CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1997 

 

 

n°1997
 
" Hiroshima mon amour "

 

 

(1959)-(Fr)-(1h32)  -      Drame   

 

Réal. :     Alain Resnais   

 

 

Acteurs:  E.Riva, B.Fresson, S.Dassas, P.Barbaud ...

 

Synopsis

 

 

Une actrice se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un Japonais qui devient son amant, mais aussi son confident. Il lui parle de sa vie et lui répète "Tu n’as rien vu à Hiroshima". Elle lui parle de son adolescence à Nevers pendant la seconde guerre mondiale, de son amour pour un soldat allemand et de l’humiliation qu’elle a subie à la Libération.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Film clè de la nouvelle vague, "Hiroshima mon amour" est une sorte d'oratorio moderne sur l'aventure d'une actrice française et d'un architecte japonais, sorte de feuilleton radiophonique èlaborè à partir d'un texte de Marguerite Duras et amèliorè grâce à l'apport d'Alain Resnais, qui rèussit une sorte de collage pour rassembler deux rèalitès qui ont aussi peu en commun que l'occupation allemande à Nevers et l'explosion d'une bombe à Hiroshima, si ce n'est toutefois le drame d'amour des personnages principaux! La scène d'intro s'ouvre sur la musique envoûtante de Georges Delerue et Giovanni Fusco tandis qu'un corps nu saupoudrè de sable nous fascine! Amour impossible entre Eiji Okada et une frèmissante Emmanuelle Riva au lendemain de la seconde guerre mondiale, "Hiroshima mon amour" demeure un des meilleurs films de Resnais! Film du souvenir entre deux guerres donc, film où l'amour s'insinue dans l'horreur meurtrière, où le passè contamine le prèsent en revenant par bribe dans la voix off inoubliable de son actrice principale! 

Si le scénario est issu d'une Marguerite Duras au sommet de son art, on pourra en dire autant de la mise en scène de Alain Resnais. "Hiroshima mon amour" reste, même après de nombreux visionnages, une oeuvre mystérieuse, vertigineuse et envoutante. Les comédiens, quoique amateurs encore à l'époque, sont exceptionnels dans ces rôles difficiles. Un chef d'oeuvre exceptionnel du cinéma français.

Avec cette histoire d'amour, Resnais poursuit sa quête de mémoire en évoquent aussi bien les dégâts de la bombe à Hiroshima que les ressentiment anti-allemand après la guerre. Ses personnages portent les stigmates de la guerre ce qui les rapprochera dans leur histoire d'amour. Il magnifie tout cela avec des dialogues superbes et "aérien" qui transporte cette histoire au delà de l'amour de façade. La photographie tout en minimalisme permet de concentrer l'attention du spectateur sur l'histoire et les personnages tout en restant magnifique dans ses plans les plus contemplatif. Un véritable chef d'œuvre de la part d'un cinéaste qui aura véritablement posé sa patte sur le cinéma français.

Les dialogues de Duras sont d'une puissance inouïe et servent à merveille cette histoire d'amour absolument bouleversante, presque bergmanienne même. La prestation de Emmanuelle Riva est absolument exceptionnelle (rien à voir avec le jeu boursouflé, à la limite du vulgaire, de Anna Karina dans Pierrot le Fou), tout en retenue, en chaleur et en pudeur. Elle a également l'une des plus belles voix féminines qu'il m'ait été donné d'entendre, si bien que celle-ci se suffit à elle-même, sans besoin de rajouter de la musique derrière.

Un an avant "A bout de souffle" de Godard, Alain Resnais se proposait déjà de bousculer, sinon révolutionner, le cinéma, et pas seulement français mais mondial, en témoigne la réalisation d'un film international. La force de celui-ci vient évidemment de son insolente modernité formelle et narrative (le prologue touche au sublime par son montage et son texte en voix-off) mais aussi du scénario de Marguerite Duras, sorte de puzzle dévoilant le passé de l'héroïne (jouée avec subtilité par Emmanuelle Riva) qui ne cède jamais à l'explication conventionnelle en développant un questionnement quasiment métaphysique sur la mémoire et l'identité des personnages. Il ne faut pas non plus négliger la discrète mais saisissante portée politico-historique du film, lié principalement au bombardement d'Hiroshima en août 1945 qui continue de hanter la ville et le monde entier. Finalement, le premier long-métrage de fiction de Resnais est à l'image de ses dernières répliques: mystérieux, déroutant, fascinant.

 

Voilà un film qui me laisse mitigé... D'un côté je ne peux qu'admirer la magnifique réalisation de Resnais, qui choisit ses cadres à la perfection, j'ai trouvé la musique très belle et il y a des moments de pur grâce (les deux enfants qui regardent la rivière, Emmanuelle Riva jeune faisant du vélo, les escaliers de l'hôtel filmé en contre-plongée... Que des moments où ça ne parle pas !). Mais je déteste l'écriture de Duras pour la simple et bonne raison que cela rend le film atrocement artificiel, c'est trop écrit, ça finit par devenir pompeux, c'est lourdingue... Et puis il y a les acteurs. Quand ils ne parlent pas ils sont bons, leur faciès est crédible... Mais dès qu'ils ouvrent la bouche... Arggghh quoi ! C'est faux, c'est horrible à quel point c'est faux, c'est prononcé d'un ton détaché, un ton que personne ne prend jamais au quotidien, j'avais presque envie de coller des baffes à Emmanuelle Rive tellement elle faisait faux. Et c'est vraiment dommage parce que j'ai regardé tout le film en me disant que si ça avait été fait de manière naturelle, ça aurait été l'un des plus beaux films que j'ai jamais vu... Or ce n'est pas le cas, et pour tout ce que le film a comme (grandes) qualités c'est contrebalancé par une écriture lourdingue et artificielle.

 

Pas fan de Resnais, s'abstenir! Film historiquement intéressant, car marquant une date dans la volonté de créer un produit sophistiqué, intellectuel, chic (?) donnant du grain à moudre aux critiques, avec des alibis (Duras, Hiroshima, la Libération, l'Amour...) , et un mépris complet pour un public - disons normal, populaire ? Resnais ne serait-il qu'un bon technicien ? Le pompon sera atteint peu après avec l'insupportable Marienbad encore plus chic. Quoi qu'il en soit, Hiroshima mon amour est surtout terriblement ennuyeux. Le texte de Duras n'est que platement illustré la plupart du temps, Riva frôle l'insupportable, et l'acteur japonais est inexistant. Et on a donné ce film au bac!!

Absolument mauvais. Ma critique pourrait s’arrêter là, mais non je vais perdre un peu de mon temps afin de m’expliquer. D’ores et déjà, il faut préciser que c’est Marguerite Duras qui a signé les dialogues (qui sont catastrophiques). Il s’agit d’une romancière et son style est parfait pour l’écriture et pour la lecture, seulement, une fois transposé à l’écran son style toujours aussi littéraire ne convient absolument pas, ça donne des dialogues stupides, sans queue ni tête. Là où certains vont voir une œuvre majestueuse, poétique et mystérieuse, je n’ai vu qu’une œuvre ennuyeuse, confuse et abstraite. Quant aux acteurs, enfin plutôt quant à Emanuele Riva car son confrère est bien terne et inexpressif, il lui arrive, à elle, d’avoir de très beaux passages où elle serait presque émouvante, mais la plupart du temps elle joue les hystériques caricaturales. C’est un vrai raté qui à priori bouleverse les amateurs de cinéma pseudo-intellectuel, mais qui pour ma part m’a laissé impassible,… de glace.

Mais pourquoi Alain Resnais a t'il choisi Emmanuelle Riva comme actrice principale? Alors qu'il arrive à la sublimer dans une première partie de courte durée, celle ci se transforme en monstre étouffant et épuisant, à l'image du texte navrant de Marguerite Duras qu'elle ne cesse de répéter comme un automate. Les trente dernières minutes sont à mourir d'ennui, cumulant fausse ambition de retranscription sentimentale (flash-back, tête à tête, confrontation) avec un jeu tantôt ridicule (les exclamations grotesques de Riva), tantôt sans profondeur (la scène de la gare et celles qui l'entourent). La musique lors de la scène finale donne plus l'impression d'une mauvaise blague que d'un réel désir d'impliquer le spectateur. Il ne peut que rester froid devant un tel massacre. Pour ma part, je me suis senti oppressé, mais dans un sens très péjoratif (j'aime me sentir oppressé quand je regarde certaines oeuvres, mais ici, aucune fièvre, aucune moiteur, aucun frisson délicat ne vient me submerger). Comme une envie d'exploser la cave insipide de Duras et Resnais à coup de dynamite-sensuelle ou de molotov-platonique...

 

 

 

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