'ai pas lu la pièce de Bernstein, mais j'imagine que Resnais y a été fidèle. Le film est assez lent, ce qui peut déplaire, il n'y a aucune musique additionnelle non plus, juste celle jouée par les acteurs. Ce film apparait comme le contraire de l'Amour à Mort, bien que j'ai une préférence pour l'Amour à Mort j'm'incline devant la prestation époustoufflante des acteurs. -Dans un interview, Arditi dit qu'avant le tournage du film, les acteurs ont joué le film entièrement devant l'équipe technique.-

Remarquable adaptation d’une pièce de théâtre à succès de la Belle époque, fidèle au texte et d’une originalité, d’une modernité « à la Resnais ». Sur la trame d’une pièce filmée (rideau, décors statiques), Alain Resnais fait virevolter sa caméra et cadre parfaitement, à chaque instant, des acteurs au sommet (et d’ailleurs primés). Pour accompagner une réflexion profonde sur les sentiments, la liberté, le libre arbitre, les mystères de l’âme. C’est profond, subtil et très mélancolique, très loin de la légèreté dont il fera montre ensuite. Un film par ailleurs tout en harmonie, depuis les décors jusqu’à la musique. Un film de référence.

La surprise de l'amour en introduisant. L'exaltation. Puis la sublimation dans ce dernier acte profond et bouleversant d'émotion.
Ce vaudeville tragique peut agacer dans la folie de cette femme mais il garde une droiture impressionnante avec les deux figures masculines fières et amoureuses pareillement. C'est du beau théâtre et une mise en scène fine, élégante et très évocatrice.

Dans des décors de théâtre et avec des acteurs qui surjouent, Resnais met en place les ingrédients de ce 'Mélo' plein d'artifices et dont on se demande bien ce à quoi il va mener. Si la distance ironique contribue d'abord à rendre le film un peu stérile, l'émotion surgit finalement dans le dernier acte, aussi inattendu que puissant.

Le film vaut surtout pour sa façon qu'il a de travailler la forme théâtrale, en utilisant le champ/contre-champ quand on s'y attend le moins et en le refusant majoritairement pour mieux mettre en évidence une caméra qui saisit l'ensemble du décor et de ses personnages. Tragique, bien qu'il contient quelques touches d'humour, "Mélo" est un film exigeant, parfois trop austère mais qui sait offrir des moments d'une beauté sidérante et un final d'une intensité folle.

Alain Resnais réalisait en 1986 ce film tiré d’une pièce de théâtre éponyme d’Henri Bernstein (1929), auteur quelque peu considéré comme démodé. Ce tragique chassé-croisé amoureux porté par des valeurs sûres du cinéma français (Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi, Fanny Ardant) est un hommage assumé au théâtre – les décors et la lumière y sont volontairement artificiels. Si l’on reste émerveillé devant la qualité artistique indéniable de cet ensemble de tableaux, le choix de cette adaptation un brin surannée laisse un peu perplexe. L’ennui poli n’est jamais très loin.

 Resnais avait demandé à ses acteurs(tous des futurs fétiches du cinéaste)d'amplifier leur interprétation,comme s'ils jouaient au théâtre. Seulement,le film entier apparaît artificiel,en manque d'émotions véritables,contenu tout entier dans ses prétentions artistiques. La profession a aimé puisque 8 nominations aux Césars(dont deux remportés) ont aspergés la cérémonie de 1987. André Dussolier n'avait pas le charisme que l'âge lui a donné. Pierre Arditi passait son temps à cabotiner,tout comme Sabine Azema,trop occupée à s'écouter parler. Alors pourquoi une telle célébration?

Du théâtre, dans toute son exagération, filmé par le grand Resnais. N'empêche, les comédiens, pourtant excellents, surjouent en permanence et manquent de naturel. Les décors trop factices peinent à crédibiliser l'ensemble. Et que dire de toutes ces longueurs qui provoquent un certain ennui? Je peine à comprendre pourquoi ce film a été autant adulé par les critiques et a obtenu autant de récompenses. Bof... louable intention de l'inventif Alain Resnais, qui s'est, cela dit, montré bien mieux inspiré dans ses autres oeuvres.

Le problème principal est la pièce de théâtre sur laquelle est basé ce film et la façon dont le film n'ouvre pas la pièce à un public plus large. La pièce elle-même est presque un pur mélodrame où la femme joue littéralement une femme en agonie existentielle et émotionnelle parce qu'elle est amoureuse de quelqu'un. Oui c'est le type de mélodrame celui où nous fixons l'écran la bouche à moitié ouverte en nous disant vraiment est ce possible d'être comme ça dans la vraie vie mais qu'est-ce que tu vas faire de ta vie si tu est comme ça. Et en plus amoureuse de ce type qui est un violoniste français ennuyeux dans un film encore plus ennuyeux...

Un exercice de style un peu académique de la part d'Alain Resnais, consistant à faire d'une pièce de théâtre un film aux décors de théâtre et interprétée théâtralement. Même si techniquement c'est bien fait, il n'y a pas de quoi emballer le spectateur. Quant au fond, la pièce est plutôt bien construite, avec 3 actes : la séduction, la passion, la mort et personnages au sentiments le plus souvent ambigus avec des caractères très marqués et très différents les uns des autres. Les interprètes sont à la hauteur, mais souvent froids et distants par rapport à leurs rôles respectifs. Malgré leur relatif jeune âge, on reconnait bien les mimiques, postures et intonations qui accompagnent de tout temps Sabine Azéma, Pierre Arditti, André Ducellier et Fanny Ardant