CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2000 

 

 

n°2000
 
" Arthur Rambo "

 

 

(2022)-(Fr)-(1h37)  -      Drame    

 

Réal. :     Laurent Cantet   

 

 

Acteurs:  R.N.Outella, A.Reinartz, S.Khammes ...

 

Synopsis

 

 

Qui est Karim D. ? Ce jeune écrivain engagé au succès annoncé ou son alias Arthur Rambo qui poste des messages haineux que l’on exhume un jour des réseaux sociaux…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir    Voici   Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix    

 

Témoignage poignant et précis sur la violence des mécanismes des réseaux ­sociaux, le film aborde la question de l’identité et l’impact de ces médias sur la construction de celle-ci.

Le réalisateur du terrible Ressources humaines s'inspire de l'affaire Mehdi Meklat, cocréateur du Bondy Blog et icône déchue. On adore !

Le réalisateur montre avec finesse l'ascension et la chute d'un jeune laissé-pour-compte devenu célèbre.

Le réalisateur d'« Entre les murs » filme la chute d'une idole d'Internet traquée par son propre passé. Inspiré d'une histoire récente et vraie, « Arthur Rambo » se voit comme un thriller et le portrait d'une époque.

Un film coup de poing qui, en à peine une heure et demi, dresse le portrait d’une France fracturée, rongée par la folie des réseaux sociaux.

Sans juger son personnage, Laurent Cantet l'accompagne tout en nuances pour esquisser une espèce d'introspection sociétale sur l'addiction de l'époque aux réseaux sociaux.

Ce mystère, le cinéaste ne prétend pas en avoir la clé. Il préfère enregistrer la violence et la rapidité de la chute de Karim, avec une sécheresse, une neutralité qui n’évitent pas toujours la mise à distance.

On sortira du film comme on y est entré, en se demandant si cette triste histoire appelait autre chose que la réparation du silence.

Le sujet est complexe, voire ultrasensible (les réseaux sociaux, la presse, la meute), mais le récit finit par l’aseptiser.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Superbe film, dont la morale semble s'adresser aux adolescents. De l'usage de l'anonymat sur internet. Des malentendus qui peuvent résulter de l'emploi des mots. Des limites à poser à la recherche de popularité. Au-delà, un film crépusculaire sur une démocratie essoufflée prête à sombrer dans le totalitarisme. Le plus beau travail de Laurent Cantet à ce jour.

Plutôt très agréablement surpris compte tenu des critiques spectateurs que j'ai lues sur le site : j'ai passé un excellent moment, j'ai trouvé le film bien écrit, bien filmé, sans tomber dans les pièges socio politiques que le sujet très sensible pouvait tendre. Le film évite les longueurs. L'acteur principal attire la caméra, il est très impressionnant de justesse, d'émotion, promis sûrement à un brillant avenir cinématographique, s'il choisit judicieusement ses rôles. Il incarne parfaitement le personnage dépassé par sa créature, lui même. Cantet ne donne aucune explication définitive, mais les clés sont là : les scènes qui se succèdent entre le "héros" et ses proches nous permettent de le comprendre.

Un film qui amène une réflexion intéressante et particulièrement bien maitrisé, grâce au scénario tendu qui ne faiblit pas. L'interprétation est impeccable, qui fait que de belles émotions sont amenées. C'est intense et fort, un grand film.

 

Jamais déçu par les longs métrages de Laurent Cantet. Assez curieux de voir celui-ci, je me souvenais vaguement des faits. J’ai trouvé le tout plutôt bien fait niveau mise en scène, assez serrée, et interprétation. Rabah Naït Oufella tient parfaitement tout le film sur ses épaules. On avait déjà entrevu ses capacités dans Nocturama ou dans Grave. Il est très convaincant ici, et puis pas du tout désagréable à regarder. Mais il manque un petit quelque chose pour que le film convainc totalement. Au niveau du scénario assurément. Il ne m’a pas passionné, cela manque d’épaisseur et d’émotion. Même si on peut y voir une charge contre les réseaux sociaux et un débat sur la liberté d’expression. Et puis il n’y a pas vraiment de dénouement. Je reste donc assez sur ma faim. Pour moi, le moins bon opus de Cantet.

En réalisant "Arthur Rambo", Laurent Cantet avait pour objectif de percer le mystère de Mehdi Meklat, le mystère d’un jeune homme au double visage, une face brillante, une face odieuse. Dire qu’il y parvient totalement serait mentir, sauf à résumer le personnage à un gamin qui a écrit des tweets « trash » pour faire le buzz et qui se les prend en pleine figure lorsque, devenu adulte, il fait preuve de qualités d’écriture unanimement reconnues. Mais ces tweets dont il dit aujourd’hui que c’était de l’humour, que c’était du 3ème degré, qu’il attendait des réactions qui ne venaient jamais, ce qui le poussait à aller toujours plus loin dans la provocation, quelle part de lui-même y avait-il quand il les a écrit, quelle part de lui-même y a-t-il encore aujourd’hui ? Questions qui restent sans réponse. De plus, le fait de se concentrer sur une période très courte oblige les protagonistes à avoir très rapidement, trop rapidement, des comportements tranchés au sujet de Karim.

Le sujet est hyper moderne et très intéressant : trop de gens (jeunes et moins jeunes) pensent que se cacher derrière un écran et écrire des horreurs ne fait de mal à personne et n'engage à rien ou presque. Tout ce que l'on dit ou écrit envoie forcément les signaux d'une partie de notre personnalité, il faut être prudent quand on tente de manier le second degré ou l'humour trash face à un public non préparé qui ne vous connait pas. A défaut d'être génial, ce drame totalement dans l'air du temps reflète parfaitement l'époque actuelle dérivant de plus en plus en une course virtuelle et effrénée vers toujours plus de visibilité et de "pouces vers le haut" ! Une analyse de notre temps plutôt pas mal !

Je ne sais pas trop où Laurent Cantet veut en venir, il ouvre tellement de portes, certaines le sont déjà , pour nous faire entrevoir la dangerosité des réseaux sociaux et leurs conséquences parfois néfastes. Emporté par la notoriété, un jeune romancier s’imagine que l’ombre dans laquelle il publie des messages haineux saura le protéger de toute poursuite. Mais la déchéance imminente s’affiche même dans son entourage qui le repousse, l’évite, le fuit. Laurent Cantet met en garde le procédé ,mais ne juge à aucun moment son héros qui dans ce monde factice va devoir composer avec son double , nous dit-il encore. C’est peut-être la voie vers laquelle il se dirige au final, énigmatique et prudent sur une route la nuit, solitaire. Rabah Naït Oufella tient parfaitement son rôle. Sans leçon ni moral, Laurent Cantet laisse au spectateur le soin de l’accompagner.

Inspiré de l'affaire Mehdi Meklat, Laurent Cantet se lance dans "Arthur Rambo" pour démontrer la force des réseaux sociaux, l'impact de leurs historiques ainsi que la perception que chacun peut avoir d'un post. Le film commence fort et on se prend très facilement au jeu. Mais eu fur et à mesure que l'histoire avance, on se perd un peu, ne sachant pas trop quoi penser, on est aussi perdu que le personnage, voire même encore plus perdu que lui. Du coup on sort complètement du film. Pourtant Rabah Naït Oufella est très bon et porte le film de bout en bout. Cette affaire est certes très intéressante mais valait-elle une adaptation au cinéma ? Un buzz médiatique n'est pas toujours suffisamment cinématographique.

 

"Mièvre" = d'une grâce affectée et fade, qui manque de vigueur, d'accent... FILM D'UNE MIEVRERIE ABSOLUE...! L'idée de départ m'excitait beaucoup mais celle-ci n'est absolument pas développée... tout tourne en rond sans aspérité et surtout sans intelligence... L'acteur fait ce qu'il peut mais on ne l'imagine pas une seconde écrire un livre bouleversant comme le voudrait le rôle : n'est pas Tahar Rahim qui veut !

Film non seulement historiquement nul, mais malsain. Vous pensiez retrouver le Laurent Cantet de l'Emploi du temps, magistral dans le traitement de la complexité psychologique et des zones d'ombre? Vous aurez droit au Laurent idéologue et paternaliste, qui en oublie son savoir faire dans une réalisation et une direction d'acteurs poussives, pataudes, au gros fil. Sans doute parce que son personnage principal est maghrébin, il faut qu'il soit "bon"... le trait est poussé jusqu'à la niaiserie, renforcée par l'interprétation insipide du rôle titre. Sous le regard parternaliste et gauchiste de Cantet, Mehdi Meklat n'a plus droit à sa part d'ombre, pas plus qu'à sa responsabilité. Il devient un ectoplasme bellâtre souriant niaisement sur presque toutes les prises, affublé d'office d'un "talent d'écriture" aussi surdimensionné que le scénario est mince. En une pirouette, Cantet nous explique que les tweets antisémites et haineux de Meklat n'était que de l'ironie rebelle hypocritement mal comprise par une société mercantile avide de buzz et systémiquement raciste. En deux répliques, on passe de la chambre à gaz à la défense de la liberté d'expression et de création du grand écrivain maudit. Abyssal de bêtise et de complaisance...

J'adore les commentaires alambiqués essayant de trouver un quelconque intérêt, une recherche compulsive probablement à un film complexe (!). Au contraire, je pense qu'il faut savoir regarder en face, un fiasco d'une tentative sans doute, de dénoncer la dure et dangerosité des réseaux sociaux, capables de vous hisser en quelques minutes au zenith (?) et/ou vous descendre en flamme, brutalement. Bref, le film nous met mal à l'aise, cherche à ouvrir des fenêtres ouvertes sur le néant, et nous laisse dans un état de sidération. A fuir..!!*

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA