CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2031 

 

 

n°2031
 
" Les tricheurs "

 

 

(1958)-(Fr,It)-(2h00) -      Drame    

 

Réal. :     Marcel Carné   

 

 

Acteurs:  L.Terzieff,  P.Petit, J.Charrier, R.Giraud,        J-P.Belmondo  ...

 

Synopsis

 

 

Dans le années 1950 à Saint-Germain-des-Prés, la jeune Mic rencontre Bob par l'intermédiaire d'une bande d'amis. Les différences de classes sociales,l'orgueil, les sentiments dissimulés auront raison de leur amour..

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Gros succès en salle lors de sa sortie en 1958, Les tricheurs fut ensuite un des angles d’attaque des tenants de la Nouvelle Vague pour dénigrer un cinéma « ancien genre ». Ce film et toute la filmographie de Marcel Carné feront les frais de « critiques » pas toujours pertinentes. Soixante ans après sa réalisation, il est savoureux de constater que Les tricheurs a bien mieux vieilli que nombre de films estampillés « Nouvelle Vague », œuvres pour certaines tournées par les plus fervents détracteurs dudit Les tricheurs. 

Quand un maître du drame réaliste d’avant-guerre, en l’occurrence Marcel Carné (Quai des brumes, Les enfants du paradis et quelques autres chefs-d’œuvre), s’attache à tirer le portrait de la jeunesse parisienne existentialiste de la fin des années 50, ça donne Les tricheurs. Un tableau cynique et grave sur une poignée de jeunes étudiants désinvoltes et égarés en rupture avec la société et leurs aînés qui les entourent. Par orgueil et soif d’indépendance, ils rejettent l’hypothèse de se normaliser aux règles de l’amour et du travail. Leur quotidien se partage entre les après-midi passés dans les cafés du quartier bohème de Saint-Germain-des-Près, les boîtes de jazz en vogue et les beuveries nocturnes dans d’immenses appartements bourgeois. Qu’ils soient issus des bonnes familles ou non, tous n’aspirent qu’à jouir de leur propre liberté, quels qu’en soient le prix et les conséquences. Ces jeunes adultes sont incarnés par des comédiens pour la plupart issus du Théâtre et alors inconnus. Bob est joué par Jacques Charrier, que l’on ne reverra plus guère et fut essentiellement célèbre pour avoir été le second mari de Brigitte Bardot. Laurent Terzieff et sa gueule inimitable, que l’on a revu l’an passé dans J’ai toujours rêvé d’être un gangster, complète la partie masculine du casting dans laquelle Jean-Paul Belmondo, pour son quatrième long-métrage, n’apparaît qu’en arrière-plan. Ses (rares) répliques sont déjà à l’unisson d’une décontraction légendaire. Récompensé du Grand Prix du cinéma français en 1958.

Un très bon film de Carné , qui retrouve comme un second souffle sur ce film. C'est aussi un film presque historique , héritier du cinéma traditionnel , du " cinéma de papa ", et qui annonce la Nouvelle vague et même "mai 68". C'est la transmission de relais entre le génération Front Pop des années 30 et les jeunes loups qui vont bientôt arriver quelques mois plus tard : Truffaut , Godard, Chabrol, Rivette.... Le sujet aussi est dans cette lignée, la description de ces jeunes , perdus , à la recherche de repéres, rebelles pour certains,( Terzief remarquable , et Belmondo excellent , qui nous apparait déjà comme le futur grand qu'il sera chez Godard ). Le côté desabusé et mélancolique de cette jeunesse est très bien vu par ce cinéaste qui pourrait être leur grand père , prouvant toute sa verdeur et sa lucidité. Un film important au delà même du plaisir qu'il procure.

Plusieurs personnes se sont plaintes sur le tard qu'on n'ai pas interdit en son temps ce film attachant de Marcel Carné! Finalement "Les tricheurs" s'est fait où le réalisateur de "Hôtel du Nord" a édulcore fortement l'histoire! On y trouve en quelque sorte la relève du cinéma français et promis à la cèlèbritè : Laurent Terzieff, Jacques Charrier, Pascale Petit, Andrèa Parisy., Dany Saval..et le dèbutant Jean-Paul Belmondo! Tous ces jeunes dèsoeuvrès se donnent des airs de petits durs avec une application touchante! Un reflet de la jeunesse dorée et rebelle du Saint-Germain-des-Près de la fin des annèes 50! L'aspect pittoresque de la faune de ce cèlèbre quartier de la capitale donne lieu à une oeuvre à succès où Carné y fut porté en triomphe! 

Film à voir absolument,... Belmondo dans un de ses premiers rôle (raison initiale pour laquelle j'ai regardé ce film) mais on peut découvrir de jeunes acteurs débutants talentueux (Laurent Terzieff en premier) et un sujet sur la jeunesse tellement d'actualité 50 ans après.

 

Où comment la jeunesse apprend à ses dépends quelqu’il est dangereux de jouer avec les sentiments. « Au bout de deux fois je la laisse aux copains »... un vrai discours de désabusé qui essaie de dissimuler avec rancoeur et cynisme sa tristesse. Prouver qu’on est fort mais qu’en vérité on souffre d’aimer. Portrait bien brossé et assez beau avec sa fin triste.

Etre romantique, exprimer ses sentiments pour quelqu'un sont des attitudes considérées pour le moins comme étant ridicules, desquelles il faut absolument se moquer ; vive le cynisme, vive l'affranchissement... Voilà le comportement qu'il fallait adopter pour la jeunesse du Saint-Germain-des-Prés de la fin des années 50 ; comportement qui a encore de nombreux émules aujourd'hui...
Mais voilà, adopter ce comportement, négliger en toute connaissance de cause son moi profond peut avoir des conséquences néfastes. Marcel Carné n'y va pas forcément avec finesse pour faire passer ce message (d'ailleurs ça n'a jamais été sa qualité principale !!!) mais réussit à donner quelques séquences émouvantes avec le personnage joué par Pascale Petit ; celle avec sa mère commerçante et celles où elles se confient à son frère, interprété par Roland Lesaffre (le meilleur acteur de la distribution pour le coup !!!). Autrement les acteurs, dont un certain Jean-Paul Belmondo dans un rôle secondaire (moi je dis qu'il ne réussira pas une grande carrière !!!), sont inégaux un peu à l'image de ce film d'ailleurs qui a suffisamment de qualités pour qu'on s'y intéresse tout de même.

 

Il y a des longueurs, mais peut-être est-ce dû à cette langueur triste et monotone d’une jeunesse qui se cherche et se perd dans l’alcool et les « surboums ». Seul Belmondo, second rôle tout jeunot, trouve que l’ambiance laisse à désirer. L’une des dernières scènes est toutefois très belle. Une poursuite éclairée à la lumière des phares des deux bagnoles des deux tricheurs. Le film aurait gagné en intensité à s’arrêter là. A l’issue de cette course sans issue.

Sur fond de jeunesse dorée et de rivalité entre les bobos de Saint-Germain-Des-Près dans le 6ème et les bourgeois du 16ème, ce film ne brille quasiment que sur la performance impeccable d'un Laurent Terzieff au sommet de son art. Anarchiste et du genre "against the system", il insuffle un certain dynamisme dans cette histoire assez plate et, au final, assez soporifique. 

Rétrospectivement à la vision de ce film, l'on perçoit mieux quelques années plus tard le vent de fraicheur et d'authenticité apporté par la Nouvelle Vague dans son regard sur la jeunesse. Ici l'on à juste affaire un film de vieux con , moralisateur , incapable de saisir la pulsion de vie , d'absolu romanesque , qui paradoxalement habite ces jeunes gens enfants de la guerre ,désenchantés et qui par ailleurs avec leur refus des conventions et leur nihilisme annoncent, la révolte de leur petits frères 10 ans plus tard. En lieu et place Carné aligne avec mépris et sans nuances -aidé en cela par des comédiens qui (sur) jouent atrocement mal - les clichés éculés , de rigueur sur cette engeance- futile- et- irresponsable . Il a beau à travers le personnage du frère de Mick tenter de rattraper le coup dans les ultimes scènes son film suinte et empeste une France qui appartient déjà au passé.

 

 

 

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