CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2023 

 

 

n°2023
 
" Drôle de drame "

 

 

(1937)-(Fr)-(1h38)  -       Comédie burlesque   

 

Réal. :    Marcel  Carné   

 

 

Acteurs:  L.Jouvet, M.Simon, F.Rosay, J-P.Aumont ...

 

Synopsis

 

 

Londres 1900. Le très sérieux professeur de botanique Irwin Molyneux n'est autre que Felix Chapel, auteur de romans policiers. L'évèque de Bedford, cousin d'Irwin, n'apprecie guère ce genre de littérature et le déclare bien fort lors d'un souper où il est invité chez les Molyneux. L'absence de Margaret, la femme de Molyneux, à ce souper, va déclencher une série de quiproquos fort amusants.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Un monument du cinéma Français avec des "Monstres" de notre cinéma ,des répliques cultissimes , une photo inoubliable ,bref un chef-d'oeuvre .

Sans doute le meilleur Carné/Prévert (Hôtel du Nord est un Carné/Jeanson) parce que ça ne se prend pas au sérieux et que ce film pourtant parfaitement maitrisé ressemble à une longue partie de chamboule-tout dans laquelle personne ne reste à sa place, chacun confond tout le monde en croyant tromper tout le monde. Les acteurs sont exceptionnels, les répliques fusent et les situations burlesques s'enchaînent. "Mais ça ne tient pas debout !" s'écrie le chœur de ceux qui s'obstinent à prendre le film au premier degré. Ben non, mais justement c'est fait exprès, et ça n'empêche pas le film d'être intelligent. L'une des perles du cinéma français d'avant guerre.

Film culte pour toute une génération de cinéphiles, l’un des deux ou trois chefs-d’œuvre de Marcel Carné et surtout de Prévert au scénario. La scène entre Michel Simon en écrivain aux abois et Louis Jouvet en évêque suspicieux est dans toutes les mémoires et le « Bizarre, bizarre » sonne encore dans toutes les oreilles. Jean Louis Barrault, tout jeune et quasi débutant, est inénarrable en tueur de bouchers qui prend des bains de minuit dans une mare aux canards. Un chef-d’œuvre d’humour que ce film inspiré par un roman anglais et transporté en France avec une audace incroyable.

Une splendide comédie de Marcel Carné, avec un scénario signé Jacques Prévert, donc une œuvre remplie de poésie, d'humour et de charme. On retrouve avec grand plaisir l'exceptionnel Louis Jouvet, l'excellent Michel Simon et l'extraordinaire Jean-Louis Barrault, qui donnent vie a des personnages très amusants et très touchants... Une film brillant en tout point, les acteurs, le scénario, la mise en scène, tout dégage énormément de belles choses, c'est intensément agréable ! Tout ça avec une petite dose d'humour noir, c'est magique !

Avec une équipe pareil pour un film il n'est pas étonnant d'être captivé par un film d'une grande richesse. Le scénario est bien construit avec des dialogues savoureux et "bizarres". Les acteurs sont tous (évidemment) grandiose notamment Françoise Rosay (personnage le mieux écrit) et Louis Jouvet déjà culte en écossais ! Le seul petit bémol reste le cas peu vraisemblable du déguisement léger de Michel Simon, et encore, nous sommes là dans le théâtre et le grandguignol qui l'accompagne. Un grand film.

Porté par une ribambelle d’acteurs magistraux, avec en tête les géniaux Michel Simon et Louis Jouvet, Drôle de drame est une comédie loufoque endiablée, au scénario dense et aux rebondissements (très) nombreux. Originale dans son style, cette adaptation d’un roman britannique censée se dérouler intégralement en Angleterre fut tournée en français, en France, et avec des comédiens français. À sa sortie en 1937, le ton pince-sans-rire et british dérouta quelque peu le public. Aujourd’hui, ce classique de Marcel Carné, célèbre pour sa réplique « Moi, j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre » frappe par sa grande liberté de mise en scène, ses délicieux dialogues signés Jacques Prévert, et se laisse suivre avec un plaisir de chaque instant.

 

Considéré comme un grand classique du cinéma français, il fût descendu par la critique et les spectateurs à sa sortie. Ce second film du très talentueux Carné est une répétition de ce qui fera son chef d’œuvre absolu : « Les enfants du paradis ». Toujours est-il que 80 ans après, je vais me ranger de l’avis des contemporains. Si le démarrage du scénario est très bien ficelé avec une première scène marquante lors du prêche de l’évêque Bedford. Ubuesque à souhait, Carné en profite pour mettre en place une intrigue attractive et une grande partie des personnages majeurs. Par la suite, l’enchainement des situations cocasses nous font complètement décrocher du film ; la fuite du couple Molyneux alors qu’il n’a rien à se reprocher. C’est peut être le réalisme poétique qui me laisse pantois. Ensuite, le casting est de très haut niveau mais issu du théâtre et du cabaret. Adapté pour « Les enfants du Paradis », car il traite du milieu théâtral ; ici, le sur jeu daté est difficilement supportable durant 1h45 : le jeu très pantomime de Barrault, les femmes qui ont leur vapeur, l’ivresse de Simon… Reste le personnage de l’évêque Bedford conçu par Louis Jouvet ; à chaque apparition, il est délectable, tantôt Nosferatu, tantôt Inquisiteur… La mise en scène de Carné est très riche et l’éclairage du noir et blanc intrigant. Prévert offre aussi de beaux échanges comme le célébrissime « Bizarre, bizarre comme c’est étrange… » ; mais on est encore trop dans du théâtre. A voir pour quelques beaux numéros d’acteur et une mise en place astucieuse et souvent drôle

Les films dont le ressort est le comique de situation se divisent en deux catégories: ceux que l'on revoit avec autant de plaisir à intervalle régulier, et ceux dont les effets sont épuisés en une vision. Drôle de drame appartient malheureusement à cette seconde catégorie. Au second passage, seul le talent de Jouvet et de Simon évite l'ennui.Les "gimmicks" perdent leur effet (bizarre, bizarre - Michel Simon et ses fleurs carnivores, etc.), et ce qui amusait paraît maintenant pesant. Reste un dialogue souvent brillant, un sens de l'absurde assez rare, dérivant sans doute du surréalisme, et l'absence de prétention de cet OVNI sans lendemain; commencera, après ce rodage du couple Carné-Prévert,la période du réalisme poétique. A consommer sans modération, mais une seule fois.

Le film évoque une comédie de boulevard assaisonnée à la sauce polar: les personnages sont soit ridicules, soit franchement dépassés par les événements, et la moindre tentative pour enrayer l'engrenage fatal ne fait qu'accélérer encore celui-ci. Quelques dialogues savoureux (et pas seulement le fameux... vous m'avez compris). Le style est vieillot et ampoulé, mais après tout, on n'est qu'aux prémices d'un cinéma parlant qui n'échappera pas tout de suite au théâtre. A voir.

 

Le film de Carné a vraiment vieilli. Et si on se plaît toujours à écouter et voir le talent de Jouvet ("bizarre... vous avez dit bizarre"...), l'ensemble semble quelque peu daté. La comédie de boulevard tarde à se mettre en place et, à force d'hésiter entre absurde, farce, comédie policière, ne parvient pas à captiver l'attention et frôle parfois l'ennui.

Eh oui, il est possible de réunir dans un même film Marcel Carné, Jacques Prévert, Michel Simon, Louis Jouvet et Jean-Louis Barrault et de se planter en beauté. Parfois la mayonnaise ne prend pas, même si tous les ingrédients sont excellents. La faute à quoi? D'abord à un scénario complètement raté, du mauvais boulevard pas crédible pour deux sous, qui ne donne à aucun des comédiens un personnage et un texte à sa mesure. C'est criant pour Louis Jouvet, qui après une entrée fracassante (ce discours jupitérien contre la littérature "immorale") est scandaleusement sous-utilisé. Ça l'est un peu moins pour Michel Simon, qu'on voit beaucoup mais qui se contente la plupart du temps de cabotiner outrageusement. Il est notoire que ces deux monstres sacrés éprouvaient l'un pour l'autre une franche antipathie (ils n'ont d'ailleurs que deux scènes communes, dont celle du fameux "Bizarre, comme c'est bizarre") et on peut imaginer que cette animosité a déteint sur l'équipe et nui à la cohérence du projet.

 

 

 

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