CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2021 

 

 

n°2021
 
" La Comtesse aux pieds nus "

 

 

(1954)-(Am)-(2h08)  -      Drame    

 

Réal. :     Joseph Mankiewicz  

 

 

Acteurs:  A.Gardner, H.Bogart, E.O'Brien ...

 

Synopsis

 

 

A l'enterrement de Maria Vargas, sous la pluie, Harry Dawes se souvient...Engagé par le producteur Kirk Edwards pour réaliser un film, ils découvrent leur vedette un soir dans un cabaret de Madrid: Maria Vargas. La danseuse devient alors Maria Vargas, une star hollywoodienne adulée. Mais celle-ci se sent terriblement seule et rêve de rencontrer son prince charmant. Elle finit par le trouver sous les traits du conte Vincenzo Torlano-Favrini, un séduisant milliardaire. Ils se marient, mais Vincenzo cache un terrible secret...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

D'après Mankiewicz lui-même, "La Comtesse aux pied nus" serait une "version amère de Cendrillon". Cette définition semble plutôt juste. En effet, Ava Gardner est Maria Vargas, jeune femme qui a connu la misère en Espagne et qui a l'opportunité de devenir une grande actrice à Hollywood. Mais plus que la célébrité, c'est l'amour que Maria veut rencontrer. Comme Cendrillon, il s'agit de sortir de l'obscurité, pour voir la lumière et enfin rencontrer le prince charmant. Sauf que rien ne se passe comme prévu dans ce très beau film de Mankiewicz. La réalité est toujours plus forte que le conte. Elle vient s'immiscer dans le cinéma afin de le rattraper. Les personnages sont piégés, le rêve se brise, mais paradoxalement, la magie est là. Mankiewicz réalise un film surprenant et particulièrement émouvant.

Nouveau portrait de femmes signé Joseph L. Mankiewicz. Cette fois c'est de Maria, une actrice d'origine espagnole. Dès le début on sait qu'elle est morte, on assiste à son enterrement, et le film est raconté en flash-back, la narration est toujours fluide. Ce film nous parle de rêve brisé, de passion ou encore de déception à travers plusieurs voyages entre les milieux Hollywoodien, la jet-set Française ou encore l'aristocratie Italienne. Le scénario est très bien écrit, nous offrant divers points de vues sur la même personne à travers huit flash-back, les personnages sont bien écrit, à l'image de celui joué par Humphrey Bogart, acerbe et tendre. Les thèmes abordés le sont fait de manière intelligente (les contes de fées (cendrillon) par rapport à la vrai vie, le bonheur, la corruption à Hollywood, le cinéma et les relations entre les producteurs, les scénaristes ou les acteurs...) Coté acteur, c'est formidablement interprété. Humphrey Bogart a la classe et comme souvent il est excellent. Ava Gardner est magnifique et au sommet de sa splendeur dans le rôle de Maria. Encore une fois Joseph L. Mankiewicz nous captive et nous passionne, sa mise en scène, sa direction d'acteur ou sa manière de nous raconter son histoire est excellente.

Réalisateur surtout connu du grand public pour le film qu'il a renié ("Cléopâtre" avec E. Taylor et R. Burton), J. L. Mankiewicz est surtout l'un des meilleurs dialoguistes et conteur qu'ai connu Hollywood, un véritable génie de sa catégorie qui donna au cinéma de multiples portraits sensibles et complexes, le plus souvent de femmes et qui s'est imposé comme l'un des meilleurs directeurs d'actrices d'Hollywood. Avec ce magnifique film, évocation plus ou moins fidèle du parcours de R. Hayworth, il offre à H. Bogart un rôle magnifique, loin des rôles de privés qui ont jalonnés sa carrière et fournit à A. Gardner l'un des plus beaux écrins de sa carrière, la lumière sublime de J. Cardiff magnifiant chacune de ses scènes, sa beauté naturelle emportant tout sur son passage. On retrouve aussi dans le film le portait acide du milieu hollywoodien mais ce n'est rien comparé à celui de la jet-set. Les scènes s'enchaînent au rythme des flash-backs qui ne sont jamais inutiles et leur utilisation permet à Mankiewicz toutes les audaces. C'est beau, tragique, intelligent, pertinent et jamais poseur, c'est du très, très grand cinéma. Quand à E. O'Brien, dans un rôle complexe et dense, il n'a pas volé son Oscar

Un drame très bien construit et subtilement équilibré. Il y a un thème mélodramatique central, mais aussi un aspect très autobiographique dans un scénario en mise en abîme (un réalisateur se filmant sous les traits d’un Bogart plus mur, clairvoyant et désenchanté que jamais), faisant la part de la satire sarcastique du monde du show-biz et de la jet set comme d’une mélancolie navrée. Le romanesque est lesté par un réalisme implacable, le monde du spectacle démasqué dans son cynisme et ses illusions mortelles. Qualité ultime de l’œuvre : elle montre comme très peu d’autres à quel point le spectacle est une excroissance du pouvoir de l’argent.

La Comtesse Aux Pieds Nus est un film remarquablement traité et qui pour l'époque bénéficie d'une narration aussi judicieuse qu'idoine. Mankiewicz, vous connaissez ? Le Reptile, Le Limier, Chaines Conjugales, Eve, La Comtesse Aux Pieds Nus, The Ghost And Mrs Muir, Soudain L'Eté Dernier... j'oublie Cléopatre qu'il renia. Mankiewicz ? Le genre de réalisateur d'une intelligence rare qui se focalise non pas sur l'action mais sur le travail d'acteurs, les dialogues... Une sommité en somme à l'instar de Welles ou Lubitsh. Ce film est bijou.

 

L'objectivité oblige à dire qu'on n'est pas dans le chef d'œuvre. La faute à des dialogues interminables et moyennement gérés (attention on va discuter un moment je m'assois, et je pose mon chapeau), le face à face entre les deux milliardaires étant carrément raté (une confrontation en période de stress ne peut se passer de la sorte). Ces réserves faites le film n'en reste pas moins excellent, en tordant le cou au mythe de Cendrillon avec un prince charmant complètement dérangé, Mankiewicz en profite pour se payer le portrait de quelques types qui se croient tout permis parce qu'ils ont de l'argent et c'est plutôt bien vu. La construction du film à le mérite d'éviter le mélo. Ce film n'est pas celui ou Ava resplendit le mieux mais certains plans n'en restent pas moins assez fabuleux.

Je suis déçu, déçu parce que le film commençait très bien, Bogart ultra charismatique comme à son habitude, racontant la mort d'une idole, tout en parlant du cinéma en même temps, des relations artistes/producteurs, comment l'argent corrompt Hollywood, ça me plaisait beaucoup. Tout était assez subtile et vraiment intéressant. Puis la narration change de point de vue. Je trouve le film assez fade lorsque ce n'est pas Bogart qui le raconte, pourtant l'histoire est intéressante, mais je sens comme une grosse baisse de rythme dans ces moments là. Après le film reste bien écrit, j'aime particulièrement l'idée de comparer la vraie vie avec un scénario de film, faisant passer le scénario de ce film pour la vraie vie ou bien le final, mais malgré tout j'en attendais beaucoup plus, surtout avec un titre aussi beau

 

 Le scénario inventé, mais apparemment inspiré de la vie de Rita Hayworth est pas mal, mais il ne m'a pas captivé, loin de là. Ensuite les images ne m'ont pas du tout plu, il est clair que ce film a vieilli, les décors sont démodés, la photographie ne fait pas du tout naturelle, les longueurs s'accumulent, du coup le rythme en pâtit, du coup de l'ennui. Certains considèrent ce film de Mankiewicz comme l'un des meilleurs films de Bogey, pourtant sur imdb il n'est classé que 31ème, ce qui est sur c'est que ça ne sera pas grâce à moi si le film gagne des places à ce classement.

Un film bien décevant qui a beaucoup vieilli comme Bogart. Ava Gardner ne crève pas spécialement l'écran, il faut dire que la direction d'acteurs m'a paru particulièrement lourde et le caractère des personnages sans nuance, seul le texte off apporte une certaine richesse au film.

Rarement ai-je visionné film plus soporifique ! «La comtesse aux pieds nus» (1954) est un monument d'ennui; j'en baille rien que d'y songer encore. Un chef-d'oeuvre universellement reconnu? C'est possible, mais, désolé, il m'a laissé plus froid que le cap Nord au creux de l'hiver. D'abord c'est outrageusement bavard. Cette logorrhée interminable qui, du début jusqu'à la fin, explique tout est assommante. Il est classique de louer «l'esprit» de la prose de Mankiewicz. Je la trouve pour ma part inutilement redondante et sa drôlerie réputée est tout à fait «téléphonée». Mais, plus grave, la réalisateur est totalement rebelle au langage propre de l'image. Hormis les mimiques archiconvenues des acteurs, les images de son film ne montrent, ne disent, ni ne suggèrent rien! 

Ce film, considéré par certains comme l'un des plus grands de tous les temps, se construit sous forme de retours en arrière effectués selon différents points de vue sur l'ascension irrésistible d'une star jusqu'à sa mort. Au moins Mankiewicz a-t-il le mérite de tenter des choses au niveau de la narration. Mais par ailleurs, "La comtesse aux pieds nus" est plat de chez plat, classique de chez classique, vu et revu. C'est un espèce de mélodrame poussif, où les personnages sont exubérants, lourds dans leurs sentiments, et bien souvent peu originaux, où les couleurs sont trop appuyées, presque indigestes, où les dialogues sonnent faux tant ils sont écrits, où le déroulement de l'histoire s'appuie sur des mécanismes déjà bien usés, et où les touches d'humour ne sont pas très fines mais encore une fois assez pataudes. La mise en scène sobre, mais sans génie, n'est pas là pour aider. Et que c'est long! 

 

 

 

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