CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  200 

 

 

 

 

n°200
 
" Mort d'un pourri "

 

 

(1977)-(Fr)-(2h00)  -     Policier 

 

Réal. :     Georges Lautner 

 

Acteurs  :  A.Delon, O.Mutti, S.Audran ... 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Une histoire embrouillèe mais un thriller politique solide de Georges Lautner, fertile en rebondissements et en actions sanglantes! Mais, tout en dènonçant la corruption du monde politique, les auteurs restent à la surface des choses et c'est avant tout à la qualitè des dialogues de Michel Audiard et à la sobriètè de la composition d'Alain Delon que "Mort d'un pourri" doit son intèrêt! Le reste de la distribution n'est pas en reste non plus avec d'excellents seconds plans tels que Jean Bouise, Maurice Ronet, Julien Guiomar, Michel Aumont, Daniel Ceccaldi et même le fou Klaus Kinski! Sans oublier les actrices Ornela Muti, Stèphane Audran et Mireille Darc! Ce n'est pas tous les jours qu'on peut voir dans un film une telle distribution...

Le scénario est vraiment riche et complexe et l’excellence des dialogues rappelle que ce dialoguiste hors-pair qu’était Michel Audiard a laissé un grand vide après sa mort, au milieu des années 80. Outre une mise en scène alerte et soignée signée Lautner, dont "Mort d’un pourri" peut être considéré comme son meilleur film "sérieux", l’autre force de ce long-métrage est le casting. Delon y trouve un rôle fort, loin de ceux des flics violents qu’il va jouer souvent par la suite. C’est d’ailleurs presque le rôle d’un monsieur-tout-le-monde qui est embarqué malgré lui dans une gigantesque machination.

C'était le temps de l'affaire Boulin, entre autres. Le trio audiard, lautner et delon tourne à plein gaz. L'histoire est captivante, le monologue de kinski est désormais cultissime. Un des meilleurs polars des années 70. Un des meilleurs films d'Alain Delon.

 

Les dialogues d' Audiard ne cassent pas la baraque dans ce film, et je préfère Lautner dans ses comédies. Le film est truffé de lieux communs à propos des politiciens et autres hommes d'affaires corrompus. Tout le monde sait ce qui se passe en coulisses, chez ces gens-là, peut-être les gens étaient-ils moins informés ou plus naïfs à l'époque. Mais sans s'attarder sur cet aspect du film, la seule motivation de Delon est de retrouver l'assassin de son ami, pourri lui aussi, d'ailleurs on se demande qui est le pourri dont parle le titre, tout le monde sauf Delon, sans doute. Bref, après quelques rebondissements, dont une improbable cascade avec des poids-lourds qui osent s'en prendre à sa Lancia, Delon découvre enfin celui qu'il cherchait.

Lautner tout comme Audiard et Delon sont en 1977 au zénith de leur gloire et abordent la période la moins créative de leur carrière se contentant de mettre à contribution leur talent au profit de films sans réelle ambition artistique. C'est  ce que leur reprochait la critique de l'époque. Quand on regarde ces films dits commerciaux quelques quarante ans plus tard on se dit qu'ils étaient tout de même bien foutus avec des castings de seconds rôles qui font cruellement défaut aujourd'hui. Jean Bouise, Julien Guiomar, Michel Aumont, François Chaumette, Daniel Ceccaldi ont-ils leurs équivalents aujourd'hui sans parler du toujours inquiétant et bizarre Klaus Kinki ? Si vous voulez voir des comédiens en pleine maitrise de leur art s'exprimer sur les textes acérés d'un Audiard affuté sur fond de suspense crapuleux, "La mort d'un pourri" sera assurément à votre convenance.

Georges Lautner signe un film taillé sur mesure pour Delon qui signe là un de ses meilleurs rôles de justicier. Si la star en fait parfois un peu trop, elle est néanmoins épaulée par une brochette d'acteurs impressionnants rassemblés pour mettre en valeur son dynamisme. Pour le reste, on oubliera un scénario souvent trop caricatural et démonstratif.

Pour une fois,Georges Lautner s'était éloigné de la comédie policière décalée pour un vrai polar pur et dur,dans la lignée de ceux qui ont fleuri dans les années 70 en France."Mort d'un pourri"(1977)marque aussi une parenthèse dans la carrière d'Alain Delon,avec un rôle plus nuancé,d'homme lambda,qui va au bout de ses convictions en voulant venger un ami lâchement assassiné. La musique de Philippe Sarde donne une tonalité mélancolique,voire fataliste au film. Malgré tout,rien ne le démarque des étalons du genre.Il est trop long,et marqué par une pesante solennité. Mais il se regarde avec un intérêt non démenti.

En dépit d'une distribution impressionnante, des dialogues signés Audiard et de la musique de Jarre interprêté par Stan Getz, ce film a mal vieilli. En outre, le scénario devient très vite confus et ça ne sonne pas toujours très juste. Les cascades sont maladroites et particulièrement datées. Ornella Muti est très belle, mais son personnage est insignifiant, quant à l'insupportable Mireille Darc, elle ne fait que passer de temps en temps. Enfin l'excellente Stephane Audran n'est pas très gatée. Tout cela nous donne un résultat très séventies, avec une morale douteuse dans le style "tous pourris".

 

Le réalisateur ne trouve pas mieux que de commencer par un polar, qui se transformera en thriller politique fiction, et finira par un film d’action avec le quart d’heure de gloire habituel pour Rémy Julienne et ses cascades, impossible s’en sortir vivant du véhicule, mais le héros est indestructible, tout le monde le sait. Le scénario s’embrouille, on n’y comprend plus rien, on voit un amoncellement de cadavres sans justification ou logique. Restera dans la tête les dialogues d’Audiard, la musique de Sarde, le sax de Stan Getz, tout ce qui devrait normalement servir à la déco, et qui là supplante l’histoire sans que personne ne s’en inquiète.

 

 

 

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